le poison de la rumeur
Katharina Kepler, veuve de 74 ans, coule, si ce n'est des jours heureux, au moins des jours tranquilles dans sa ville de Leonberg en cette noble année de 1618.
Elle a un caractère affirmé et de nombreux remèdes à proposer.
Pourtant, tout va basculer lorsqu'une voisine va l'accuser de sorcellerie. C'est alors le début du cauchemar pour la vieille femme.
Car, les témoignages en sa défaveur vont se succéder : un regard suspect de sa part aurait entraîné des maladies, ses chants sataniques auraient causé la mort d'enfants…
Les frais de procès s'amoncellent et les conséquences pour ses proches se font aussi ressentir.
Mais heureusement, la vieille femme n'est pas seule et avec le soutien, pas toujours efficace, de ses enfants, dont le fameux
Johannes Kepler, et d'un ami, elle va tenter de se sortir de ce marasme dans lequel les accusations l'ont plongé.
Après un début un peu laborieux, j'avoue avoir eu du mal avec les 50 premières pages, je n'ai ensuite pas lâché ce roman.
La thématique de la chasse aux sorcières est très intéressante et bien traitée ici. On peut se cantonner au suspens qui croit au long des pages : Katharina sera-t-elle condamnée ou non pour sorcellerie ?
Mais aussi se pencher sur le poids de la rumeur, qu'elle soit d'hier ou d'aujourd'hui, parfois prompte à condamner sans autre forme de procès. C'est aussi un roman sur la famille, sur cette mère qui voit ses enfants tenter de l'aider, sur son gendre qui préférerait ne pas la voir.
Mais surtout, c'est un roman qui montre la peur insidieuse d'une femme qui ne peut pas grand chose pour prouver sa vérité.
Mais ce qui m'a surtout marqué dans ce roman, c'est l'a façon dont la mort frappe, vite et sans prévenir, les vieux comme les jeunes. Les forts comme les faibles. Les hommes comme les femmes. La peste, la guerre, l'accusation en sorcellerie…autant de façon d'être emporté. La seule chose qui reste à faire ? Vivre heureux tant qu'on le peux.