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Critique de FabtheFab


Les Mortemer habitent une grande maison sur la côte normande, Les Feuillantines qui a appartenu à leurs arrière-grands-parents, Perette et Jacquolin Mortemer ; Jacquolin étant le gardien du phare sur la falaise, Les Feuillantines était sa maison de fonction. Perette et Jacquolin ont eu un fils, Theobald qui a eu avec sa femme Astrid des triplées, Isabelle, Wilhelmina et Rosemonde. Toutes les trois ont eu les enfants qui habitent aujourd'hui Les Feuillantines sans jamais ramener les pères de ces enfants. Isabella a rencontré un jeune homme voyou et dealer, Jim et elle a donné naissance à Désirée et Brunehilde, avant et après la détention de Jim en prison pour trafic de drogue ; Wilhelmina à toujours rêvé de voyage, elle a eu une aventure avec un Suédois, Dan et a donné naissance à des jumeaux, Honoré et Isidore puis avec un Gabonais et a donné naissance à Calliope ; Rosemonde est tombée amoureuse de son directeur de thèse, Henri de Gouges et a donné naissance à Hermeline, puis elle a rencontré un professeur de littérature spécialiste de Tolstoï, Jay Piece et donné naissance à Warren et elle est tombée enfin amoureuse de son patron dans une entreprise de spaghetti, Bernard d'Aucy et elle a donné naissance à Pernelle. Et les trois soeurs ont disparu, la première s'est suicidée, la seconde est en voyage depuis cinq ans et la troisième en hôpital psychiatrique. Il y a donc dans la maison, Granny, cent-six ans, Désirée, vingt-quatre ans, Isidore et Honoré, seize ans, Brunehilde, quatorze ans, Hermeline, treize ans, Warren, sept ans, Calliope, six ans et Pernelle, deux ans et demi. Sans compter Justin, le cochon nain, Fricassée, le lapin et Pirate, le perroquet.

Quelle extraordinaire chronique familiale ! Sept cousins orphelins ou abandonnés sont élevés par leur cousine aînée, Désirée qui a aussi accueilli dans la grande maison familiale l'arrière-grand-mère. Et nous suivons avec une immense tendresse et un grand sourire les mésaventures de cette fratrie alors que chacun se débat avec une vie souvent difficile. Les dialogues sont épatants par la justesse du ton, l'humour des échanges et la vivacité des traits d'esprit. Tous les personnages, tour à tour, nous font rire et nous émeuvent : Désirée, la mère courage est sur tous les fronts et aurait besoin de se reposer aussi sur l'épaule de quelqu'un et elle retrouve son amour de lycée, le charmant Clotaire Brunet, Isidore est solitaire et il se réfugie dans les jeux vidéo jusqu'à ce qu'il décide de trouver sur des réseaux sociaux spécialisés un fiancé pour sa cousine Désirée ; Honoré délaisse ses meilleurs amis, Leo Coty et Jeanne Dermour pour essayer de séduire la belle Amélie Richard ; Brunehilde est toujours en colère, elle s'acharne sur un de ses camarades, Hugo Desmazieres mais elle est elle-même victime de harcèlement par deux filles atroces, Salomé Utreschki et Zoey Kelly ; heureusement, elle rencontre un garçon, Zephyr Musset ; Hermeline brille dans ses études de piano pour essayer d'intéresser son père, un intellectuel égoïste ; Warren est réfugié dans son monde intérieur avec une amie imaginaire et a beaucoup de difficultés à communiquer ; Calliope s'acharne à creuser un tunnel dans le jardin pour traverser l'Atlantique et retrouver sa mère qu'elle pense être en Californie ; et la petite Pernelle est tellement mignonne que la femme de l'amant de sa mère aimerait l'adopter ! Nous retrouvons un roman d'orphelin avec un ton proche de Marie-Aude Murail, c'est à dire une extraordinaire capacité à traiter de sujets graves avec une apparente légèreté de style qui traduit de fait une vraie profondeur romanesque des personnages et un grand travail de l'illusion romanesque, notamment dans les dialogues.
Coup de coeur.
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