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Citations sur N'essuie jamais de larmes sans gants (111)

Ils venaient tous à la ville avec leurs rêves, leur envie d'amour et de faire l'amour, leurs espérances lacérées et ridicules. Arrivés dans la ville, ils ont pu humer le parfum de la liberté : elle dégageait en fait une odeur âcre de rage et de désespoir. Cependant, ils savaient qu'ils ne reviendraient jamais en arrière.
Revenir en arrière était totalement exclu.
Aucun n'allait retourner sur les lieux de son enfance autrement que mort.
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Benjamin se penche tout près de son adoré. Il le regarde afin de mémoriser chaque trait de son visage. Il sait que lorsqu'il quittera cette chambre, ce sera pour toujours.
La pièce où ils se trouvent est devenue sacrée. Rasmus est sacré. Les objets sont sacrés. Le lit, les draps entortillés, l'odeur douceâtre de renfermé, le verre d'eau, la solution physiologique, le pied du goutte-à-goutte, tout cela est sacré, voué à l'éternité. Tout, sauf lui. Lui seul n'est pas sacré. Et il sait que lorsqu'il sortira de la pièce, il ne sera pas le nous qu'il a été, il ne sera plus que Benjamin. Il sera seul, il ne sera personne, il n'aura personne. Personne à aimer, personne à défendre, personne à protéger. Il n'aura plus d'obligations, plus de responsabilités, il n'aura que sa liberté.
Et il n'en veut pas, de cette liberté. Il ne veut pas être libre.
C'est pourquoi il s'accroche à cet instant, c'est pourquoi il s'approche aussi près du visage de l'homme qu'il aime, dans l'espoir d'effacer la distance entre eux. C'est pourquoi il caresse les joues de l'homme qu'il aime, caresse ses cheveux si fins, l'embrasse et l'embrasse encore, tandis que ses larmes coulent sans qu'il s'en rende compte, mouillant le visage de son adoré.
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S.I.D.A.
Au début, en Suède on a adopté le sigle A.I.D.S. avec un point entre chaque majuscule comme un battement de tambour ou un coup de revolver. L'épidémie allait cependant avoir beaucoup de noms : le cancer gay, la maladie des homos, la nouvelle peste, la maladie incurable. Cela allait les influencer, ça allait marquer leur époque et changer leur vie comme rien d'autre à ce jour.
Mais, en avril 1982, ils ne le savaient pas. Pas encore. Ils étaient si jeunes. À peine adultes. Ils se cherchaient. Ils cherchaient l'amour. Ils cherchaient un moyen de vivre comme ils l'entendaient, ce qui n'avait pas été possible pour la génération précédente. Avec une forme de fierté. Avec une once de dignité.
Prudemment, ils s'étaient invités à danser et avaient maladroitement commencé à tournoyer.
Au bord d'un précipice.
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Ces mois, ou ces années, correspondent dans leur cercle d'amis au temps des enterrements. Une période où les malades meurent à un rythme effréné. On pourrait affirmer qu'il s'agit de la haute saison du sida.
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Il va mourir sans la moindre présence à ses côtés.
Il a scrupuleusement pris soin de n'informer personne de l'endroit où il se trouve.
Ni sa famille, ni ses amis.
De cette manière, il est déjà mort.
Le tout, c'est de supporter les derniers moments.
Cette douleur indicible.
Avant de pouvoir devenir un esprit qui voyage n'importe où dans l'univers.
Un esprit qui n'entend rien et qui ne voit rien, que nul n'entend et que nul ne voit, et qui alors est peut-être enfin libre.
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Je veux dans ma vie pouvoir aimer quelqu'un qui m'aime.
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Ils sentent peut-être tous les deux que le voyage qu’ils ont fait chacun de leur côté est terminé, ils sont arrivés l’un à l’autre ;
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Ils nous transforment en hétéros après notre mort. Sans quoi ils ne savent pas comment nous pleurer. Nous et nos vies ratées.
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Faites passer la merde avec du champagne et vous verrez qu'elle descend sans problème.
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Les folles occupent un rang inférieur parmi les pédés. II l'a très vite saisi pendant ses premières semaines à Stockholm: les pédés sont comme tout le monde, eux aussi méprisent les pédés ! Les mecs efféminés ne se font pas draguer aussi facilement que les mecs virils. Ils finissent leur soirée en mimant les paroles de This is my life sur une piste de danse vide dans leur immense solitude merdique.
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