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EAN : 9791094898932
480 pages
Passage(s) (01/03/2021)
4.9/5   5 notes
Résumé :
Comme tout le monde, j’ai deux grands-pères.
Un Allemand de Hambourg, un Roumain d’Akkerman.
Le premier était nazi, le second était juif.
Le nazi avait la réputation d’être drôle, affable et bon vivant. Le Juif était taciturne et antipathique. A priori, tout les opposait.
Tous deux ont passé une grande partie de la guerre à Paris, sans jamais s’y croiser. Ensuite, ils ont dû fuir ou se replier. L’un a survécu, l’autre pas. Mais les chos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voilà une oeuvre originale qui rend compte de deux destins opposés, celui d'un Allemand nazi et celui d'un Juif persécuté par les pairs du premier... Et, fait rare, l'auteur constitue le point commun des deux hommes puisqu'il est leur petit-fils. Son récit introspectif qui a pour vocation d'enquêter sur leur état d'esprit se présente comme un véritable roman-policier qui, jusqu'au bout, tient en haleine le lecteur, avide d'une part de comprendre les motivations et la fin énigmatique du nazi, et désireux d'autre part de découvrir les aventures rocambolesques du Juif, contraint de braver les interdits pour échapper à une fin tragique programmée. Ce récit a par ailleurs pour mérite d'éclairer le lecteur sur une période de l'histoire allemande qu'à tort il croit bien connaître. Il ira alors de surprise en surprise... Par ailleurs, si le texte traite de questions graves, il se caractérise aussi par un humour très fin qui en agrémente particulièrement la lecture. Enfin, le livre nous éclaire sur les rapports que la société allemande contemporaine entretient avec son passé trouble. L'auteur nous fait alors accéder au bonheur simple d'un homme doué d'une double culture et nous permet très adroitement de vivre son bilinguisme de l'intérieur. Il procure ce faisant un énorme plaisir au lecteur qui accompagne avec délice l'auteur dans son enquête, tel un grand complice, un ami de toujours... Une fois le livre terminé, le lecteur n'a qu'une seule question à poser à l'auteur: A quand le prochain?
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Ce roman (ou plutôt récit personnel?) qui se présente comme une enquête se lit d'une seule traite. Un vrai page-turner. L'auteur, troublé par des origines qu'il juge contradictoires, se met en quête de ses deux grands-pères (un Juif et un nazi).
On est vite happé par le style fluide et efficace, et on suit le narrateur dans ses recherches des causes de la mort de son grand-père allemand, comme des raisons de la survie de son grand-père juif.
Ce qui est troublant, c'est que les deux grands-père, Alex et Otto, se sont retrouvés tous les deux à Paris pendant la guerre. le narrateur, qui vit aujourd'hui à Paris, se met en quête de leurs traces, visibles et invisibles, dans des archives, dans des récits personnels, mais parfois aussi - quelle coïncidence!!- dans la grande littérature (spoiler: Victor Klemperer).
Le chapitrage rythmé et efficace fait qu'on avance vite dans le texte.
De temps en temps, des "interludes" réflexifs viennent fournir un contrepoint narratif et stylistique souvent très poétique.
Pour moi, c'est un des meilleurs romans que j'ai lu depuis longtemps. Coup de coeur de ce début d'année.
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Une remarquable enquête, mais qui va bien au-delà de la simple enquête et du genre parfois un peu simpliste du "récit familial". L'auteur se propose de partir sur les traces de ses deux grands-pères, dont l'un était juif de Bessarabie et l'autre un nazi de Hambourg, et essaie de démêler cet héritage contradictoire.
Il y a de tout dans le roman de Stéphane Gödicke: réflexion sur la langue, sur la violence transmise de génération en génération, sur l'identité composite, sur la judéité, sur l'histoire et son écriture, sur le récit qu'on se fait à soi-même et aux autres (ce qu'il appelle "roman mental"). le tout se présente néanmoins sous la forme d'une enquête, et cela se lit donc d'une seule traite, malgré la longueur du texte (480 pages). le séquençage des chapitres est astucieux et permet d'avancer rapidement (mention spéciale pour les titres de chapitres, bien trouvés).
Malgré la gravité du sujet, on rit souvent, notamment devant les personnages de son cousin ou de sa grand-mère, pour lesquels on sent percer l'affection derrière l'ironie.
Excellent texte, lu tout récemment!
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Quelle constellation incroyable! On dirait un roman et pourtant c'est un récit véridique, quand se croisent dans un arbre généalogique une famille juive d'Akkerman (près d'Odessa, dans l'actuelle Ukraine) et une famille allemande de Hambourg. le récit est centré sur les deux grands-père, Alex (le Juif) et Otto (l'Allemand). On suit l'enquête de leur petit-fils qui tente de démêler les fils de l'histoire, en faisant parler les vivants, en exhumant dans les archives ce qui est caché ou oublié.
C'est un livre agréable à lire, non sans humour, et qui se lit d'une seule traite malgré ses 480 pages. Les photos apportent une touche d'atmosphère agréable.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Roman mental

Chacun est, à un niveau plus ou moins secret de sa conscience, le romancier de sa vie. Nous racontons notre vie en permanence, à nous-mêmes ou à nos proches, en agençant les faits, composant par-ci, arrangeant par-là, oubliant ou refoulant, accommodant par touches, mentant même au besoin, allant parfois carrément jusqu’à réécrire certains épisodes du passé.
Nous sommes tous constitués d’une multitude d’histoires, et ces histoires – qu’elles soient réelles ou fantasmées – se sédimentent en une certaine idée de nous-même que nous nommons « identité ». Nous sommes traversés de fictions autant que d’histoires vraies, et nous narrons cela dans un processus permanent d’écriture et de réécriture de nous-même.
(...) De cette vie que nous racontons, nous lissons les plis, reprisons les accrocs ou bien les déchirures.
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Jamais un poème n’a sauvé un homme, jamais, c’est vrai, jamais le verbe n’a rendu la vie, mais dans le fond il a peut-être permis à certains, fragilement, provisoirement, de rester des hommes, non c’est inexact car on reste un toujours un homme jusque dans la déchéance et dans la mort et dans l’oubli même de son humanité, mais peut-être qu’un poème a permis une fois à un homme de vouloir rester en vie.
Voilà pourquoi, curieusement, je lis, j’emmagasine des histoires, j’apprends des poèmes. C’est pour le cas où.
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J’ai toujours grandi avec la conscience angoissante, extasiée et légèrement euphorique de la ténuité du hasard auquel nous devons notre présence au monde.
Tout être est improbable.
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