Son fils est là, devant elle, grand comme un homme. Elle le regarde avec émotion, semble le voir pour la première fois. Il croise son regard mais ne comprend pas que c'est le regard d'une mère qui découvre que son enfant ne lui appartient plus tout à fait.
Dans ces heures où la vie n’est pas encore sûre, où tout peut renoncer et s’éteindre, il y a ce cri, si lointain, si étrange que l’on pourrait croire que la montagne gémit de sa propre immobilité.
Son fils est là, devant elle, grand comme un homme. Elle le regarde avec émotion, semble le voir pour la première fois. Il croise son regard mais ne comprend pas que c’est le regard d’une mère qui découvre que son enfant ne lui appartient plus tout à fait.
J’ai satisfait les plaisirs du fils, on me congédie. Ils m’ont appris à saigner. Je vais leur apprendre à pleurer.
Et pour la première fois, il essaie d’envisager la vie de Salina comme une histoire qu’il aurait à raconter. […] Et c’est comme si, tout à coup, un autre monde surgissait dans la douceur du soir, un monde sec, aride, fait de sang, de blessures, et empli de l’odeur épaisse des hyènes.
... une guerre ne s’achève vraiment que lorsque le vainqueur accepte de perdre à son tour.
« Le temps passe. » Cette phrase si courte à prononcer est une épreuve cruelle pour qui la vit dans la solitude.
Je suis morte, le corps entier dans la rivière,
Et l'eau fraîche a poncé ma vieille peau comme une pierre,
Jusqu'à ce qu'elle soit lisse et sans âge.
Je suis peut-être encore là-bas,
Bloquée entre deux branches d'arbres,
Ecoutant du fond de l'eau les bruits sourds de la vie.
Je suis peut-être encore là-bas,
Comme un galet de chair,
Témoin d'une vie révolue.
... tout s’achève et tout commence en même temps.
Je ne peux pas trouver un mot pour chaque instant du quotidien qui est une menace, une humiliation, une violence, et pourtant il faudrait, pour dire la torture de se sentir mourir lentement, enfermée dans une vie qui vous a été imposée. Pour dire la violence d'un mot, d'un coup. La présence de Saro n'est que brutalité.