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Critique de YvonS


Lagos (Nigéria), Venise et Versailles. Quel point commun ? Trois villes bâties sur rien, sur l'eau, sur une idée. Trois villes qui ne devraient pas exister. Et deux histoires qui n'en font qu'une à trois siècles de distance... Idée intéressante, non ?
Tout d'abord, un très bref et très énigmatique prologue (1 page) : un Prince, une gravure vénitienne et l'image de la mort. Puis un bond vers l'Afrique, Lagos au Nigéria où un flic retraité devenu privé enquête sur la mort du prince Obkowicz ... Début foisonnant, bordélique (je cite), bouillonnant de menaces et de saleté... mais aussi de joie de vivre et de sensations fortes. Capitaine d'industrie de taille mondiale, Obkowicz est mort dans le crash de son avion de tourisme alors qu'il partait retrouver la belle Awa. Notre ex-flic Gabriel Thaumas va devoir naviguer entre magouilles immobilières, traditions séculaires et rites ju ju... et puis, sans transition... on fait un saut de 3 siècles et quelques milliers de kilomètres pour se retrouver à Venise en 1664.
A partir de là, le récit alterne entre roman historique et polar contemporain. Il fallait oser. Oser aller rechercher les racines de la mondialisation et des monopoles aussi loin que dans l'histoire des verriers de Murano et au travers du destin d'une famille italienne de l'époque de Louis XIV bientôt projetée dans la tragédie. Les causes de la mort du prince seraient-elles à rechercher à Versailles il y a 3 siècles ? On se dit qu'Éric Garandeau pousse le bouchon un peu loin... mais c'est compter sans un travail documentaire visiblement très poussé, et des rencontres avec une organisation mondiale méconnue (non, chers amis complotistes, ce ne sont pas des Illuminatis 😀)... et le talent d'entremêler tout ça.
Bien sûr les deux histoires, celle du prince et celle de la Galerie des Glaces vont finir par se rejoindre.... à Venise. Alors même si la vraisemblance est parfois difficile, l'idée est très intéressante et on se laisse embarquer. Mêler un roman historique où l'on croise Colbert avec un polar économico-industriel en prise avec l'actualité est osé, mais c'est suffisamment passionnant pour qu'on ait envie d'aller au bout. La mort d'Obkowicz est-elle accidentelle ? Meurtre ? Suicide ? Quel rapport entre Thaumas et Gianni le maître miroitier, entre Colbert et la dirigeante centenaire d'un club très secret ?
Un flic malade et original qui flirte avec l'idée de la mort, une stagiaire irrespectueuse et casse-cou, joli duo... sans oublier une fin ouverte. Un roman très original de par sa construction et les sujets abordés. Longue vie à Gabriel Thaumas...
Une suite ?
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