Dans la collection L'Imaginaire, Gallimard publie le texte Mademoiselle, scénario d'un film qui verra le jour difficilement, après maints rebondissements.
Le lecteur voit qu'il a affaire à un texte "fonctionnel", et non littéraire. La langue n'est pas très soignée, on y trouve même des fautes de français ("en vélo", des fautes de temps...). Mais l'histoire est dérangeante et met en scène une femme inquiétante : Mademoiselle est la nouvelle institutrice du village. Elle vit seule, donne l'image, malgré sa jeunesse, d'une "vieille fille" que tout le monde respecte. Dès les premières pages du livre, son comportement intrigue : une caille s'envole, abandonnant pour quelques instants ses oeufs que Mademoiselle prend et écrase cruellement entre ses doigts, pour le plaisir de faire le mal. Mais avant ce geste, elle s'assure que personne ne ne la voit.
Car il y a l'image que Mademoiselle donne à la communauté et la vraie Mademoiselle, la pyromane, la femme qui sort la nuit pour empoisonner les abreuvoirs, créer des inondations, mettre le feu... Et comme personne ne peut soupçonner une institutrice, on accuse Manou, le "polack" qui travaille à la scierie dans les bois.
Ce Manou, c'est le bel homme athlétique, qui séduit toutes les femmes, attire tous les regards. Il est un personnage typique de
Jean Genet, on imagine presque un marin baraqué de
Querelle de Brest, un garçon à la JP Gaultier. En plus d'être beau et travailleur, il est d'une générosité sans pareille, n'hésitant pas à mettre sa vie en danger pour intervenir au moment des catastrophes. Il est aussi veuf et père de
Bruno, jeune garçon qui va à l'école et semble guetter la présence de Mademoiselle en se cachant sous ses fenêtres.
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