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Critique de marietjf


1996, Lee Oksun revient enfin sur sa terre natale. Elle retrouve Busan et la Corée du sud qu'elle a quittée il y a 55 ans. Un pays où elle a été déclarée morte. Elle y revient à l'initiative d'une chaîne de télévision. Pour témoigner. En 1943, Oksun a été femme esclave sexuelle de l'armée japonaise.

Les éditions Futuropolis ont la bonne idée de rééditer cet album paru initialement chez Delcourt en 2018, traduit en 30 langues et multi primé à l'international. C'est l'occasion pour moi de découvrir un récit marquant, Keum Suk Gendry-Kim a recueilli la parole de celle qui, jeune fille, s'est vue forcée à l'esclavage sexuel pour l'armée du Japon qui occupait alors la Corée.

Aucune mièvrerie, pas d'apitoiement dans ce témoignage, mais un récit brut et sans concession d'une femme qui, enfant, rêvait seulement d'aller à l'école et qui sera vendue par ses parents. Après la guerre, rejetée et condamnée à l'exil, Oksun ne reverra son pays que 55 ans plus tard.

Un récit brut dessiné à l'encre noire sur 500 pages. Un dessin tout aussi brut, simple, sans effet de manche, pour délivrer une vérité encore niée par les nationalistes japonais. Une encre qui trace des visages marqués sur fond blanc, qui prend vie aussi dans des planches où la nature prend toute la place, "pour qu'une nouvelle herbe sorte de terre".

Si comme moi, tu ne connaissais pas "Mauvaises herbes", profite de cette réédition pour découvrir ce témoignage poignant. le pinceau de Keum Suk Gendry-Kim rend un hommage bienvenu à ces "femmes de réconfort" oubliées de tous.
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