Et ces mêmes célibataires ressortent pleins de rêves quand les couples retrouvent leur libido, parce qu’il n’y a rien de plus bandant qu’un acteur. Une bonne histoire, joyeuse ou terrifiante, excite l’instinct humain. Comme la drogue dans le cerveau, le cinéma est un océan de fantasmes.
Si l’amitié était le seul véritable amour, si l’amour n’était qu’un mot pour décrire deux corps se chevauchant ? Et si le verbe « aimer » rimait avec « souffrir » plutôt qu’avec « baiser » ?
Le corps des femmes est ce qu’il y a de plus pur, de plus sacré, de plus éclatant ici-bas. À côté, les étoiles, les montagnes et les océans ne sont rien d’autre que de vulgaires copies.
De sauvage et ombrageuse, la nature humaine s’est domptée pour finir apprivoisée dans des poèmes.
C’est quoi une rupture ? Deux êtres qui se disent au revoir en sachant qu’ils ne se reverront jamais. Deux enfants qui font la guerre, pas dans le même camp. Deux joueurs avec les mauvaises cartes qui ne veulent pas perdre. Une rupture c’est un truc dégueulasse qui arrive par surprise. C’est le gouffre où l’on sombre comme lorsqu’on est amoureux. Une rupture c’est la mort qui change de nom parce qu’on est toujours vivant.
Une lame rouillée a une double efficacité : non seulement elle tranche mais elle empoisonne.
ALEJANDRO JODOROWSKY