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Critique de pompimpon


Frank Laurent a convoqué Copper dans la grande maison. Mais Cooper refuse de passer par la porte de derrière. Parce que, s'il est métis, Copper n'en est pas moins un Laurent.

Par la petite porte est le récit tendu de ce bras-de-fer, raconté par Felix.
Felix a soixante-dix ans, il n'a plus l'âge de lutter contre ce système qui l'a contraint toute sa vie mais il n'en pense pas moins.
Il oscille entre le rire, à voir la façon dont Cooper renvoie les gars censés le ramener dans la grande maison par la porte de derrière, et la compassion pour ce vieil homme fatigué, qu'il a toujours connu, prisonnier des règles faisant de lui le maître du seul fait de la couleur de sa peau.

Ernest J. Gaines dit comment un homme redresse la tête. Comment il se dresse de toute sa hauteur d'homme, debout. Comment il refuse de juger les autres hommes autrement que par leurs actions. Comment il rejette la servilité et l'humiliation. Comment il s'affranchit de lois iniques, porté par la conscience de sa valeur, soutenu par une espérance sans illusion en l'humanité qui l'habite tout entier

Ce texte court et dense embrasse toute la réalité de la ségrégation et des cicatrices que l'esclavage a laissées dans les mentalités de ce Sud englué dans ses certitudes racistes.

Une fois de plus, Ernest J. Gaines dénonce ce système abominable qui a brisé des millions de vies. Il trouve les mots, qui claquent comme des coups de cravache et brûlent la conscience. Il réveille la colère face à l'injustice, au racisme, au rejet de l'autre, à la volonté de puissance sur l'autre. Qu'ils soient du fait de l'individu ou de sa seule obéissance aux lois édictées par la société dans laquelle il vit.
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