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Critique de Alfaric


David Gemmell a toujours écrit la même histoire que ses millions de lecteurs connaissent désormais par cœur : Amour, Amitié, Honneur, Courage, Rédemption ! Il la tenait autant de son mentor dans la littérature Louis Lamour, grand amoureux du western devant l'éternel, que de son mentor dans la vie Bill Woodford, héros des batailles d'El Alamein, Anzio, Salerne et Monte Cassino, moule à partir duquel il a créé Druss, Waylander, John Shannow, Connavar, Jaim Grymauch et tant d'autres… Bill Woodford c'est le champion éternel du son multivers personnel : nous ne sommes pas en face d'un aristocrate aux nobles origines, messie machin annoncé par la prophétie bidule, mais en face d'un homme qui par son seul exemple guide ses semblables vers un avenir meilleur parce qu'il inspire ceux qui le côtoient à devenir meilleur pour bâtir un monde meilleur (c'est pour ça que ses romans filent la patate ! ^^)… Car il n'y rien à faire, David Gemmell aura beau officier dans n'importe quel registre, même quand il est dépressif, genre après les réélections de Reagan et Thatcher quand triomphe le Veau d'Or et les forces obscures de la crevardise, on sent le mec bien et les archétypes starwarsiens ! Il a de la tendresse pour ses personnages, pour leurs doutes, leurs défauts, leurs failles et leurs faiblesses. Les vrai héros c'est nous, les types lambda qui vont surmonter leurs craintes pour tenir un petit moment, qui se sont retrouvés là totalement par hasard et qui décident de ne pas partir, les lâches qui vont se découvrir des réserves insoupçonnées de courage (Cymoril copyright, elle se reconnaîtra ^^), d'où les zooms humanistes en pleine épopée epicness to the max qu'on aime bien !


Dans la 1ère partie du double diptyque du cycle "Rigante", nous sommes dans un univers parallèle pas très différent du notre (par bien des aspects dans une uchronie), et nous retrouvons un sosie de l'Empire Romain qui conquiert un à un tant les peuples celtes que les Etats d'Orient… Entre western celtique et peplum hollywoodien nous suivons les joies et les peines de Connavar un adolescent tourmenté, qui il va retrouver confiance en lui et en l'humanité grâce à Ruathain le champion celte qui lui fait office de père de substitution, bien qu'il doute sérieusement avec sa relation tragique avec Tae, et de Bane un adolescent tourmenté, qui va retrouver confiance en lui et en l'humanité grâce à Rage le gladiateur romain qui lui fait office de père de substitution, bien qu'il doute sérieusement avec sa relation tragique avec Lia … Dans les deux cas, les vénérables héros de R.E. Howard (Conan, Kull, Bran Mac Morn, Cormac Mac Art…) sont derrière eux car ils sont appelés à une grande destinée par les dieux qui ont un plan pour eux (encore les Seidhs ne soient guère différents des Atlantes des "Pierres de pouvoir" ou des Marcheurs des étoiles de "La Reine Faucon") : l'un d'eux devra être capable de se pardonner à lui-même pour pouvoir pardonner aux autres, vaincre ses ennemis sans les détester pour mettre fin au cycle infernal de la haine et de la violence, du mépris et de l'indifférence. L'un doit réussir là où l'autre a échoué, et lors de leur ultime chevauchée, l'un d'entre eux choisira d'endosser le rôle du Roi Arthur, mais l'autre qui a hérité du libre arbitre aura encore le choix de devenir Mordred, Bédivère, Lancelot ou Gahalad… le destin est en marche !

Un Nouvel Espoir, l'Empire contre-attaque, le Retour du jedi : on pioche dans les archétypes starwarsiens, qui sont finalement les archétypes du Héros aux mille et un visages confrontés à la peur, à la colère, à la haine et à la souffrance, le difficile chemin que parcourt tout être humain toute sa vie durant (appelés insupportables clichés par les intellos, les commissaires littéraires et les prescripteurs d'opinion décidément fort peu calés en humanité), et on se retrouve à la fois avec les émules de Luke, Obi-Wan Kenobi, Dark Vador et Palpatine, et les sosies de Jules César le héros romain, de Vercingétorix le héros gaulois et de Cassivellaunos le héros breton… Comment trouver cela autrement que très cool et très fun ? Comment trouver cela autrement que très humain et très humanistes ?
L'auteur au fil de temps a beaucoup forgé pour devenir un meilleur forgeron, et en gagnant en maturité pour offrir à ses lecteurs une histoire plus riche et plus aboutie avec une formidable comédie humaine où aucun personnage n'est blanc ou noir… Alors qu'il aurait pu basiquement opposer animisme, paganisme et monothéisme, il développe une philosophie panthéiste où comme dans la métaphysique hindouiste chaque acte de méchanceté trouble l'ordre du monde comme une pierre jetée à la surface de l'eau, et pour en contrer les effets il faut une multitude d'actes de bonté pour améliorer le karma de l'humanité… Il y du bon et du mauvais en chaque être, donc c'est à chaque être qu'il revient de faire les bons choix pour ne pas faire germer la graine du mal, pour au contraire devenir meilleur pour participer à l'élaboration d'un monde meilleur car au final le monde ne nous appartiens pas mais c'est nous qui appartenons tous au monde ! (ah les crevards s'étranglent rage : bien fait pour leurs sales gueules ! ^^)


Pour plus de précisions, rendez-vous aux critiques 1.0 :
http://www.babelio.com/livres/Gemmell-Rigante-Tome-1--Lepee-de-lorage/25456/critiques/1214662
http://www.babelio.com/livres/Gemmell-Rigante-tome-2--Le-faucon-de-minuit/31947/critiques/1219060

Challenge Pavés 2016-2017 1/2
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