My sexy geek, tome 1 : Lovers

Je m’oblige à faire la moue, pour qu’ils ne se rendent pas compte de mon intérêt pour elle. Ils ont raison, elle est canon, mais ce n’est pas ce qui m’interpelle le plus chez elle. Elle est belle d’une manière naturelle, sans avoir besoin de se maquiller, avec son T-shirt tout simple et ce vieux jean.

Inutile de lutter... C’est un combat perdu d’avance, surtout si je résiste. Je fais comme si je ne leur prêtais pas attention, ouvrant et fermant des programmes au hasard, frappant frénétiquement le clavier de mes doigts pendant que je serre la mâchoire et essaie de respirer lentement par le nez. Peut-être qu’ils vont abandonner l’idée ?

De nos jours, on est très vigilants sur le harcèlement au travail et c’est que cet idiot fait : il me harcèle. Bon, peut-être pas vraiment... Et peut-être qu’hier soir, c’est moi qui ai déclaré la guerre, mais ça ne lui donne pas le droit de me faire ça.

Ça a l’air d’être une femme... Mais elle fait un peu peur. En fait, j’ai poussé un ou deux cris quand je l’ai vue... Je sais que c’est difficile à croire, mais elle apparaît brusquement sur mon écran et ensuite, elle disparaît.

Ce type a été le seul point négatif de ma journée d’hier, la seule personne qui s’est mal comportée avec moi. Benjamin White ne compte pas. Si quelqu’un m’interrompait en pleine partie de jambes en l’air et me gâchait un orgasme, je le détesterais sans doute pendant toute ma vie moi aussi. Et d’autant plus si on considère mon activité sexuelle réduite de ces derniers temps.

Ce n’est pas une fille qu’on qualifierait de spectaculaire, mais... Peut-être que cela vient de son grand sourire, de ses joues toutes roses, ou de ses yeux clairs et sincères. Peut-être qu’il s’agit de ses cheveux, qu’elle porte longs et coiffés de façon très naturelle, sans aucun artifice trop compliqué. Ou alors, c’est parce qu’elle n’est pas maquillée à outrance, ou qu’elle s’habille simplement. Mais elle m’attire, et je suis incapable d’expliquer pourquoi.

Une fois dehors, je souris en voyant l’amour de ma vie qui m’attend patiemment à quelques mètres de l’entrée. C’est un réflexe, un geste que je ne peux pas éviter : je la vois et je souris. Cela m’arrive depuis que je l’ai vue dans ce magazine. Dès cet instant, j’ai su qu’elle serait à moi.

Mon cerveau tourne à mille à l’heure et mes doigts suivent ses instructions sans se plaindre. Je savoure ce moment, c’est l’adrénaline dont ma tête a besoin pour se mettre sur pause. Ça me renvoie à mes années collège et lycée, quand mes parents apprenaient mes bêtises et méfaits. La majorité de mes professeurs en était arrivée à la conclusion que j’étais un enfant exceptionnel, mais que j’avais un gros problème : mon penchant naturel pour le mal.

Ces trucs là, ce n’est pas pour moi. Les rendez-vous, les conversations, leur faire des compliments... Tout ça m’ennuie. Si j’ai envie de compagnie féminine, je préfère soit un coup d’un soir, ou dans le pire des cas, payer. Au moins comme ça, pas besoin de faire semblant d’être intéressé par ce qu’elles disent pour être sucé.

Avec eux, ça ne sert à rien d’être sympa. Il vaut mieux utiliser le même langage qu’eux, et grogner, explique Andrea. Moi, quand je leur demande quelque chose, je vais à l’essentiel, pas de jolies formules.