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Une femme est assassinée à Londres. Aussitôt , le New Scotland Yard est chargé de l'enquête et avec lui, donc, l'inspecteur Lynley et ses adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata.
A-t-elle été assassinée parce qu'elle était policière , parce qu'elle travaillait à la brigade luttant contre les violences faites aux femmes ? A t'elle été assassinée parce que, d'origine Nigérianne, elle avait été excisée dans son enfance, et avait beaucoup de mal à avoir une relation "normale" avec un homme ? Ou bien, parce qu'elle prenait tellement son travail à coeur qu'elle outrepassait ses fonctions ?
Voilà nos trois policiers plongés au coeur de la communauté africaine de Londres et plus spécifiquement : Nigérianne et Somalienne.
Nous voilà, aussi ,plongés au coeur d'une famille Nigérianne, avec ses tensions entre ce qui est recommandé, ancré dans la tradition de leur pays d'origine et ce qui est autorisé ou pas, en Europe. A savoir... l'excision, le mariage des mineurs, le mariage forcé, la dot...
Et c'est surtout , cette dernière histoire ( perpendiculaire de la première) qui améne un rythme effréné à ce roman. S'en sortiront-ils, ou pas ?
Le fait qu'Elizabeth George traite cette histoire en roman policier enlève toute trace de morale , de lourdeur, de condescendance. On avance, on vole de pages en pages pour savoir comment tout cela va finir, on a envie de survoler des mots, d'aller toujours plus vite.
Et si j'emploie les mots "voler" et survoler", ce n'est pas pour rien, c'est un roman qui donne l'impression au lecteur d'être un drône au dessus de Londres ! On se balade d'un monde à l'autre, d'un quartier pauvre à un quartier riche, du côté de la loi, du côté des "gentils"et du côté des "méchants" , chez les noirs et puis chez les blancs. On se ballade du monde "moderne" à un autre plus arriéré. Et tout ça se mélange ( les couleurs de peaux, les gentils , les méchants) pour ne faire qu'un drame humain, un truc qui pourrait être évité, des parents qui pensent bien faire, d'autres qui sont piégés.
La plupart des petites filles sont excisées avant leurs 5 ans...
Terrible constat.
Terrible sujet...


Un sujet grave dans lequel l'auteur entremêle un peu de la vie privée ou professionnelle de nos trois flics et leurs amis, que l'on suit depuis 1990 (en France) .Alors forcément , on y est attachés...
Ce qui est fin dans ce roman, c'est le personnage de flic, Nkata, d'origine africaine mais totalement assimilé. Il a gardé le meilleur de ses origines et il y a un vrai potentiel avec le personnage de sa maman .
Et d'ailleur, j'aimerais qu'Elizabeth George dans ses prochains romans, lui donne plus d'épaisseur, ainsi qu'à Barbara, à qui il reste encore de merveilleuses cartouches en terme de potentiel comique , et dans sa vie privée aussi. Il me semble que pour Lynley, Simon et Deborah, on est arrivé au bout.

Alors voilà, c'est la 21° aventure de ces policiers. Encore une merveilleuse incursion dans Londres et ses problèmes, par la plus anglaise des romancières américaines, qui passionnée par la culture anglaise l'a étudiée , ainsi que la psychologie.
Merci Queen Elizabeth ...

Merci aux Presses de la Cité et à Babelio pour cette Masse Critique privilégiée,
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Connaissez vous Elizabeth George, la plus britannique des romancières américaines ? Elle écrit des enquêtes policières se déroulant à Londres ou dans la campagne anglaise, sauf rares exceptions. On y retrouve pour notre (au moins le mien) plus grand plaisir nombre de personnages récurrents, dont la vie évolue au rythme des romans, avec leurs lots d"évènements heureux ou tragiques parfois. Ces personnages sont bien sur les enquêteurs avec en vedette l'inspecteur Linley, aristocrate et son acolyte préférée Barbara Havers, aux antipodes de cet homme, de par son origine, son comportement. Tous deux après une période d'acclimatation se respectent et s'apprécient mutuellement.
Il y a aussi d'autres enquêteurs, le personnel du bureau de Scotland Yard, et puis des amis de Linley.

