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Citations sur On ne naît pas soumise, on le devient (17)

Comme tout livre de philosophie, [celui-ci] ne cherche pas à donner des réponses toutes faites, mais à montrer la complexité du monde et des expériences vécues. Il ne s'agit pas de décider, une bonne fois pour toutes, si les femmes sont des victimes ou des résistantes, si tous les hommes sont fautifs ou non, si ce qui compte est l'individu ou la structure sociale.
Au contraire, examiner la soumission des femmes aux hommes, c'est étudier la façon dont les hiérarchies de genre dans la société façonnent les expériences des femmes.

(Introduction)
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Les hommes ne sont pas ( tous ) coupables
Dire que la soumission est le fruit de la situation n'est pas seulement émancipeur en ce qu'on comprend ainsi qu'en changeant la situation on pourra espérer échapper à la soumission, mais parce que cela permet de clarifier les responsabilités des individus. Par le concept de situation, Beauvoir montre que les femmes ne sont absolument pas responsables lorsqu'elles consentent à se soumettre, mais elle montre aussi que les hommes, en tant qu'individus, ne sont pas non plus complètement responsables de cette soumission. Les hommes particuliers ne font rien pour soumettre les femmes; comme les femmes, ils sont jetés dans un monde dans lequel des significations, des normes sociales sont toujours déjà là. À ce titre, Beauvoir n'assigne pas de responsabilité individuelle aux hommes. Elle se contente de souligner qu'ils bénéficient, du privilège du dominant, qui consiste à voir sa perspective comme la perspective neutre, objective et donc vraie, et à neutraliser l'altérité des autres.
Si les femmes, sont contraintes par leur situation, les hommes le sont aussi.
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La soumission des femmes est donc très difficile à analyser philosophiquement : dans la mesure où elle renvoie à une expérience quotidienne, elle échappe sans cesse à l’analyse ; en tant qu’elle nécessite un renversement de la perspective sur le pouvoir, elle semble impossible puisque, d’un côté, elle ne peut être faite que par les opprimé-e-s et, de l’autre côté, elle est hors de leur portée puisque l’oppression consiste précisément à les empêcher de parler de leurs expériences et de les analyser.
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Dans les représentations comme dans la culture classique, cette soumission ne vient pas aux femmes tout à fait naturellement : les dizaines de milliers de pages que la théologie, la philosophie morale, la littérature consacrent à prescrire aux femmes la soumission et à indiquer aux hommes comment l’obtenir laissent penser que la soumission est bien une conduite que les hommes considèrent comme typiquement féminine, ou comme nécessaire à la vertu des femmes, plutôt que comme une attitude qui leur serait naturelle.
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[...] la caractéristique de toute oppression est l'aliénation, la transformation de celui qu'on opprime en un autre, irréductiblement différent de soi. p. 157
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En réalité, la soumission est une expérience beaucoup plus générale et quotidienne : il y a de la soumission dans le fait de s'affamer pour rentrer dans une taille 36, il y a de la soumission dans la conduite d'une femme d'universitaires ou d'écrivains qui contribuent aux recherches mais ne sont pas considérées comme coauteures, il y a de la soumission à prendre en charge l'intégralité de la charge mentale du foyer.
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À l'aveuglement devant les réalités de la domination masculine se sont parfois superposés des tabous sur la soumission féminine.
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Etre une femme, ce n'est pas seulement avoir le corps d'une femme et vivre dans un corps. C'est aussi avoir un corps social qui est objectifié. Les corps masculin et féminin peuvent être objectifiés dans les relations interpersonnelles, mais cette objectification est accidentelle. En revanche, la structure sociale de l'inégalité de genre donne un tel pouvoir aux hommes que cette objectification accidentelle devient structurelle et chronologiquement première : alors que les hommes sont d'abord des sujets et, à travers le regard d'autrui, peuvent se découvrir objets, les femmes sont d'abord des objets. Par conséquent, les corps des femmes sont objectifiés avant même qu'elles puissent en faire l'expérience comme corps propre/vécu.
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Elle implique qu'il va falloir penser la différence sexuelle à la fois dans sa dimension sociale et dans sa dimension individuelle : tout individu arrive dans un monde dans lequel la différence sexuelle existe déjà et, en même temps, tout individu, par son existence même, va avoir un impact sur ce que l'on entend par la différence sexuelle. En outre, cette conception signifie qu'on ne peut pas penser l'individu avant la différence des sexes : toute personne de sexe féminin naît dans un monde dans lequel cela signifie déjà quelque chose d'être une femme.
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La subordination des femmes par les hommes diffère essentiellement de celle des Noirs, des Juifs, des prolétaires en ce qu’elle n’est pas le fruit d’un évènement, qu’elle n’est pas datable, qu’elle a toujours été là. A ce titre, la femme n’est pas dans une position originelle égale de l’homme et à cet égard la relation homme/femme ne peut être comparée à la relation maître/esclave au sens hégélien.
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