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170 pages
Magnard (22/06/2009)
4.21/5   192 notes
Résumé :
Salina aime le jeune Kano mais c'est à son frère, Saro, que le clan Djimba veut la marier. Elle tente d'imposer son désir, en vain. Le malheur est sur elle. Le mariage a lieu et la vie qu'elle avait espérée, doucement, lui échappe. Commence alors, pour Salina, le cycle des vengeances, dans la rage et la démesure.

Organisée en un triptyque, "Le sang des femmes", "La dernière vertèbre" et "Le don des larmes", Salina est du même souffle que La Mort du ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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Sous une constellation de souvenirs, Malaka se doit de raconter le récit de la vie de sa mère Salina afin que le cimetière décide de s'ouvrir ou pas pour elle.

Destin tragique dans une Afrique ancestrale, tambours battants sur les injures que portera toute sa vie Salina, une femme aux allures épiques qui se nourrira du sang de la haine et du souffle de la vengeance.

Salina, nouveau-né abandonné dans la forêt africaine sera recueillie par le clan de Mamambala. Elle grandira insouciante et proche du plus jeune des fils de Mamambala, Kano. Mais c'est à l'ainé qu'elle est promise, ce frère dont Salina hait chaque geste. de cette union naîtront deux enfants et une haine sans cesse grandissante pour cette union ingrate.

Salina, l'histoire tragique d'une femme puissante et lumineuse guidée par les étoiles, escortée par les hyènes, exilée loin des hommes et portant la liberté comme seul habit.

L'histoire d'une légende aux larmes de sel dont Laurent Gaudé rend le récit magistral à travers son écriture immersive et palpable.
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Venant d'on ne sait où, sûrement par delà la montagne Tadma, un cavalier, couvert de poussière et comme scellé à son cheval, dépose, tout près de Sissoko Djimba, le chef du village, un paquet emmailloté d'où s'échappent des cris perçants. Puis repart sans un mot...
C'est ainsi que commence l'histoire de Salina, dans ce désert de pierres et de sable, balayé par un vent chaud. C'est ainsi que commence le récit de Malaka, le troisième fils de Salina, aux portes du cimetière qui pourrait accueillir le corps de sa mère. Comment raconter l'enfant abandonnée, la mère aux trois fils, la femme aux trois exils ?

Seul Laurent Gaudé, à travers le récit de Malaka, pouvait nous narrer la vie de Salina, nous émouvoir et nous transporter au coeur d'un récit épique et époustouflant. Entre conte africain, tragédie antique et drame moderne, l'auteur aborde brillamment différents thèmes tels que l'exil, la haine, l'amour, la vengeance, la guerre, la colère, l'honneur... Femme bannie par son peuple qui l'avait pourtant recueillie, mariée de force, condamnée à l'exil, Salina, femme soumise et humiliée, n'aura de cesse de se venger de ceux qui l'ont rejetée et blessée. Gorgé de soleil et de poussière, nous plongeant dans une ambiance étouffante et parfois violente, ce court récit, adapté de la pièce de théâtre éponyme, fait montre d'une richesse et d'une originalité incroyables, d'un souffle puissant. Un conte à la fois sombre et lumineux servi par une prose lyrique et saisissante.
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Un drame antique venu d'Afrique.
Salina n'a que sa haine et son désir de vengeance pour laver l'affront des hommes. Forcée d'épouser le mauvais frère, toute une vie ne suffira pas à réparer ce qui a été brisé en elle.

Que l'on soit africaine ou d'un autre continent le poids insupportable des hommes est le même. Souvent les femmes, démunies face à la primauté masculine et aux traditions, n'ont d'autres choix que de s’incliner, et les quelques rebelles à subir l'opprobre de tous ou presque.

Laurent Gaudé, avec le style très particulier qui est le sien, fait une fois de plus mouche avec ce conte africain dédié à une femme qui refuse son sort. Les mots et les images de la tragédie de Salina, puissants et beaux, traduisent avec vraie amplitude une réalité universelle et intemporelle.
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Un petit livre pour un récit incroyable , un récit difficile , voire impossible à relater tant il échappe à la réalité pour mieux pénétrer les codes du conte . Dans des lieux qu'on ne connaît pas , à une époque lointaine et incertaine, un mystérieux cavalier dépose Salina , les larmes de sel , aux pieds des membres de la tribu Djimba ......Recueillie par Mamambala , son destin est tracé : les jeux ,l'amour , la haine , la violence , trois enfants et trois exils feront d'elle la femme que l'on conduira , à sa mort , au cimetière marin dont les portes ne s'ouvriront que si son dernier fils parvient à émouvoir ceux qui l'accompagnent en racontant son histoire . Un récit relaté de façon extraordinaire par Laurent Gaudé , un récit puissant sur le destin tragique d'une héroïne antique brisée dans sa chair , condamnée l'errance avant de trouver la délivrance et la paix intérieure . L'histoire va décrire une " boucle " , la boucle que chacun d'entre nous devra réaliser à son tour ... quand le moment sera venu ....Très belle et douloureuse histoire , à raconter , pour ne jamais oublier....Il est vrai que , dans certains pays , sur certains continents , c'est la parole qui véhicule le souvenir des ancêtres pour que , jamais , ceux - ci ne tombent dans l'oubli ...
Attention , ce n'est pas un roman , non , c'est une histoire qu'on raconte , le soir , dans le désert , lorsque le feu du bivouac réchauffe les hommes et éloigne les prédateurs et ...les esprits .