C'est un des points que j'apprécie dans mes lectures de cette autrice, c'est de me retrouver avec tous ces personnages, qui me sont devenus familiers. Elle observe à mon gout un juste équilibre entre l'enquête à proprement parler et la vie de ses personnages.

Dans ce dernier tome de la série, Scotland Yard est amené à enquêter sur le meurtre d'une policière, membre d'un département dédié à l'investigation sur les mutilations faites aux femmes, mutilations qui n'ont hélas pas disparu avec l'installation des familles en Angleterre. Linley, Havers assistés du sergent Nkata vont essayer de dénouer les fils de cette enquête compliquée.

Ce que j'aime aussi beaucoup chez cette autrice, en dehors des retrouvailles avec les personnages récurrents, c'est que chacun de ses livres aborde des sujets parfois difficiles, mais qu'elle nous présente en détail. Celui de ce livre, les mutilations génitales faites aux femmes dans le but de les purifier et de leur assurer un bon mariage est horrifiant. Il est traité sans voyeurisme, sans surenchère dans l'horreur, de manière très documentée, mais sans que cela devienne didactique grâce à l'enquête policière qui permet de ne pas trop se focaliser sur ces violences.

L'autrice prend le temps d'installer les différents protagonistes du roman, la policière assassinée et sa famille, une autre famille d'origine nigériane où la violence se déchaine dans le contexte d'une excision programmée pour la petite fille, un médecin spécialisée dans la reconstruction pour ces femmes. On est plongé dans le Londres de ces communautés africaines et l'on suit avec intérêt les rebondissements multiples et les tribulations de nos enquêteurs dans un Londres engourdi par la canicule. Un vrai travail de fourmi les attend.

Un très bon tome, pour moi, que j'ai dévoré et apprécié grandement. Je n'ai pas vu passer les presque 700 pages

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Etant une grande fan des romans d'Elizabeth George et ce, depuis des années, j'étais ravie que Babelio me propose le dernier volume des aventures de Thomas Lynley et Barbara Havers.
Ce tome est à la fois passionnant et difficile du fait de la thématique, à savoir les mutilations génitales que l'on fait subir à des petites filles afin de les “purifier”.
Tout commence par le décès d'une femme policier qui enquêtait sur une clinique qu'elle soupçonnait de pratiquer des excisions illégales.
Il semblerait que ces pratiques soient surtout liées aux communautés nigérianes et somaliennes, et ce, aujourd'hui encore, alors que ces pratiques sont totalement interdites.
L'excision et ses conséquences tant physiques que psychologiques sont décrites avec beaucoup de détails, l'auteur nous parle des traditions de certaines communautés et des raisons qui poussent les parents à faire pratiquer ces atrocités sur leurs filles.
Lynley et Havers vont devoir enquêter dans la communauté nigériane de Londres et plus particulièrement dans une famille en particulier.
J'ai bien aimé le fait que l'enquête ne soit pas résolue en deux jours, mais que le roman prenne son temps, à la fois pour nous présenter les différentes protagonistes, mais aussi pour qu'on puisse voir évoluer la vie personnelle des policiers.
Lynley vit une relation compliquée avec une femme et Barbara Havers va devoir lutter contre les multiples tentatives de sa collègue Dee, qui veut absolument lui trouver un fiancé.
J'ai beaucoup aimé ce roman, à l'intrigue passionnante et qui montre des personnages ni tout noir, ni tout blanc.
Je remercie Babelio et les éditions des Presses de la Cité pour cet envoi.
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Thomas Lynley et Barbara Havers sont deux des raisons pour lesquelles je ne rate jamais un roman policier d'Elizabeth George. de ce côté-là, Une chose à cacher est une déception, la vie privée des deux enquêteurs tourne en rond. En revanche, l'auteur a su choisir un univers original, comme d'habitude, très travaillé.

Le livre comporte quatre débuts d'histoires différentes et évidemment, avant de comprendre le lien entre elles, le lecteur a déjà eu le temps de se perdre.

- Déborah Saint-James est sollicitée pour un projet photographique.
- Tani Bankole apprend que son père lui a trouvé une épouse selon la tradition, il a payé 6 vaches pour une jeune fille vierge de seize ans. Mais Tani est amoureux de Sophie, une Anglaise.
- le commissaire Mark Phinney a une vie familiale compliquée, son frère Paulie tente de l'aider comme il peut.
- Adaku Obiaka surveille le centre de santé pour les femmes de Hackney.

