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Critique de topobiblioteca


Journaliste, Valentin Gendrot s'est déjà illustré dans plusieurs infiltrations à seulement 29 ans, notamment dans les call-centers, vendeur en porte-à-porte ou ouvrier sur une chaîne automobile. de ses expériences il publie en 2017, Les enchaînés, un an avec des travailleurs précaires et sous-payés sous le pseudonyme de Thomas Morel.

Mais personne n'a jamais réussi à infiltrer la police ! Un exploit pour ce jeune journaliste qui s'inscrit sous son vrai nom au concours d'ADS ( adjoint de sécurité ), le poste le plus bas de l'échelle, à Saint-Malo. Une formation de seulement trois mois, contre douze pour gardien de la paix, afin de lancer, comme les qualifie un de leurs instructeurs ''une police low-cost'', visant à grossir les rangs rapidement.

A son affectation dans le commissariat du 19eme arrondissement de Paris, Valentin relate tout, les heures supplémentaires non payées, la fatigue, la vie en communauté mais aussi les bavures que les collègues couvrent entre eux et devant la hiérarchie, le manque de respect mais surtout les passages à tabac et l'hostilité des policiers face à une certaine partie de la population.

On peut entendre dans nos médias que les agents de police sont formés pour prendre les plaintes des femmes victimes de violences, les écouter et les aider. Trois heures seulement dans cette formation en accélérée à l'école de Saint-Malo, pourtant très réputée ! Si vous lisez ce livre, vous verrez que le fossé entre les élus républicains et les policiers est énorme ! Même Valentin Gendrot à son arrivée à la brigade donne la priorité à ce sujet et se découvre après des mois de travail, comme ses collègues, froid et distant et c'est en partie pour ça qu'il met fin à l'infiltration plus tôt que prévu. Il y a un immense problème d'image de nos policiers. Un manque de confiance criant envers les personnes qui sont en charge de notre sécurité et de leur côté un manque de moyen et de reconnaissance.

Que faire pour que tout cela change ? C'est le but de ce récit, montrer les problèmes et surtout ne plus laisser des hommes et femmes perturbés par des heures de travail, blasés par leur métier et les années de procédure sans suite, donner libre court à leurs violences. Il faut aider ces fonctionnaires de la république, il faut les écouter et surtout ne plus fermer les yeux sur leurs bavures.

Flic est le compte rendu d'une société qui se gangrène de l'intérieur, qui a vu les attaques durant les défilés des gilets jaunes, le mouvement black lives matter et il y a seulement quelques jours, un déchaînement de violence pour déloger un simple camp de migrants... Un fossé s'est créé entre eux et la population alors que leur rôle n'est pas de détruire ou de violenter mais de protéger et de garantir la sécurité. le problème est complexe devant les casseurs et les agressions auxquelles ils doivent faire face mais la violence n'est pas une solution, la sur-enchère et l'escalade de répressions que cela suscite est pire que tout. Un immense travail de refonte de notre police doit se faire et cela passe par une meilleure formation et une prise en charge quotidienne des forces de l'ordre dans leur métier.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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