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Critique de Seraphita


Après un premier roman salué par un prix vers la fin des années 1970, David Binder est en manque d'inspiration. Afin de se remettre en selle, il va écrire un roman d'horreur, convaincu en cela par son éditeur. Fasciné par une histoire de fantômes glanée dans un livre, il décide de s'installer dans ces mêmes lieux, l'ancienne maison d'une famille de planteurs dans le Tennessee. Il y emmène sa femme et sa petite fille. Peu à peu, le passé des lieux va s'incruster dans le présent de la famille, jusqu'à le corrompre…

Auteur américain originaire du Tennessee, William Gay signe avec « Petite soeur la mort » - roman posthume - une oeuvre au noir glaçante, servie par une plume lyrique.

Le chapitre inaugural, point d'entrée du fantôme vers 1785, tout de noirceur et de violence, avertit le lecteur et donne le ton d'ensemble. Alternant les périodes antérieures et actuelles, l'auteur s'amuse avec les nerfs de ses personnages et ceux de son lecteur. A la façon d'un Guy de Maupassant ou d'un Stephen King, il vient progressivement dessiner des brèches dans le réel de ses personnages ainsi que dans leur esprit, introduisant par petites touches des éléments surnaturels.

William Gay dépeint le noir à merveille, même au coeur de la plus grande clarté. le maléfice est toujours prêt à sourdre et gagner le quotidien, y compris dans ses détails les plus innocents. Inopinément, des rires angéliques deviennent sarcastiques, les chaleurs lourdes de l'été se transforment en malédictions obscures. le noir, telle une encre de chine qui se dilue sur les contours du ciel, contamine les esprits, éloignant irrémédiablement Binder et son épouse.

Le premier chapitre laissait entrevoir une fin démoniaque. Las… le dernier peut décevoir par le point d'interrogation qu'il ouvre dans un avenir menacé. Peut-être s'agit-il là de la seule ombre au tableau d'un roman magistral dont l'intrigue est magnifiée par une écriture d'une poésie glaçante.
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