Elizabeth George a choisi un sujet peu traité : les Mutilations Génitales Féminines (MGF) ; elle a imaginé une famille nigériane partagée entre tradition et modernité. Je suppose que l'auteur a fait beaucoup de recherches sur ce sujet que les Occidentaux connaissent mal, ce qui ajoute de la lourdeur à l'intrigue.
Entre les multiples personnages et une question peu abordée, Elizabeth George nous propose un roman moins addictif que ceux auxquels elle nous avait habitués.

Lien : https://dequoilire.com/une-c..
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Vous est-il déjà arrivé d'être en beau fusil tout au long d'une lecture ? C'est bien ce que j'ai ressenti tout au long de cette lecture.
J'étais ravie de retrouver Lynley, Havers, Nkata et leur entourage dans le nouvel opus des aventures de cette brigade de la Met. Mais oh combien de fois j'ai eu envie de crier ma rage.
C'est une histoire de femmes maltraitées, c'est le récit des mutilations génitales féminines subies particulièrement par les toutes petites filles (toute petite, parfois avant 5 ans, car semble-t-il, le souvenir en est moindre…) des communautés nigérianes et somaliennes à Londres même, c'est le parcours d'un homme violent constamment en colère battant femme et enfants. Rien de réjouissant.
Une policière, Téo, meurt à l'hôpital suite à une agression dans son appartement. Téo faisait partie de la brigade travaillant à empêcher les mutilations et à sensibiliser les communautés africaines à cet effet. En parallèle, nous suivons la famille Bankole sous le joug d'un père dominateur et violent, famille composée d'une mère apeurée, d'un fils adolescent aspirant à une autre vie et d'une fillette de huit ans...
Et voilà que notre brigade aura à résoudre le meurtre de cette policière. Lynley et son équipe nous feront découvrir un monde souterrain, un monde de pratiques clandestines, de faux afin que des gens puissent continuer cette pratique traditionnelle qui se poursuit depuis des siècles. Pour que l'on persiste à vivre des mythes qui sont à la base de cette pratique. Clairement, les mutilations génitales féminines maintiennent l'inégalité des sexes, ancrées dans les structures politiques, sociales, culturelles et économiques des sociétés qui les pratiquent. Encore une discrimination dont sont victimes les femmes. D'où mon état de colère constant au fil de cette lecture.
ElIzabeth George nous a promené, dans ce titre, entre les beaux quartiers et ceux plus populaires en révélant la discrimination, l'incompréhension, le clivage qui existe entre les communautés noires et les blancs. Tout reste à faire pour trouver plus qu'un bon voisinage.
Ce ne fut pas une lecture facile car elle aborde un sujet tellement outrageant et en même temps tellement délicat et qui impacte toute une vie de femme.
Un bon suspense jusqu'à la fin et heureusement que les personnages de Dee et de Barbara Havers dans leur quête amoureuse ou pas nous ont fait sourire et ont allégé quelque peu le propos.
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Ce roman policier aborde un sujet difficile , important , délicat qui touche à l'intimité , au destin de la vie de ces femmes d'origine Somalienne ou Nigériane qui vivent au coeur de Londres , la cosmopolite ….de nos jours ..

En témoin privilégiée contemporaine la grande auteure, célèbre : la plus BRITISH des romancières américaines—— dont j'ai lu pas mal d'ouvrages ——il y a bien longtemps situe cette affaire de femmes aussi bien dans les quartiers chics , aisés de Londres Chelsea , au sud - ouest , Highgate , Hamptstaed ou Whitchapel , quartier multiculturel coloré à l'Est au fil des nombreux chapitres particulièrement bien agencés, passionnants le suspense est relancé à la fin de chacun.
Le lecteur est plongé au coeur de la communauté africaine , précisément nigériane et somalienne.
Teo Bontempi , membre d'une brigade luttant contre les violences faites aux femmes , succombe à l'hôpital après avoir été retrouvée inconsciente dans son appartement londonien.
Elle a été assassinée.

