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Critique de saigneurdeguerre


Ceux qui croient me connaître, moi, Benvenuto Gesufal, savent que je suis un mercenaire, un assassin, à présent au service du machiavélique podestat Ducatore. Je suis monté en grade… Je suis devenu son bras-droit. Officiellement ! Parce qu'officieusement, je suis bien plus que ça : je suis son espion, son homme des basses oeuvres…

Je suis prêt à tout pour m'enrichir. Vous me trouvez ignoble ? Pourquoi, moi, mercenaire, devrais-je être différent de ces nobles qui ne poursuivent d'autres buts que l'accroissement de leur puissance et de leurs richesses ? En quoi sont-ils plus « nobles » que moi ? Je travaille pour celui qui est probablement le plus retors, le plus fourbe (le plus doué) d'entre eux, le podestat Ducatore …

Assez parlé de Benvenuto. La République de Ciudalia est en guerre. Etonnant, non ? le Royaume de Ressine (des espèces d'enturbannés) est sur le point de tomber. La ville portuaire de Cyparissa s'est déjà écroulée sous les coups de boutoir du régiment Burlamuerte. Ces magnifiques soudards ont bien profité de leur prise, si vous voyez ce que je veux dire… Cassio Cladestini est sur le point d'emporter une victoire décisive à la tête de la flotte…

Critique :

Avant d'aborder la lecture de cet album, il est souhaitable de lire le 1er tome de « Gagner la Guerre », histoire de faire connaissance avec Benvenuto qui est le fil conducteur au sein de cette histoire pleine d'intrigues, de trahisons, de coups fourrés, de batailles et de meurtres en tout genre…

Il y a tellement de complexité dans les relations entre protagonistes qu'on est obligé de lire et de relire certains passages pour s'y retrouver entre faux-alliés et vrais ennemis… Avec qui il est parfois intéressant de s'entendre pour se débarrasser de rivaux encombrants…

L'auteur belge Frédéric Genêt, en adaptant une histoire du célèbre Jean-Philippe Jaworski, nous entraine dans une histoire qui, dans le genre sans foi ni loi, n'est pas sans rappeler « le Prince » de Machiavel et les luttes pour le pouvoir et la richesse dans l'Italie de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, d'autant que les adversaires ressemblent furieusement aux Arabes, à moins que ce ne soient des Turcs ou des Perses… On s'en fout ! Ce sont des ennemis qu'il faut dégommer car la République de Ciudalia ne fait pas dans la dentelle et l'humanisme. Si vous avez un côté sentimentaliste, que vous êtes allergique aux anti-héros traîtres, aux paroles non tenues, passez votre chemin ! Même si vous éprouverez de la sympathie pour Benvenuto, ne vous y trompez pas ! Ce type n'est qu'une crapule amorale, il n'agit que pour ses intérêts personnels… Et comme il n'est pas le seul…

N'ayant pas lu l'oeuvre originale de Jaworski il m'est impossible d'établir une comparaison. Ma critique ne tient donc compte que de la BD. Celle-ci est impressionnante par la qualité du dessin de Frédéric Genêt qui alterne de nombreuses scènes d'une violence incroyable avec quelques décors tranquilles de toute beauté. Son dessin est à l'image de son propos : sanglant, rapide, percutant. Un petit mot pour signaler que la superbe mise en couleurs est le fruit d'une collaboration entre Annelise Sauvêtre et Frédéric Genêt. Hé, oui, encore lui !
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