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Critique de ValCar


Salina est une pièce de théâtre que mon fils a du étudier dans son programme de seconde générale . C'est par curiosité et pour pouvoir l'aider que je l'ai lue. Bon, allez, j'avoue et parce que je ne peux pas m'empêcher de lire un livre que j'ai entre les mains...!

C'est une pièce contemporaine, aux airs de tragédie grecque conçue dans un décor de désert africain, original non?
Ce qui la rend facile et agréable, c'est cette alternance de dialogues et de récits épiques des personnages.
Le texte se déroule sur plus de trente années, trente années de passions, de guerres, de sacrifices mais sous ces dunes ce sang : l'amour est omniprésent.
Salina est une enfant trouvée par un voyageur et recueillie par le clan des Djimba, peuple imaginaire. Elle est rebelle et si mystérieuse, on sent dès le début qu'une ombre flotte au dessus d'elle...
Adolescente, elle aime Kano, mais elle est contrainte d'épouser Saro le frère aîné de Kano.
Saro et Kano sont les fils de Sissoko le chef de la tribu Djimba et de Khaya son épouse.
Salina est délivrée de son mari violent et répugnant grâce une guerre contre une autre tribu.
Alors que Saro est blessé et agonise sur le champ de bataille, elle ne lui porte pas secours et le laisse mourir...Vengeance! La tribu finit par l'apprendre et elle est alors bannie de celle-ci.
Elle rejette et abandonne alors son premier fils Mumuyé aux Djimba, le dégoût qu'elle porte à cet enfant est difficilement supportable. Puis elle s'exile dans le désert où elle donne naissance à un deuxième enfant Kwane N'Krumba, qu'elle a conçu seule ? et qu'elle élève dans un esprit de haine envers la tribu Djimba en créant chez lui un désir de vengeance absolue.

Adulte, Kwane N'Krumpa revient dans la tribu Djimba et assassine le vieux Sissoko, en quelque sorte son grand-père, afin de venger sa mère.
Salina lui arrache ses vertèbres car, selon les croyances de la tribu, un mort ne peut trouver la paix que s'il est enterré avec toute les parties de son corps. L'auteur ne lésine par sur ses mots dans la description de ce meurtre et dans la profanation du cadavre, c'est insoutenable.
Salina éparpille ensuite les vertèbres de Sissoko dans le désert, afin que jamais personne ne puisse les retrouver. le vieux Sissoko ne connaîtra jamais la paix de son âme.
Mais Salina ne se doute pas que la vieille Khaya marche sur ses traces et Khaya ne le sait pas non plus! Elle parvient à retrouver une à une les vertèbres de son défunt mari sauf une !
Les deux femmes se rencontrent sans se reconnaître, cela fait tant d'années...On fait alors la connaissance d'une Salina aimante, dévouée pour cette vieille femme agonisante "petite mère, ne t'inquiète pas, je vais te soigner, je ne te laisserai pas..." et une Khaya fatiguée, résignée.

Quant aux deux frères devenus adultes, ils organisent un duel fratricide, l'un pour venger son père l'autre pour venger sa mère, quelle dureté dans leur propos, quelle haine ! Ce sont deux frères! Attaqués par une autre tribu au même moment, ils vont finalement combattre côte à côte et finiront par s'aimer en frères. Mais Mumuyé est gravement blessé, Kwane N'Krumba préfère lui donner la mort lui même , dans la dignité plutôt qu'il soit torturé et mis à mort par leurs adversaires.
Salina retrouve son fils Kwane N'Krumba blessé et à moitié enterré, celui-ci supplie sa mère de l'achever. Il ne pourra plus supporter cette vie, cette vie de vengeance pour laquelle il a été conçue.

Salina retourne à la tribu Djimba pour implorer le pardon à son premier amour Kano pour avoir exterminé sa famille ( c'est fou c'est pourtant elle la victime depuis le début!!) mais celui-ci refuse. Salina est considérée comme une sorcière, on l'évite, on la craint.
Elle est alors renvoyée seule dans le désert, elle n'a vraiment plus rien qui la raccroche à la vie. C'est fini, c'est injuste mais c'est fini...
C'est alors qu'Alika, la nouvelle épouse de Kano la rattrape pour lui offrir un cadeau, un cadeau d'adieu, un cadeau qui lui permettra de continuer de vivre...
Mais ça, je ne peux pas vous le dire...
Je vous conseille vivement de lire cette magnifique pièce, elle se lit en une heure et demi pas plus tant elle est passionnante et addictive.
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