Trois inspecteurs Linley et ses adjoints Barbara Havers et Winston Nkata vont mettre tout en oeuvre pour découvrir le ou les coupables .,
Pourquoi a t- elle été assassinée, à cause de ses difficultés sexuelles? elle avait été excisée , charcutée , mutilée et cousue de façon ignoble ?
Ou parce qu'elle s'intéressait de près à une clinique qu'elle soupçonnait de mutilations génitales médicalisées ? .

Ou parce que passionnée par son métier ses attentes secrètes , ne se méfiait - elle pas suffisamment ? Naïve ? .
Ou encore à cause de sa vie privée, ses rapports avec son ex- mari , sa soeur Rosie , enceinte de lui? .

Le lecteur découvre l'univers d'une famille nigériane, la famille Bancole , la violence , le mépris du mâle : le père et sa deuxième famille cachée , la soumission de la mère , Monifa, partagée entre l'idée que «  l'excision purifiait la femme » les traditions séculaires , les opérations qui mutilaient , cette barbarie et ce qui n'est pas autorisé , formellement interdit en Europe ,en Angleterre.

L'auteure décrit avec précision ces coutumes ignobles : La majorité des gamines sont excisées avant cinq ans ,——- sachant qu'une enfant aussi jeune n'a pas les mots pour raconter ce qu'on lui fait ou ce qu'elle risque ——-, le mariage des mineures , le mariage forcé …les ..maltraitances .

Cette romancière passionnée par la culture anglaise explore avec talent la psychologie de chacun des personnages en détails : amour , ,compassion , chagrin , douleur chez les Bancole, naïveté de la petite fille Simi, elle a huit ans, ,courage de son frère Tani, importance du travail de fourmi pour les policiers , incertitudes , tâtonnements, empathie incroyable du sergent Winston Nkata , policier d'origine africaine, qui a conservé , lui et sa mère Alice , ses plats nigérians , le meilleur de ses origines , il recueille et s'occupe des victimes ….
Il a parfaitement intégré la culture anglaise .

On découvre un enlèvement , une enfant gravement malade , un infirmier retraité ….

Les policiers , sur fond de canicule ,qui échauffe tous les esprits se heurteront aux tensions interraciales et devront surmonter nombre de leurs idées reçues et préjugés pour que la vérité triomphe ,on sent le poids du dégoût et de la colère de ces mêmes policiers , ces pratiques ont lieu. au sein même des familles , sous le sceau du secret …

Briser le silence à propos d'un sujet tabou et complexe s'avérait difficile à appréhender mais mettre fin à ces souffrances , détruire la vie des femmes en voulant les rendre «  pures » et «  chastes » , relever ce défi me semble un pari réussi pour cette reine du policier.

Le suspense sévit jusqu'à la dernière phrase , l'intérêt est relancé à la fin de chaque chapitre que le lecteur se presse de terminer , afin de savoir la vérité -----enfin --- allant d'un monde à l'autre , entre quartier aisé et quartier démuni dans ce Londres cosmopolite .

Je remercie chaleuresement Babelio et Masse Critique privilégiée , j'ai passé un très long et très agréable moment de lecture ….
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Second roman que je lis de la nouvelle Reine du Crime (la première restera toujours pour moi Agatha Christie), "Une chose à cacher" présente la dernière enquête de l'équipe de la Met (police métropolitaine londonienne, alias New Scotland Yard) constituée des sergents Barbara Havers et Winston Nkata, supervisés par l'aristocratique inspecteur Thomas Lynley.

Cette fois, l'enquête les plongera dans un sujet terriblement douloureux à tout point de vue : l'excision des femmes nigériennes et somaliennes. Jugée avec raison barbare, cette pratique traditionnelle de "purification" des fillettes en vue de les marier dès la puberté est illégale en Angleterre mais se pratique sous le manteau dans les communautés ethniques concernées. Lorsqu'une flic en charge de la prévention de l'excision meurt d'une commotion cérébrale et qu'on découvre qu'elle a été assassinée, les agents de New Scotland Yard entrent en scène avec détermination.

Le roman est violent à sa manière et expose crument la réalité de pratiques inhumaines et de violences faites aux femmes. Ces sujets sont d'actualité et ne sont pas traités ici de manière racoleuse mais sous un angle éclairant suscitant indignation et horreur. On voudrait que la fiction ne soit pas le reflet de la réalité, hélas, il n'en est rien.

