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Critique de Dionysos89


Le Sabre de sang a été libéré et sa fureur nous enveloppera tous ! Après un premier tome presque introductif voire gentillet (à côté de ce que nous attend maintenant, je précise), Thomas Geha passe la seconde pour nous narrer l'Histoire de Kardelj Abaskar. D'ores et déjà, prenez garde, car le synopsis de ce deuxième volet du Sabre de sang dévoile très gravement la fin du premier.

Après avoir tout perdu et subi une étrange transformation, Kardelj Abaskar a pris la mer auprès de ceux qui l'ont recueilli et s'est fait pirate pour un temps. Et justement, pendant ce temps, Tiric Sherna est devenu empereur des Shaos ainsi que de nombreux peuples soumis à son autorité grâce au pouvoir maléfique du Sabre de sang. Dès les premières lignes, leur affrontement, leur duel vraisemblablement prévu pour les derniers chapitres, semble inéluctable. Cette attente change quand même franchement la donne, puisque l'appréhension de chaque hésitation du personnage principal est un peu biaisée.
Pour autant, avant tout cela, il y a encore du chemin à faire pour Kardelj ! Regagner un semblant de vie sociale, élever un fils non voulu mais largement chéri, tâcher de tomber amoureux malgré tout : ce cher Abaskar aura encore bien des péripéties à traverser avant d'organiser son implacable vengeance envers celui qui a tué sa chère et tendre. Plusieurs ellipses sont nécessaires pour avancer dans l'histoire et faire tenir les différents rebondissements de l'intrigue. Ce n'est pas ce qui est le plus gênant ici : avec, tout du long, une certaine idée de la fin du volume, puisqu'on anticipe les décisions de Kardelj autant que lui se posent des questions, la sensation d'inéluctabilité de la destinée des personnages est particulièrement forte, et c'est très dur de s'en défaire. Les passages conséquents sur des peuplades alors inconnues ou bien seulement évoqués jusqu'à maintenant sont autant de bouffées d'air frais pour sortir du sentier battu par le premier tome, car au vu des événements narrés dans cette suite (beaucoup indépendante, de par le fait), il y a une impression certaine de déconstruction systématique des sentiments acquis dans l'opus prédécesseur.
Au fond, les deux tomes du Sabre de sang sont tout bonnement construits en miroir (ce qui montre une cohérence d'ensemble, évidemment) : autant le premier s'ouvrait parfaitement vers de nouvelles aventures qu'il n'était pas forcément nécessaire de connaître pour l'apprécier, autant celui-ci fait totalement l'inverse en clôturant les aventures de Kardelj. Doit-on y pourtant voir là un aspect moins abouti ? Pas du tout, car le style de Thomas Geha et la lecture de ce roman restent bien sûr agréables, mais il est notable de faire remarquer que la destinée de la famille de Kardelj demeure un bien vaste mystère une fois ce volume refermé définitivement. Thomas Geha glisse, à la toute fin, un petit texte, « La Dette » qui aurait pu enrichir davantage le propos (est-ce Folio SF qui a opté pour cette manière ?) en le plaçant en transition des deux tomes. Est-ce une intégrale, comme pour la saga Alone chez Critic, pourrait permettre une meilleure refonte de tout cela ? À voir.

Je termine ce deuxième tome du Sabre de sang avec un goût de mitigé, bien moins perceptible à la fin du premier opus bizarrement (au vu des événements, j'entends), ce qui n'enlève rien à l'ensemble de ce diptyque qui se révèle être un très bon moment de lecture m'encourageant encore davantage à poursuivre dans les oeuvres de Thomas Geha, alias Xavier Dollo. Qui sait peut-être Alone bientôt ? En tout cas, des nouvelles m'attendent d'ores et déjà, en numérique comme en anthologie...

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