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Critique de Valmyvoyou_lit


La petite Simi, âgée de huit ans, ne peut pas garder pour elle le secret que lui a confié sa mère : elle est trop excitée. Elle explique à son frère qu'elle va bientôt devenir une femme. Dans trois semaines, elle va avoir une initiation, suivie d'une grande fête. Elle recevra des cadeaux, pourra choisir le gâteau, elle portera des bijoux et du maquillage, etc. Au début, Tani ne comprend pas ce qu'elle raconte. Mais quand elle relate l'examen qu'Ester Lange lui a imposé, la vérité s'infiltre dans son esprit : sa petite soeur va être excisée. le jeune homme est déterminé à empêcher ce crime. Leur père, Abeo veut s'assurer que sa fille sera une « bonne génitrice » et que son mariage apportera une dot conséquente.


Thomas Lynley, commissaire par intérim, enquête avec ses adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata, sur la mort de Teo Bontempi, une policière, qui appartenait à la brigade luttant contre les violences faites aux femmes. Les pistes sont nombreuses : familiales, amoureuses, professionnelles, etc. L'équipe découvre que Téo, d'origine nigériane, avait été excisée avant d'être adoptée par une famille anglaise. Sous couverture, elle enquêtait sur le marché parallèle de l'excision, interdite en Grande-Bretagne.


Une chose à cacher est, également, pour ceux qui connaissent la série, le grand retour de Deborah Saint James. Très discrète dans les opus précédents, une place importante lui est consacrée dans celui-ci. Elle est chargée par la sous-secrétaire d'Etat à l'Education de réaliser un livre de photos, accompagnées d'entretiens sur la « Maison de l'Orchidée », réalisé en parallèle d'un documentaire. Cette association lutte contre les violences faites aux jeunes filles nigérianes et somaliennes : mariages forcés, mutilations génitales, etc. Sa fondatrice montre de l'agressivité envers la photographe : elle estime qu'en tant que blanche, elle n'est pas la personne idéale pour parler des souffrances des femmes noires.


A travers ces trois pans, Elizabeth George alerte sur le fléau des mutilations génitales, qui continuent à être pratiquées sur des petites filles nigérianes et somaliennes. Elle décrit ces agissements criminels, qu'ils soient médicalisés ou non. Elle explique les conséquences horribles, les souffrances physiques et psychologiques qui en découlent. Bien qu'informée de l'existence de ces tortures, je n'avais jamais été autant immergée dans la réalité des actes et de leurs répercussions. J'ai été ébranlée par les mots de l'auteure qui sensibilise avec sensibilité et délicatesse, mais dans un cri du coeur, ces violences faites aux femmes. L'auteure aborde aussi le sujet de la reconstruction génitale, sans cacher les limites des possibilités. J'ai été bouleversée par le thème principal du livre.


Une chose à cacher est le vingt-et-unième tome de la série. J'étais heureuse de retrouver l'humour sarcastique de Havers, l'élégance de Lynley, de découvrir l'intimité de Nkata et la générosité spontanée de Deborah Saint James. J'ai aimé que tous franchissent les limites de la rigueur judiciaire et policière, lorsque la protection de personnes le nécessitait. Vous pouvez commencer la série par cette enquête (en ce qui me concerne, j'avais commencé par la douzième) : je suis presque certaine, qu'ensuite, vous la reprendrez à ses débuts. Elizabeth George est l'écrivaine qui m'a fait aimer les polars et je suis fan de ses personnages récurrents, que l'on suit depuis plusieurs décennies. J'aime qu'ils évoluent au rythme de la société, tout en conservant leur personnalité. Ils sont différents, mais se respectent et s'apprécient.


J'ai adoré Une chose à cacher.


Je remercie sincèrement les Éditions Presses de la Cité et Babelio pour cette Masse Critique privilégiée.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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