Page-turner, ce pavé de 650 pages se dévore en seulement quelques soirées. j'apprécie beaucoup le style, le rythme et le dosage équilibré des dialogues. Je commence vraiment à me prendre au jeu de cette auteure et de ses personnages, ça tombe bien, j'ai encore deux opus dans ma PAL. Je précise qu'à mon avis, les enquêtes n'ont pas nécessairement besoin d'être lues dans l'ordre chronologique de parution.


Challenge PAVES 2022
Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge ABC 2022-2023
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Un roman d'Elizabeth George c'est l'assurance de passer un très bon moment de lecture. Et je n'ai pas été déçue par ce nouvel opus. J'ai retrouvé avec plaisir mes personnages récurrents favoris (Thomas Linley, Barbara Havers,Winston N'Kata, Deborah St-James, etc) dans un Londres écrasé par un été caniculaire. La mort d'une policière appartenant à une brigade qui lutte contre les violences faites aux femmes amène Barbara et Winston à enquêter dans un quartier multiculturel où la tradition se heurte à l'occidentalisation de la société. Parallèlement, Deborah est contactée par une femme qui lui demande de photographier des jeunes filles nigérianes qui ont été mutilées dans leur enfance au nom de la tradition. Et enfin, un jeune garçon cherche à sauver sa soeur de 8 ans qui doit être « purifiée » si elle espère pouvoir faire un bon mariage plus tard.

Ces trois histoires, au départ singulières, se croisent, se recroisent et finissent pas se fondre en une seule pour dénoncer une réalité révoltante qui subsiste encore malgré la loi, à savoir les mutilations que l'on fait subir à de très jeunes filles, mutilations qui n'ont pas lieu d'être mais qui persistent et sont commises par des femmes persuadées qu'en agissant ainsi, elles aident leurs filles dans la recherche d'un futur mari.
L'histoire est très bien menée, le rythme est haletant, on lit de plus en plus vite en se demandant avec angoisse si Téo va réussir à éviter à sa soeur des souffrances terribles. On en oublierait presque la mort de cette policière !

Challenge Solidaire 2022
Challenge Pavés 2022
Challenge Multi-défis 2022



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Le thème de cette terrible coutume africaine qu'est l'excision est suffisamment forte pour que l'on supporte un scénario quelque peu chaotique (des chapitres trop nombreux et trop courts) et un récit qui traîne en longueur.
L'essentiel n'est effectivement pas là car l'histoire est troublante de réalisme et résonne en écho avec celles déjà entendues dans notre capitale et sa banlieue.

On fait connaissance avec la famille Bankole d'origine nigériane, le père, autoritaire, commerçant de son état , la mère ,Monifa, leur petite fille Simi et son grand frère Tani.
La famille vit dans le Nord-est de Londres et souhaite suivre les préceptes de leur culture qui consiste à préparer leur fille à un futur mariage. le seul moyen d'envisager un futur mariage avec un beau parti et une dot conséquente est de s'assurer que Simi reste vierge d'ici-là. Il faut donc qu'elle soit excisée par une spécialiste qui exerce à Londres en toute illégalité. Par chance, Monifa Bankole a découvert une clinique où sa fille pourra être opérée dans les meilleures conditions alors que son mari est prêt à tout pour que cet acte soit réalisé au plus vite de manière traditionnelle avec des outils rudimentaires.
Mais c'est sans compter sans l'antagonisme virulent de Tani qui voit dans ces méthodes des actes barbares d'un autre temps en totale contradiction avec la société occidentale dans laquelle ils vivent. Il a bien l'intention d'empêcher ses parents de mettre leurs souhaits en oeuvre.
C'est justement la clinique repérée par la mère de Simi qui au centre d'une enquête pour meurtre . Celui de Teo Bontempi, une jeune femme d'origine africaine, membre de la police londonienne qui cherchait à pénétrer les réseaux dans lesquels ces mutilations génitales féminines (MGF) sont pratiquées . L'enquête est confiée au commissaire par intérim Thomas Linley et son équipe qui a bien l'intention de découvrir le coupable même si pour cela il doit impliquer un collègue qui fréquente la jeune femme.

