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Critique de cmpf


Je viens de terminer Nord et sud, et je suis un peu perplexe. J'ai du mal à déterminer si je l'ai aimé ou non. Déjà, en lisant la 4ème de couverture, je ne m'attendais pas à une histoire d'amour. Une jeune fille quittant les vertes prairies de la campagne du sud de l'Angleterre pour une petite ville industrielle du nord et qui y vit une grande transformation, cela évoquait plutôt pour moi la rupture avec son milieu pour un certain militantisme.
Et puis une légère incompréhension m'a empêchée d'adhérer pleinement. La différence de mentalité entre les personnages de ce livre et les nôtres m'a paru plus grande qu'avec celle d'autres romans du 19ème siècle. Sans doute un excès de morale en est-elle la cause. Elizabeth Gaskell était fille et épouse de pasteur. Ainsi, je ne traite pas du tout les questions religieuses par le mépris, mais je dois reconnaître que la subtilité des scrupules de Mr Hale qui lui enjoignent de renoncer à sa vocation de pasteur m'ont échappé. Peu importe d'ailleurs, on peut ne considérer cela que comme un élément déclencheur dans l'histoire. Mais j'ai eu également un peu de mal à suivre toutes les délicatesses des réactions de Margaret.
Pourtant le personnage est très intéressant car si Margaret peut sembler très agaçante, particulièrement dans ses rapports avec les hommes amoureux d'elle, elle a une grande force de caractère. Elle ne se sent pas à l'aise dans le rôle traditionnel dévolu aux femmes de son milieu : ne se soucier que de chiffons et recevoir pour le thé, mais elle n'a pas vraiment d'autre modèle de conduite, d'autant qu'elle est très jeune. le point fort du roman est d'ailleurs pour moi la peinture des caractères. Que cela soit celui de Thornton, homme admirable de mon point de vue, s'étant élevé au-dessus de sa condition par un travail acharné et une grande simplicité de vie, ne méprisant pas pour autant la culture comme auraient pu le faire un autre self made man, ou celui de sa mère. Également les Higgins père et fille, sortes de passeurs de l'univers premier de Margaret vers celui de l'industrie naissante. Par ailleurs je me suis demandé comment des parents aussi inconsistants avaient pu procréer une fille d'une telle fermeté.
Le côté social du roman, la description des difficultés des travailleurs, du point de vue des patrons, de la grève et du syndicat m'a plu mais tout de même un peu laissée sur ma faim. Je croyais comme je l'ai dit plus haut que ce serait le centre du roman, or les atermoiements amoureux y ont une plus grande place.
En outre la fin ne m'a pas convaincue, outre que j'y ai trouvé des longueurs, le coté happy end, tant amoureux que social, patrons et ouvriers se comprenant parfaitement ne me parait pas vraisemblable.
En somme un avis mitigé. Mais je lirai d'autres romans d'Elizabeth Gaskell que j'ai découverte avec celui-ci. Il est d'ailleurs indéniable qu'elle devait être elle-même assez remarquable pour s'être penchée sur un sujet qui était sensé être hors de la sphère d'intérêt des dames. Il faut se rappeler que les femmes ne devaient pas lire n'importe quel ouvrage et surtout pas la presse. Et si elles avaient des contacts avec les pauvres, c'était seulement pour leur faire la charité.
A noter qu'outre les extraits en début de chaque chapitre, le livre est truffé de références culturelles.

Challenge pavés 2014-2015
Et challenge 19ème siècle.
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