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Citations sur La saga des Rothschild (19)

Estimant n'avoir plus rien à faire en France, Nathaniel s'envole alors pour les Etats-Unis où il crée sa propre société d'ìnvestissement : Nathaniel Rothschild Holdings.
Voilà donc David et Eric engagés dans une nouvelle aventure. Pour mener à bien leur projet, les deux cousins ne partent pas tout à fait de rien : dans les actifs familiaux qui ont échappé à la nationalisation, ils ont trouvé une structure de participations, la société Paris-Orléans. Cette ancienne compagnie ferroviaire acquise par James de Rothschild dans les années 1850 est devenue société holding lors de la création de la SNCF en 1937. Détenant une partie du capital de la Banque Rothschild, elle a reçu 7 % de l'indemnité versée par l'État au moment de la nationalisation. Elle dispose donc de moyens financiers non négligeables et peut servir de structure d'accueil à la société que s'apprêtent à créer David et Eric de Rothschild.
La suite va très vite. En mai 1982 naît PO Gestion, qui est abritée au sein du holding Paris-Orléans. Il ne s'agit pas d'une banque d'affaires, comme David et Éric l'auraient souhaité, mais d'une maison de titres spécialisée dans la gestion de portefeuilles de valeurs mobilières et de placement de titres. Une vocation qui s'explique par la position très ferme du gouvernement.
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En France aussi, les vents sont loin d'être favorables. La disparition suspecte de l'escroc Alexandre Stavisky, en janvier 1934, donne le coup d'envoi à une crise de régime qui atteint son paroxysme lors de l'émeute du 6 février. L'heure est, à nouveau, aux libelles antisémites et aux postures radicales, Pour l'extrême droite, les Rothschild ne sont que des capitalistes apatrides qui se rient des nations et n'ont que faire des peuples. Pour la gauche, et notamment pour les communistes, ils symbolisent le pouvoir des "200 familles" qui ont mis la main sur l'économie du pays... et sont les suppôts des ligues d'extrême droite ! De fait, Édouard de Rothschild ne cache pas ses sympathies envers les Croix- de-Feu, la ligue d'anciens combattants fondée et dirigée par le colonel de La Rocque qui, en refusant d'intervenir le 6 février 1934, a sauvé le régime. Ce qui les rapproche: l'anticommunisme ! II n'empêche : vilipendés par l'extrême droite, critiqués par la gauche, les Rothschild occupent une place bien inconfortable.
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Avec la défaite de 1870 et la crise morale qui suit, l'antisémitisme se fait cependant plus hystérique et nourrit un nombre impressionnant de publications dans lesquelles les Rothschild, qui ont le double tort d'être juifs et banquiers, sont systématiquement pris à partie. Ils sont devenus les boucs émissaires commodes de tous les scandales financiers de I'époque. À l'image du krach de I'Union générale qui se produit au début des années 1880 et où l'on retrouve Eugène Bontoux. En 1878, ce fervent catholique prend la direction de l'Union générale, une petite banque créée trois ans plus tôt par des monarchistes catholiques. L'établissement suscite au départ un véritable engouement dans les milieux catholiques et légitimistes. Même le secrétaire du pape, le cardinal Jacobini, souscrit au capital ! Mais le succès est de courte durée : ayant multiplié les investissements à risque et utilisé une partie de ses liquidités pour racheter ses propres actions, I'Union générale fait faillite en 1882. Condamné à cinq ans de prison, Bontoux, lui, s'enfuit en Espagne. Il n'en faut pas plus pour que le krach de l'établissement soit attribué aux manœuvres des banquiers juifs- en tête desquels les Rothschild, accusés d'avoir voulu abattre un concurrent. Et tant pis si Alphonse- on le sait aujourd'hui avec certitude- est intervenu à plusieurs reprises pour sauver l'Union générale d'une faillite dont il craignait qu'elle ne provoque des réactions en chaîne.