Comme dit plus haut, j'aurai aimé un peu plus de rythme et une trame plus condensée pour cette histoire incroyable. Mais l'auteure américaine a de nouveau trouvé un thème choc capable de maintenir notre attention le long de ces 650 pages.
Autour des MGF elle tisse ce roman policier aux multiples personnages, chacun pouvant avoir joué un rôle clef dans le meurtre de Téo Bontempi. Elle prend la peine de s'attarder sur chacun d'entre eux, apportant ainsi un relief supplémentaire aux différents protagonistes. À travers eux c'est un peu du microcosme londonien que l'on découvre. Les quartiers riches dans lesquels les blancs privilégiés représentent la majeure partie des habitants. Des quartiers périphériques où se côtoient une population immigrée plus bigarrée, plus colorée, où l'Afrique côtoie l'Inde et le Moyen Orient. Un Commonwealth en miniature en quelque sorte. Des quartiers où de nombreuses coutumes perdurent, les meilleures comme les pires.
On saute donc d'un chapitre à l'autre , des luttes intestines qui gangrènent la famille Bankole à l'enquête complexe menée par Linley et son équipe cosmopolite.
Un roman policier où le suspens est parfaitement entretenu qui a ainsi le mérite de nous plonger dans ces faits de société d'un autre siècle dont on espère ne jamais entendre à nouveau parler.
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Au premier abord, je suis sortie de ma zone de confort avec ce livre, n'étant pas du tout portée sur les intrigues policières. Mais en réalité, il est loin d'être une banale enquête puisqu'on y trouve du fond et c'est ce qui m'a plu en lisant la quatrième de couverture.

En effet, l'histoire qui en entrecroise plusieurs autres qui finiront par former des ponts entre elles, n'aborde pas seulement la résolution d'un meurtre; elle nous dépeint une problématique sociétale.

Il y est effectivement question des mutilations génitales féminines encore très présentes dans la population nigérienne et somalienne en Angleterre. La force des traditions, d'une culture patriarcale ancestrale veut que les femmes soient "pures" et gagnent en valeur (la dot sera plus élevée) si elles subissent une excision, voire une infibulation, alors qu'elles ne sont encore que des gamines si jeunes qu'elles n'auront qu'un souvenir parcellaire mais terriblement traumatisant de cet acte barbare... Les conditions dans lesquelles sont réalisées ces mutilations en font des femmes qui n'auront pas souffert que sous la torture de l'acte barbare, mais parfois leur vie durant, sur les plans à la fois physique et psychologique. Il arrive que ces mutilations soient effectuées non sous le coup (avec de la chance... si la lame a bien été affûtée, sans quoi il faudra s'y reprendre à plusieurs fois) d'un cutter ou d'un couteau de cuisine, mais de manière chirurgicale et avec les précautions d'asepsie nécessaires... Mais cela constitue-t-il réellement un progrès ?
Le plus interpellant à mes yeux reste que ce sont souvent les femmes elles-mêmes qui perpétuent ces traditions sur leur fille alors qu'elles ne savent que trop bien cette souffrance.
C'est dire si la soumission à la domination masculine est ancrée comme un destin immuable...
Cela se passe ici en Angleterre, mais cela se passe partout...

Au travers de cette histoire qui se déroule dans la canicule londonienne, sont abordées aussi les tensions raciales entre Noirs et Blancs... Je me suis demandé si les origines américaines de l'autrice, Elizabeth George, avaient influencé ce portrait, mais je crois plutôt qu'en fait j'ignorais - d'aucuns diraient à juste titre que c'est un privilège de Blanc - à quel point le racisme est partout, même si ici l'hostilité semble fort rangée du côté de la population noire à l'encontre des Blancs.

Tous ces pans sociétaux sont venus s'intriquer dans une intrigue policière qui s'égrène petit à petit, mais sans que la narration ne soit lourde. Au contraire, l'autrice, avec son écriture fluide, a su glisser de l'humour, de la psychologie, des personnages avec du relief (et parfois même attachants), ce qui rend la lecture agréable.
Le seul petit bémol à mes yeux, c'est que l'histoire est trop tirée en longueur (le livre compte 650 pages).

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Les Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre, dans le cadre d'une Masse critique privilégiée, que j'ai lu avec intérêt et plaisir.

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