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Critique de nilebeh


Élisabeth est une mère poule belge qui passe son temps à s'enquérir de la santé de son fils Gabriel, à débarquer chez lui pour un oui pour un non et se fait un sang d'encre (marine) s'il déménage à une petite distance de chez elle (en même temps, en Belgique, c'est difficile de faire des centaines de kilomètres sans sortir du pays...).
Pourtant, lorsqu'un séduisant sexagénaire, plus ou moins aristo, du nom de Saint-Ogan frappe à sa porte et lui dit qu'il veut embarquer son fils chéri sur un navire pour un périple d'un mois, elle n'hésite pas un instant à donner sa bénédiction. Et pourtant, il lui a bien dit qu'il avait perdu un navire et dix-sept hommes dans un récent naufrage...

Nous voilà donc à bord du Sirius, cargo de marine marchande à destination de l'Amérique du Sud avec Gabriel. Notre nouveau matelot ne connaît rien à la mer ni aux bateaux et commence par être malade comme un chien. le capitaine lui offre le poste d'assistant- radio et lui fait mettre de l'ordre dans la bibliothèque : dès lors, à toute heure du jour et de la nuit, Gabriel « anime » la vie à bord de ses anecdotes et histoires piochées dans des livres, parmi lesquels son préféré : Les aventures d'Arthur Gordon Pym, roman rocambolesque (et unique!) écrit par Edgar Allan Poe.

Gabriel sympathise avec l'ours-coq espagnol (autant dire le cuistot balèze et ibérique) et lui raconte une aventure amoureuse incroyable, débutée dans l'obscurité d'un ascenseur bloqué entre deux étages et miraculeusement poursuivie dans une chambre avec une prof d'université géophysicienne au nom prometteur : Alizea, aventure qui lui laissera un souvenir inoubliable au point de vouloir revoir la dame callipyge lors d'une escale aux Baléares.

Il faudra d'abord découvrir l'archipel des Açores (neuf îles, comme chacun sait, dont celle née en une nuit lors de l'éruption du mont Capelinho). Là Gabriel fait une étrange expérience, à la recherche de son ami Franz, il fait une chute mémorable et raconte avoir vu et entendu un sage qui lui offrait toutes les richesses du monde, bijoux, or et argent, refusé par notre matelot qui fait une phobie des pièces de monnaie, nids à microbes. Et le Sage de lui poser la question : « A quand remonte la dernière fois où tu as donné sans rien attendre en retour ? », l'enjoignant ensuite de réfléchir sur lui-même : « tu dois découvrir quel est ton rapport à la violence. […] Tu portes en toi des questions lourdes dont tu te dois te défaire pour avancer. »

Les études des géophysiciens, dont Alizea, remettant curieusement au goût du jour les écrits de Jules Verne, concernent un gigantesque aimant situé dans l'Antarctique, en forme de sphinx paraît-il, et qui attirent toutes les pièces de monnaies poussant ainsi le monde vers un gigantesque crack boursier et la fin de la domination de l'argent.

Évidemment, Gabriel au terme de ses aventures sera aux premières loges quand la gueule de l'animal mythique s'ouvrira en un gigantesque maelström de devises en tous genres.

Totalement, déjanté, écrit avec une drôlerie qui n'économise ni les jeux de mots ni les allusions à notre actualité,joliment illustré comme nos livres d'enfant,ce roman est une sorte de fleuve impétueux dans lequel on se laisse entraîner avec délices, même si la dernière partie finit par être un peu emberlificotée et longuette... ! Une expérience sympathique !
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