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Un vieil homme venu d'un monde lointain avec un bébé. Les pleurs incessants du nourrisson ne s'arrêtèrent que lorsqu'il atteint la ville. Les larmes avaient creusé des rigoles sur ses joues et sa peau avait le goût du sel. le clan Djimba qui la recueillit la prénomma Salina. Elevée avec les deux frères de la famille, elle se prend d'affection pour le plus jeune des deux, Saro. Malheureusement, elle est promise à Kano. Dès que son sang coulera, elle n'aura d'autres choix que de l'épouser et de lui donner des héritiers. Contrainte de se marier avec lui qu'elle hait de toutes ses forces, elle se jure de lui rendre la vie impossible, allant même jusqu'à délaisser l'enfant qu'elle a mis au monde. Lors du banquet du mariage, les barbares approchent, la guerre est imminente et tous les hommes s'en vont combattre, même Kano dont Salina espère la mort au combat...

Au coeur de l'Afrique ancestrale où Laurent Gaudé plante le décor de cette pièce en trois actes, l'on est soufflé par cette tragédie où s'entremêlent les passions, la haine et ce désir de vengeance qui anime Salina. Femme au tempérament de feu, elle n'aura de cesse de nourrir sa haine et de punir le clan Djimba. Contrainte à l'exil dans le désert, elle enfantera l'enfant de la haine. La colère et le mépris envers les Djimba la nourriront. Alternant les récits et les répliques, Laurent Gaudé nous offre une pièce épique aux héros au destin tragique. Porté par le souffle des mots, ce conte africain fait la part belle à cette femme si forte.

Salina, l'enfant de sel...
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critiques presse (5)
Actualitte
18 avril 2019
Magistral ! Un des meilleurs livres que j'ai lu ces derniers temps.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Actualitte
17 décembre 2018
La langue de Gaudé, vibrant à travers Malaka, est une caresse sur nos âmes de lecteurs. Elle devient un chant d'espoir, pour toutes les femmes brisées, soumises et humiliées. C’est un texte où « tout s’achève et tout commence en même temps ». A lire à haute voix en attendant les fêtes.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeDevoir
19 novembre 2018
Le dernier roman de Laurent Gaudé, Salina, s’ancre dans un monde lointain, apparenté à l’Afrique saharienne, prenant racine dans une époque révolue. C’est un univers proche de celui des mythes anciens, mais qui, une fois apprivoisé, se révèle au plus profond de nous, intemporel et universel, puissant.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Liberation
22 octobre 2018
La sincérité de Gaudé n’est pas mise en cause. L’élan qu’il imprime à son texte en témoigne. Mais il ne parvient pas à mettre en œuvre la prose ascétique idéale qu’il vise. Quand il est content d’un épisode, il le répète.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
18 octobre 2018
Le dixième roman de Laurent Gaudé a la pureté toute simple des tragédies antiques, surchauffées par la hargne incendiaire d'une pétroleuse. En pointillé, il rappelle que les défunts ne continuent d'exister que si l'on s'en souvient.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Son fils est là, devant elle, grand comme un homme. Elle le regarde avec émotion, semble le voir pour la première fois. Il croise son regard mais ne comprend pas que c'est le regard d'une mère qui découvre que son enfant ne lui appartient plus tout à fait.
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Je suis morte, le corps entier dans la rivière,
Et l'eau fraîche a poncé ma vieille peau comme une pierre,
Jusqu'à ce qu'elle soit lisse et sans âge.
Je suis peut-être encore là-bas,
Bloquée entre deux branches d'arbres,
Ecoutant du fond de l'eau les bruits sourds de la vie.
Je suis peut-être encore là-bas,
Comme un galet de chair,
Témoin d'une vie révolue.
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Son fils est là, devant elle, grand comme un homme. Elle le regarde avec émotion, semble le voir pour la première fois. Il croise son regard mais ne comprend pas que c’est le regard d’une mère qui découvre que son enfant ne lui appartient plus tout à fait.
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Et pour la première fois, il essaie d’envisager la vie de Salina comme une histoire qu’il aurait à raconter. […] Et c’est comme si, tout à coup, un autre monde surgissait dans la douceur du soir, un monde sec, aride, fait de sang, de blessures, et empli de l’odeur épaisse des hyènes.
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Je ne peux pas trouver un mot pour chaque instant du quotidien qui est une menace, une humiliation, une violence, et pourtant il faudrait, pour dire la torture de se sentir mourir lentement, enfermée dans une vie qui vous a été imposée. Pour dire la violence d'un mot, d'un coup. La présence de Saro n'est que brutalité.
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Laurent Gaude vous présente son ouvrage "Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé" aux éditions Actes Sud. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
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