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Critique de Mia


Mia
14 décembre 2021
Avant Vanessa, il y a Francesca.
Seize ans avant « Le consentement », il y a un manuscrit que Francesca Gee propose chez Albin Michel, au Seuil, aux Arènes, chez Bayard puis chez Grasset. Un manuscrit qui met en lumière la relation toxique et abusive de l'écrivain G. Matzneff sur la jeune fille qui a alors 15 ans. Un manuscrit qui ne trouvera pas publication chez ces éditeurs complaisants. L'aveuglement d'une certaine élite sur la question des abus sexuels sur mineurs paraît aujourd'hui sidérant. Il suffit de revoir, entre autre, l'extrait d'Apostrophes avec Pivot en 1986 lorsque qu'Eva Thomas prend la parole pour témoigner de sa souffrance de victime d'inceste et d'observer la violence du déni qui lui est opposé pour comprendre l'esprit d'une certaine époque…

Les témoignages de Francesca Gee et de Vanessa Springora concordent sur bien des points. G. Matzneff a maintes fois décrit ces femmes comme deux des trois grands amours de sa vie. Il leur a consacré des journaux intimes, des romans, des poèmes et des essais — des ouvrages qui ont servi de caution intellectuelle à nombre prédateurs s'attaquant à des enfants prépubères ou à des adolescentes. Des ouvrages dans lesquels il a intégré de nombreuses lettres écrites par la jeune Francesca alors sous emprise et qui vont servir de véritable plaidoyer pro-pédophilie. Son image sera également utilisée sans aucun accord préalable.

Francesca Gee s'est auto publiée. Son témoignage n'a pas suscité la couverture médiatique qu'il aurait mérité. le New York Times s'y est en revanche intéressé au point de faire sa propre enquête et de confirmer que l'une des raisons du refus de son manuscrit à l'époque était l'influence de G. Matzneff et de son entourage dans le monde éditorial français.
Une autre révélation également confirmée par le New York Times est le rôle joué par l'ancienne ministre de la santé Michèle Barzach, gynécologue, dans la relation entre l'auteur alors âgé de 37 ans et Francesca Gee, âgée de 15 ans. le couple aurait à plusieurs reprises consulté celle qui présida de 2012 à 2016 le Comité français pour l'Unicef, (l'organisation des Nations unies pour l'enfance) et qui n'avait alors aucun scrupule à prescrire la pilule à la jeune fille sur demande de son astre déviant…
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