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À I'art et l'archéologie, Edmond ajoute une autre passion qui finira par lui prendre tout son temps : la cause sioniste. En 1882, soit quinze ans avant la création de l'organisation sioniste par Theodor Herzl, il entreprend d'acheter des terres en Palestine, alors dépendante de l'Empire ottoman. Son objectif est d'aider les victimes des pogroms - notamment les Juifs de Russie - à gagner la Terre sainte. De leurs coreligionnaires persécutés, les Rothschild se sont toujours préoccupés, multipliant les interventions diplomatiques et les pressions financières pour améliorer leur sort. Ils sont également des figures marquantes du Consistoire central israélite de France et du Consistoire de Paris que la famille a présidés à plusieurs reprises°. Mais Edmond va beaucoup plus loin. Motivé par des raisons religieuses, voire mystiques, guidé spirituellement par le philanthrope et érudit juif Albert Cohn et par le grand rabbin Zadoc Khan, il acquiert des terres en Judée, en Samarie et en Galilée. La plupart appartiennent à des propriétaires arabes résidant au Liban; elles sont également insalubres et infestées par la malaria.
Sur ces terres, Edmond finance la construction de colonies - 32 au total - dotées de synagogues, de dispensaires et d'écoles ouvertes aux enfants arabes. Leur administration est confiée à des hommes de confiance, Sa vision est celle d'une assimilation progressive des Juifs au pays, dans le respect des différentes communautés, notamment arabes. Une conception très différente de celle de l'Organisation sioniste portée par Theodor Herzl à partir de 1897.
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La lutte entre les banquiers traditionnels, si bien incarnés par Rothschild Frères, et ces banques "nouvelles" que sont le Crédit Lyonnais, la Banque de Paris, le Crédit agricole ou la Banque des Pays-Bas n'allait plus cesser. Est ce parce que ces établissements, assis sur les ressources considérables que leur procurent des milliers de petits porteurs actionnaires, lui dérobent un nombre croissant de grands emprunts d'Etat ? Toujours est-il que Rothschild Frères, comme d'ailleurs les maisons de Londres et de Vienne, se tourne de plus en plus vers de nouvelles activités comme le cuivre, le nickel, l'électricité, les diamants ou le pétrole. Ainsi c'est Alphonse qui rachète en 1883 la société Le Nickel pour exploiter les mines de Nouvelle-Calédonie. La famille en conservera les parts jusqu'en 1974, devenant I'un des tout premiers producteurs mondiaux de ce minerai stratégique. Il défie également les nouvelles banques en Espagne, investissant dans les mines de cuivre, de fer, de plomb et de zinc. A la suite d'un accord avec le gouvernement espagnol, il s'assure en outre le monopole de l'exploitation du mercure dans ce pays. C'est Alphonse encore qui prend linitiative de racheter, avec la maison de Londres, la Société de commerce et d'industrie de naphte de Batoum (BNITO), rebaptisée en 1886 Société de commerce et d'industrie de naphte Caspienne-mer Noire. Son objectif : exporter le kérosène produit et raffiné à Bakou, en Russie, alors l'un des grands centres mondiaux de la jeune industrie pétrolière.
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Notes du chapitre X
2. La Banque de France est alors une société anonyme dont le capital est détenu par 200 grands actionnaires, les fameuses «200 familles ». Issus de la haute banque ou du grand négoce, ils sont représentés par 15 régents qui assistent le gouverneur dans l'administration de la Banque. Cette gouvernance devait durer jusqu'en 1936, date à laquelle I'État renforça son contrôle sur la Banque, prélude à sa nationalisation en 1945.
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Cette guerre, le banquier finit pourtant par la gagner. Il faut dire qu'à force d'activisme, les frères Pereire se sont mis beaucoup de monde à dos. Avec ses innombrables ramifications, le Crédit mobilier inquiète les milieux d'affaires, et même les cercles dirigeants. On trouve trop riches et trop puissants ces deux frères engagés dans un tourbillon d'affaires et dont la fortune donne le vertige. Au début des années 1860, Émile et Isaac commettent en outre l'erreur de heurter de front la Bangue de France en tentant de créer, avec la Banque de Savoie, un deuxième institut d'émission. Voilà la vénérable maison de la rue La Vrillière devenue l'ennemie mortelle des Pereire. Une faute que James se garde bien de commettre. Lui n'a aucune intention de marcher sur les plates-bandes de la Banque de France dont son fils Alphonse occupe d'ailleurs un siège au Conseil de régence depuis 1855. Et puis il y a ces rumeurs sur la fragilité du Crédit mobilier, qui, à force d'investir à tour de bras, manquerait de liquidités.
