Lien fatal est le quatrième tome mettant en scène le duo Rizzoli / Isles. Je lis la série dans l'ordre mais je pense qu'il est tout à fait possible de lire ce livre indépendamment. Je regrette d'ailleurs un peu que l'auteur n'exploite pas plus le passé entremêlé des personnages, chaque livre étant centré sur l'un d'entre eux et renvoyant l'autre dans un rôle de figuration. Ici, Maura Isles, médecin légiste surnommée
la Reine des Morts par les enquêteurs, est au centre du roman, Jane Rizzoli restant en périphérie. Curieusement, bien qu'il s'intéresse au passé de Maura, ce tome m'a semblé moins centré sur les personnages que les trois premiers tomes. Ce qui n'est sans doute qu'une impression ; probablement car les origines du médecin légiste fait l'objet de révélations un poil trop sensationnalistes pour être honnêtes. Tout commence au retour d'un voyage de Paris. Vaseuse pour cause de décalage horaire, Maura trouve sa rue envahie de voitures de police : un meurtre a eu lieu devant chez elle. Je trouve dommage que la quatrième de couverture en dévoile trop, aussi n'en dirais-je pas plus sauf si vous souhaitez
savoir que le cadavre est celui d'une jeune femme sosie de Maura . Et ce corps va profondément perturber l'imperturbable légiste, dont la carapace se fêle de plus en plus au fur et à mesure de l'enquête. Mais voilà, trop c'est trop : Maura n'acquiert pas l'épaisseur d'une Jane Rizzoli. Autant les combats de Jane dans son environnement professionnel s'appuient sur une réalité, autant, ici, je n'ai pas ‘ressenti' la réalité de Maura. Outre la protection chevaleresque un brin incohérente d'un enquêteur sympathique, seuls subsistent les combats contre des tueurs trop … trop quoi ? indigestes est le mot qui me vient à l'esprit.
Les serial killers de Tess Gerritsen sont moins réussis que ses enquêtrices. Là où Rizzoli a dû affronter un Chirurgien fasciné par le pouvoir des femmes, Isles découvre la nature de sa famille génétique pour le moins déviante, sa mère et son père vivant de vente de bébé volés à des femmes enceintes assassinées . Cela donne une enquête qui ne s'appuie pas tant que ça sur les profils psychologiques des enquêtrices, mais voit l'une d'entre elle se noyer dans son passé. Si j'émets quelques bémols
Les enquêteurs semblent lents à la détente, ils ne pensent pas à rechercher du côté des revendeurs de bébés , c'est parce que qui aime bien châtie bien. Car, de fait, l'intrigue est efficace et haletante, et je ne m'attendais pas à la révélation finale, bien cadrée avec logique.
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