Si on reconnaissait Athéna à sa chouette, son bouclier et son heaume, Angus Fitzgerald, quant à lui, était reconnaissable par sa fossette rieuse et son éternel blouson de cuir, et ce soir, il avait la panoplie complète.
- J'étais en train de me dire que même Scarlett Johansson ne devait pas être si jolie au réveil.
Je pouffai comme une bécasse et vérifiai furtivement mon apparence dans un petit écran de contrôle. Comme chaque matin, mes cheveux avaient l'air d'une boule de nœuds, mes yeux étaient pochés comme des œufs cuits trois minutes dans de l'eau vinaigrée et une magnifique trace d'oreiller me barrait la joue d'est en ouest. Scarlett Johansson, mes fesses ! Écarlate Johanthon peut-être, à la rigueur, mais je n'avais rien d'une Black Widow, c'était certain.
- Eh ben, siffla mon frère, si t'étais un mec, il ne faudrait pas que tu te les grattes, autrement tu te ferais des c...
- MARSHALL !
L'exclamation fut donnée en même temps par ma mère, Nimue et moi. Nous étions pourtant habituées à l'humour tendancieux de mon frère, nous ne l'acceptions pas toujours pour autant.
Appeler le bonheur à chaque jour qui se lève et sourire à la vie dès que je sors des bras de Morphée. Aussi sombre que puisse être la nuit, le soleil brille toujours au petit matin, pas vrai ? (p. 106)
- Badass ? ricanai-je. C'est pas un peu un terme fourre-tout pour désigner les femmes de caractère, ça ?
Je le taquinais, mais en vérité cette appellation avait tendance à me faire grincer des dents. Wonder Woman était badass, Katniss Everdeen était badass, Hermione Granger était badass, même Michelle Obama pouvait être qualifiée de la sorte. Pourtant, j'étais convaincue que ces femmes étaient plus complexes que ça et que leurs qualités, voire leurs personnalités tout entières, ne pouvaient se résumer à un seul mot aussi générique que "badass". "Dure à cuire", on pouvait trouver mieux comme compliment, non ?