Victime de placements hasardeux, le Crédit mobilier fera effectivement faillite en 1857 sans que le pouvoir intervienne, mettant fin au «règne » des frères Pereire. Que James de Rothschild ait contribué à la chute de l'empire Pereire, en jouant en Bourse ou en laissant mourir ses entreprises, est plus que probable. Dès le début des années 1860 cependant, la messe est dite.
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Rien de tel chez les Pereire, qui, au siège du Crédit mobilier place Vendôme - l'actuel hôtel Ritz - brassent un argent qui ne leur appartient, se réservant les grandes affaires et laissant à d'autres les innombrables corvées du métier de banquier.
James de Rothschild tient d'ailleurs à avertir Louis Napoléon Bonaparte des risques qu'un tel établissement dont les ressources sont apparemment illimitées, fait peser sur le système financier dans son ensemble. Il le fait en 1852, quelques jours avant la signature du décret autorisant officiellement la nouvelle banque des frères Pereire. « Engagée comme elle sera forcément dans toutes les opérations industrielles et financières du pays, elle n'aura même pas, peut-être, le pouvoir de battre en retraite. Sans encaisse, sans réserve métallique, elle sera à un certain moment incapable de se procurer de l'argent », écrit-il ainsi dans une lettre à celui qui n'est pas encore empereur. Propos prophétiques, comme la suite allait le montrer. Mais qui, pour l'heure, tombent dans l'oreille d'un sourd.
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Cette même année 1852, avec la bénédiction de l'empereur, les frères Pereire créent le Crédit mobilier. On y retrouve toutes les personnalités influentes de l'emnpire, à commencer par la banque d'affaire Loud et Fould-Oppenheim, dirigée par le propre frère d'Achille Fould. Elle et les frères Pereire se partagent 60 % de son capital. Les Rothschild n'ont même pas été consultés. Cet établissement, Emile et Isaac l'ont conçu comme un instrument au service du développement industriel, handicapé par le manque chronique de financement. Doté d'un capital de 60 millions de francs, le Crédit mobilier n'a pas grand-chose de commun avec la haute banque qu'incarne si bien Rothschild Frères. Il s'agit d'une société par actions, à l'organisation très structurée et qui fait appel au public pour drainer les ressources financières dont elle a besoin pour investir. La maison Rothschild, elle, travaille avec son propre argent. Conflit entre la banque traditionnelle et la banque moderne ? Sans doute.
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Leur père était négociant et prêteur d'argent ? Les fils sont devenus banquiers des rois et des princes, spécialistes du crédit, des traites et des emprunts. Les voilà à présent financiers, élargissant peu à peu leurs activités aux actions et aux obligations non plus seulement des Etats, mais, de plus en plus, des firmes industrielles. À Vienne, Salomon a commencé d'investir dans l'industrie lourde. II va bientôt racheter les Mines et Fonderies de Vitkovice, les principaux hauts-fourneaux d'Autriche-Hongrie. et il est également le premier à se lancer, dans les années 1830, dans le financement des chemins de fer, activité nouvelle par excellence. C'est lui, ainsi, qui finance les Chemins de fer du Nord reliant Vienne aux mines de Galicie. La compagnie deviendra l'un des principaux actifs de la famille en Autriche puis en Autriche-Hongrie. Charles lui emboite rapidement le pas, tout comme James, dont on reparlera plus loin. Seul Nathan, on l'a dit, reste à l'écart du mouvement. Ensemble, les cinq frères se tournent également vers de nouveaux horizons. Un marché, en particulier, leur semble particulièrement prometteur : les États-Unis. Les chemins de fer y sont encore peu développés. Mais ce pays à l'échelle d'un continent développe ses infrastructures fluviales à grande vitesse. Il compte également d'importants centres métallurgiques et sidérurgiques, notamment à Chicago et Denver.
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