Citations sur Le sabre de sang, tome 2 : Histoire de Kardelj Abaskar (3)
La méfiance est la meilleure amie du guerrier.
Un aphorisme shao les décrivait ainsi : « le muet ne parle pas, le sourd n’entend pas, l’aveugle ne voit pas, le bétarek cumule. »
La porte en bois de la taverne s’ouvrit soudain, dans un bruit sec et fort, comme si les gonds avaient trop rouillé. Une femme armée d’une bassine pleine d’urine ou d’eau de vaisselle franchit le porche et jeta le contenu de son récipient dans les canalisations situées près des premiers pavés de la rue. Elle releva la tête, s’épongea lentement le front, replaça quelques fines tresses rousses derrière une oreille et leva les yeux. Elle me surprit alors que je me tenais adossé, le pied à plat contre la pierre, à un antique muret dont le ciment terreux se craquelait. La femme n’avait rien d’une ogresse, mais elle était grande, dégingandée, et ses longs cheveux tressés avec minutie depuis des années lui donnaient un air de prêtresse de Kaldu.