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Critique de clairejeanne


On retrouve dans son nouveau roman la très belle écriture d'Anne-Marie Garat, et si le sujet semble au départ éloigné de ceux de ses livres précédents puisqu'il s'agit d'une sorte de western au féminin, le lecteur la retrouve dans son étude soignée des personnages et de leur caractère.

Extrait (p 259) : " J'ignore si Herman et Kaska auront vraiment survécu à la loi du plus fort qui de si longtemps s'exerce contre eux, échappé à l'implacable destruction de leur monde par la spoliation, l'exploitation des gisements miniers, au refoulement systématique des nations du Grand Nord, brimées, laminées par la haine blanche. C'est une chose insensée mais je veux les imaginer hors de portée, sauvés par leur capacité à se soustraire, à s'adapter, indemnes pour le restant de leurs jours en quelque endroit inaccessible aux prédateurs."

C'est Jessie la rouquine, alias "Nez de renard", alias "Qui donne ses dents" alias "Njyah", qui parle ainsi, à la fin du long récit qu'elle fait à Bud Cooper de la cavale avec sa mère Anaïs, alias "Lorna del Rio" alias "Onayepa", une sorte d'aventurière d'une trentaine d'années. Herman et Kaska sont des amérindiens rencontrés par la mère et la fille sur leur route : Kaska, la femme chamane, a le pied pris dans un piège, Lorna la sauve, Kaska lui doit donc la vie et son homme, Herman un indien volé aux siens, éduqué chez les blancs et qui porte donc un nom chrétien, va devoir vivre avec cette dette...

Au tout début de l'histoire - nous sommes dans les années trente - et le "gros papa" de Jessie 6 ans, Oswald, un homme obèse riche magnat de Hollywood qu'elle adore, meurt ; aussitôt, sa veuve part avec la petite Jessie dans une longue fuite vers le Grand-Nord-Ouest, entre Alaska et Yukon, en prenant bien soin d'éliminer ses traces ; mais, on le sait très vite, le dénommé Bud va récupérer la petite et la ramener à "la civilisation" quelques temps plus tard.

Où va Lorna ? Pourquoi part-elle secrètement et ne veut-elle pas être rattrapée, ni du FBI ni des chasseurs de prime qui sont à ses trousses ? Sa fille s'apercevra vite qu'elle cache une carte dans son corsage, carte toute froissée que lui a légué jacques Maître-Grand (l'amoureux d'Anaïs dans le livre précédent "La source") qui vécut deux ans avec les indiens Tutchone qui possèdent un masque à son effigie. Anaïs / Lorna est-elle en quête de ses origines ?

Anne-Marie Garat, grande raconteuse d'histoires, nous parle de survie dans les conditions difficile du Grand Nord, des mondes visible et invisible, de la Terre et de sa mémoire ; elle nous invite à la rencontre de paysages magnifiques et d'une humanité autre, différente, qui a sans doute beaucoup à nous apprendre...
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