On a tué tous les Indiens

Ce qu’il y a de bien avec les tournages, c’est que le temps s’arrête. Plus rien ne compte, seulement le film et rien d’autre. Comme une armée en mission spéciale, nous n’avons qu’un objectif, ramener le film dans les meilleures conditions. Il peut y avoir Nagasaki, un tremblement de terre qui ravagerait la moitié de l’humanité, on s’en foutrait comme de notre première rentrée des classes.

La vie est une maladie que je soigne au whisky.

Pas simple de percer les entrailles d’une femme. On peut jouer avec son corps, maquiller son visage, l’humilier ou la cajoler, mais lire ses sentiments véritables est l’apanage des princes.

La bonne éducation consiste à cacher tout le bien que nous pensons de nous-mêmes et le peu de bien que nous pensons des autres.

Nous sommes une forme de vie en pleine évolution qui tôt ou tard connaîtra son extinction. Faut-il envier ceux qui nous ont quittés ou bien jouir de l’opportunité qui nous est offerte de vivre sa vie ? Comme la lune a une influence sur les femmes, notre cœur est guidé par nos voyages intérieurs, et seule l’émotion qui en découle peut nous amener à y répondre.

Tous les vins du monde n’arrivent pas à me donner le moindre plaisir. L’homme n’est pas fait pour vivre seul, voilà l’amer constat que je réalise, moi qui ai toujours considéré les ermites comme des êtres clairvoyants, je ne suis pas l’un des leurs et ça me tue, à feu doux. Il y a mille façons de mourir, mais rares sont les occasions de partir sans souffrance. La douleur physique est insupportable, la douleur morale aussi. Conjuguez les deux et vous avez le cocktail sublime, celui que seuls sont capables d’affronter les plus forts.

L’homme est une erreur sur l’échiquier, une évolution de bêtes qui n’étaient pas faites pour communiquer. Pourquoi sommes-nous là ? La philosophie, la religion, qui de l’autre a enfanté la suivante ? À force de chercher, de ne rien trouver, l’homme s’est inventé ses propres mythes, ses croyances exubérantes, et pour finir toutes ses appréhensions ont accouché de leur missel : la carte bleue. Nous sommes ici pour l’utiliser. Un nouvel être, une nouvelle carte. À chaque étape, une carte supplémentaire. En accumuler un maximum c’est la garantie d’aller au paradis.

La vie est une saloperie. Les gens vous assassinent, il faut être sans pitié. Je savais que je n’étais pas là pour être heureux, mais je l’ai été, pendant sept ans au moins. Aujourd’hui tout me paraît dégueulasse, je n’arrive pas à m’habituer à ce rien qui m’enivre.

C’est toujours comme ça en amour, la théorie étant approximative et limitée, il n’y a qu’à l’épreuve du feu qu’on devient amoureux.

Nous sommes très proches quand tout nous oppose, c’est ce qui nous rapproche.