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Critique de Tiphrom


Qu'il est difficile en quelques phrases d'évoquer cet incroyable roman, à la fois terriblement attachant, profondément bouleversant et si souvent piquant.

Davantage qu'une histoire, c'est une page d'Histoire que retrace Jonas Gardell : celle de la première décennie de l'épidémie de VIH en Suède. Il construit pour cela une galerie de personnages complexes et merveilleux, à partir de Rasmus quittant à la sortie du lycée sa campagne pour Stockholm. Il y rencontre vite Paul et grâce à lui, il rencontre sa propre vie.

La galerie de portraits est immense, comme autant de visages masculins différents de l'homosexualité, permettant de l'aborder sous autant d'angles, de parcours d'obstacles et de quêtes existentielles. La galerie du temps est tout aussi complexe : si l'essentiel s'installe entre 1982 et 1989, les sauts sont incessants entre passé et présent, souvenirs et avenir. Entre vie flamboyante et mort, lente et cruelle.

Ce livre est foisonnant. Il est d'abord une incroyable histoire d'amitiés, presque une théorie de la famille logique, celle que l'on se construit, qui nous révèle et nous porte lorsque les liens biologiques étouffent ou briment. Il est aussi une merveilleuse histoire d'amour - de l'Amour et des amours. Mais il est enfin, et peut-être surtout, une Histoire du sida en Suède, qui interrompt le récit fréquemment, se rappelle à notre conscience grâce à de longues citations de journaux, études ou discours de l'époque.

Le vrai se mêle au roman, plus que jamais ancré dans un passé si proche et si lointain déjà. Sauts dans le temps, grands-écarts entre narration et rappels factuels, l'auteur nous pousse du haut d'un précipice de 600 pages dont on ressort forcément chamboulé. Entre rire et révolte, tendresse et colère.

Un livre important.
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