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Critique de Bouteyalamer


L'humour met ses distances dans cette rétroanticipation. La France va sur Mars prendre sa revanche après sa défaite contre la Prusse en 1875, pendant que les Nations se battent pour les gisements de Cavorite, un élément qui a révolutionné les transports en supprimant la pesanteur. Il faut préparer la guerre et les coups bas, car les époux Curie ont montré vers 1920 que la durée de vie de la Cavorite est plus courte que prévu, que la pénurie s'annonce, que les affaires sont compromises. Une bonne moitié du livre est la description d'un monde bourgeois, prédateur, vertical, celui de la malédiction des matières premières — voir de nos jours le niveau de civilisation atteint par la Russie et les monarchies du Golfe après le demi-siècle cynique de Pax Americana. L'auteur sait régaler son lecteur et s'amuse dans un décor à la Schuiten avec des personnages qui rappellent ceux de Tardi, le flic, l'institutrice, l'anar, le médecin fou. le tout est brillamment écrit (voir la citation) avec des rétronéologismes gouteux, l'aéropolitain, la lévitescence, la Cavorite elle-même, un terme qui conviendrait à un apéritif anisé mieux qu'à un élément du tableau de Mendeleïev, le nom d'Erloors donné aux martiens qui sont de maigres oiseaux anthropoïdes tirant sur la chauve-souris — antropochiropterus —, et le titre même des « temps ultramodernes ». Puis le roman devient grave. Son troisième tiers décrit la tentative avortée d'un génocide qui fait le lien entre Mars et la Cavorite.
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