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Critique de Channer


Cher François Garde,

ce fut une très belle surprise de découvrir votre livre. Passant à la librairie, et le voyant exposé, le dernier exemplaire, sur la table des nouveautés, je l'achetai aussitôt car j'avais lu et aimé votre précédent et premier roman "Ce qu'il advint du sauvage blanc". Je ne m'attendais pas cette fois à y rencontrer mon propre personnage.

Je suis resté ami avec Philippe Zafar dont je fis effectivement la connaissance lorsqu'il vint enquêter sur le passé de Thomas Colbert. Enfin, je veux dire celui que vous nommez "Thomas Colbert" car hormis le nom de Philippe et le mien, vous avez par discrétion maquillé tous les autres patronymes. Vos choix m'ont d'ailleurs bien amusé et il faut avoir bourlingué comme vous à travers l'outre-mer lointain ou disposer d'un bon ouvrage de toponymie pour savoir d'où vous vous êtes principalement inspiré.

Vous avez brillamment transcrit, sous forme romanesque et dans un style alerte, la substance de cette enquête. Bien sûr, les choses ne furent pas aussi simples et tranchées. Les Troubles n'atteignirent pas ce degré d'embrasement (mais peut-être le feu couve-t-il encore ?) et le vrai Benjamin Tobias ne fut pas à ce point le héros exalté et intègre que vous peignez. Mais pour servir le conte philosophique, car il s'agit bien de cela, au sens politique de la tradition des Lumières, vous êtes allé à l'essence du drame.

De vos paysages naturels et sociaux recomposés, d'aucuns voudront y reconnaitre d'abord la Nouvelle-Calédonie à cause des Evènements qui s'y déroulèrent, mais nous savons bien que l'image obsédante du nonchaloir est avant tout baudelairienne. Dans ce melimélo tropical, où se glisse une profusion de scieries que l'on trouverait plutôt près de Saint-Claude que de Saint-Denis, même les jubartes se sont embrouillé les hémisphères jusqu'à venir bizarrement nous visiter à contre-saison.

Parce qu'elles faisaient miroir à cette histoire, j'ai aussi trouvé beaucoup d'intérêt à vos digressions historiques et numismatiques et à aucun moment je n'ai eu le sentiment qu'elles servaient à bourrer la page.

Comme vous l'aurez compris, emporté dans l'aventure par le fil du récit, touché par la sensibilité de vos réflexions sociologiques, réchauffé par le soleil du voyage, j'ai adoré votre livre et c'est désormais pour moi un réel plaisir d'en recommander la lecture à mes amis.

Ah, un dernier détail ! Mon prénom est Arthur, pas Alexandre !

Vous êtes le bienvenu,

A. Channer
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