Ils ne savent pas que ces moments sont les derniers avant la tempête, lorsque le mal va rompre ses chaînes et fondre sur le monde comme un chien enragé.
Car la vie continue même si elle est totalement différente. Vous pouvez pleurer et éprouver le manque, mais vous pouvez aussi vous réjouir et vous souvenir. Par moments vous n'êtes pas obligé d'y penser, et par moments ça vous envahit à nouveau.
Les années vont passer, vont devenir des décennies, Benjamin vieillira et finira par avoir la force de se dire qu’en définitive il s’agit peut-être de composer avec la grâce qui vous a été donnée d’avoir pu partager votre passage sur terre avec quelqu’un – de se réconcilier avec elle, d’être reconnaissant envers elle.
Pour Benjamin, la grâce d’avoir pu dans sa vie aimer quelqu’un qui l’a aimé.
Parce que tu vois, la maladie, elle a beau me mettre à genoux, moi, ma vie,je l'ai passée à genoux. Et de mon plein gré en plus. Du coup, elle se retrouve comme une conne, la maladie ! Bien fait pour sa gueule !
NB. Paul est homosexuel et il n'était pas à genoux pour prier ;-)
Et puisque le deuil est une marée, il n'est donc pas rare qu'il remonte et vous submerge avec une force époustouflante, alors que vous aviez le sentiment que tant de temps s'est écoulé, que les années ont succédé aux années. Mais puisque le deuil est une marée, il n'est pas rare non plus qu'il se retire, vous découvrez à ce moment-là que vous avez les pieds au sec et que vous devriez peut-être vous étirer les jambes et aller faire une promenade
Nous sommes vivants si peu de temps alors que nous sommes morts pendant si longtemps. Ce n'est pourtant pas si difficile à comprendre ?
Ils étaient comme des fleurs qui soudain se fanaient, ces jeunes gens qui maigrissaient, s'étiolaient et mouraient. Comme des fleurs dans un pré d'été, que quelqu'un arrachait et cueillait. Et laissait tomber le long du sentier
Il leur fallait juste un petit peu de fierté. Un tout petit peu de dignité.
Et la capacité de se battre perchés sur des talons d'une hauteur vertigineuse.
Raconter est une sorte de devoir.
Une manière d'honorer, de pleurer, de se souvenir.
Une manière de mener la lutte de la mémoire contre l'oubli.
Le deuil qui vous marque de son sceau devient une partie intégrante de votre personne. Et puisque le deuil est une marée, il n'est donc pas rare qu'il remonte et vous submerge avec une force époustouflante, alors que vous aviez le sentiment que tant de temps s'est écoulé, que les années ont succédé aux années. Mais puisque le deuil est une marée, il n'est pas rare n'ont plus qu'il se retire, vous découvrez à ce moment-là que vous avez les pieds au sec et que vous devriez peut-être vous étirer les jambes et aller faire une promenade.
Car la vie continue même si elle est totalement différente. Vous pouvez pleurer et éprouver le manque, mais vous pouvez aussi vous réjouir et vous souvenir. Par moments vous n'êtes pas obligé d'y penser, et par moments ça vous envahit à nouveau. Les années vont passer, vont devenir des décennies, Benjamin vieillira et finira par avoir la force de se dire qu'en définitive il s'agit peut-être de composer avec la grâce qui vous a été donnée d'avoir pu partager votre passage sur terre avec quelqu'un - de se réconcilier avec elle, d'être reconnaissant envers elle.
Pour Benjamin, la grâce d'avoir pu dans sa vie aimer quelqu'un qui l'a aimé.