N'essuie jamais de larmes sans gants

Peut-être qu'un petit pédé malheureux de province, un petit mec triste et sans expérience, attend dans une voiture deuxième classe de descendre à la gare centrale de Stockholm, le coeur battant et les bagages bourrés d'humiliation, avec en bandoulière une enfance qu'il va s'acharner à oublier.

𝘐𝘭𝘴 𝘴𝘦 𝘵𝘪𝘦𝘯𝘥𝘳𝘰𝘯𝘵 𝘭à 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴, 𝘙𝘢𝘴𝘮𝘶𝘴 𝘦𝘵 𝘉𝘦𝘯𝘨𝘵, 𝘯𝘶𝘴, 𝘫𝘦𝘶𝘯𝘦𝘴, 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘭𝘦𝘶𝘳 𝘤𝘰𝘳𝘱𝘴 𝘮𝘶𝘴𝘤𝘭é 𝘦𝘵 𝘣𝘳𝘰𝘯𝘻é, 𝘦𝘯 𝘤𝘦𝘵 𝘪𝘯𝘴𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘭𝘪𝘣𝘦𝘳𝘵é 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘣𝘰𝘯𝘩𝘦𝘶𝘳, 𝘢𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘲𝘶𝘦 𝘳𝘪𝘦𝘯 𝘯𝘦 𝘴𝘢𝘶𝘳𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘷𝘢𝘪𝘯𝘤𝘳𝘦.

Avec un cordeau furent mesurés ceux qui seraient laissés en vie.
Ainsi est mesurée la vie de chacun. La vôtre comme la mienne.
Nous ne savons pas de quelle longueur nous relevons.
Nous vivons mieux notre vie si nous comprenons que nous ne disposons que d'un temps mesuré, si nous comprenons que nous sommes couchés par terre.
Et que quelqu'un tend le cordeau pour nous mesurer.

Dans l'espace social, les femmes ont traditionnellement été associées à la vie privée : me foyer, la famille, le ménage, la constance. À l'inverse, le terrain de jeu des hommes s'est toujours déployé au sein même de l'espace public, dans l'apparence et l'éphémère.

Le temps n’est qu’un prêt. Et ce temps là est maintenant consommé. Le temps qui court en ce moment n’est qu’un répit.

Tant que des milliers de pédés seront persécutés, harcelés, emprisonnés, assassinés à cause de leur amour, l’homosexualité ne sera pas une question de vie privée.

Ils pleuraient Bengt. Ils se pleuraient, tout comme ils pleuraient les amis qui n’avaient pas eu ou n’auraient pas le droit de vivre la vie qu’ils voulaient mener.

Quelques décennies plus tôt , des homosexuels avaient été exterminés dans les camps de concentration nazis. Le triangle rose qu’ils étaient forcés de porter pointe vers le bas était désormais fièrement arboré pointe vers le haut par les militants homos, pour ne pas oublier, pour ne pas un seul instant croire que ça ne pouvait pas se reproduire. L’autre peut vous piétiner pour peu que vous vous penchiez.

Si l’omnibus évoque un bus bien qu’il soit un train, c'est peut-être seulement pour aider l’homme à se rendre compte que l’existence renferme une dimension plus profonde et plus mystique, que Dieu est prodigieux et insondable, que Sa création est inouïe et sans pareille, que Ses intentions sont cachées.

Le temps n'est qu'un prêt.