AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JimmyCz


Alors comment dire sans paraître excessif ? Allez au diable l'excès Sylvie Germain est devenue ma romancière française préférée avec Boris Vian. Ce n'est certes pas le même style mais ils ont deux points en commun selon moi : l'amour de la langue française, et le génie de raconter une histoire.
En fait Sylvie Germain nous narre des photographies, des instants poétiques où se mêlent le lyrisme et mysticisme d'un côté et histoire et psychologie de l'autre.
Grâce à son talent, son écriture met davantage en exergue la beauté des paysages et des situations que si nous en étions directement spectateurs. C'est exceptionnel chez un écrivain de parvenir à nous faire souhaiter d'être loin d'une scène décrite pour en comprendre toute la beauté. Nous suivons donc les manifestations de la Géante sorte d'alter égo du Golem de Prague qui s'oppose à lui par La réception de toutes les émotions de la ville mais également parce qu'elle incarne le monde tchèque dans toute sa complexité au contraire du Golem créature sans poésie ni sentiments. La Géante est une allégorie de la souffrance qui passe et qui revient. Nous ne pouvons la lier qu'au réel personnage principal, la ville, Prague dont je suis éperdument amoureux et donc extrêmement exigeant lorsqu'il s'agit de la conter. Merci donc Madame Germain j'ai revu les places, les trottoirs, les pavés, les bâtiments, l'atmosphère, les émotions, j'ai tout revu grâce à vous sans pouvoir voyager autrement que par vos lignes. En un instant j'étais à nouveau chez moi et cela fait beaucoup de bien.

Je reviens sur la qualité de l'écriture qui est remarquable avec un vocabulaire riche mais pas précieux, une construction de phrases musicales mais pas académique, et une construction narrative rigoureuse mais pas rigide. Que de chaleur dans ce semblant d'austérité qui finalement ne trompe pas. C'est un livre français qui pourrait très bien être écrit par un tchèque et c'est bien là le plus bel éloge que l'on puisse faire à Sylvie Germain. Car s'aventurer dans Prague est un exercice périlleux pour n'importe quel écrivain étranger.
Commenter  J’apprécie          211



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}