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Critique de Henri-l-oiseleur


"Spirite", ou "Spirit" à l'origine, est l'histoire d'un amour d'outre-tombe comme Gautier en a tant écrit. Ce thème se rencontre souvent dans ses contes marqués par le Romantisme : deux amants parviennent à s'aimer par-delà des obstacles infranchissables du temps et de la mort. Si la trame du récit de cette longue nouvelle n'étonnera pas un lecteur de Gautier, les splendeurs du style, en revanche, arrêteront son attention. D'une part, le texte est plus long que celui d'Arria Marcella, par exemple, ou de La Morte Amoureuse : l'art verbal prodigieux de Gautier trouve plus d'espace pour se faire admirer. On est plus près de la poésie descriptive que de la prose narrative, et les pages de Gautier pourraient se diviser facilement en morceaux, comme des poèmes en prose de son contemporain, admirateur et quasi-disciple Baudelaire. Son style ne paraîtra "ronflant" qu'à des lecteurs habitués aux misères de la prose française d'aujourd'hui, où la pauvreté, l'ignorance linguistique, voire le ressentiment contre la beauté de la langue, passent pour de la sobriété. Un tel lecteur, déshabitué du luxe littéraire et de la jouissance des images, risque de prendre ces qualités pour de l'emphase. Malgré tout ce qui les sépare, on rappellera la dédicace des Fleurs du Mal à Théophile Gautier : "Au poète impeccable, au parfait magicien ès lettres françaises, à mon très cher et très vénéré maître et ami Théophile Gautier, ... je dédie ces fleurs maladives".
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