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Critique de fuji


Editions Arléa
La musique n'adoucit pas toujours les moeurs.
Hélène Gestern dirige un quintet sur une partition en treize variations.
Pour cela elle a Giancarlo Albizon luthier et son associé Grégoire Coblence. Puis viennent Manig Terzian, compagnon de Madeleine, tous deux clavecinistes, Rodolphe Tuzin-Farge, musicologue dont la réputation n'est plus à démontrer, et Joris de Jonghe, collectionneur frénétique de partitions originales.
Grégoire en restaurant l'étui d'un violoncelle découvre, cachée derrière le feutre intérieur, une partition qui semblerait être la 556ème sonate de Domenico Scarlatti. Est-ce possible ?
A peine le temps de l'admirer, de soupeser le trésor que la partition disparait lors d'un cambriolage de l'atelier de Grégoire.
« le cambriolage était un risque énorme. Je n'ai pas l'habitude de m'introduire chez les gens pour leur dérober quelque chose. »
Entre chaque partie en cinq mouvements, les lecteurs entendent une voix, celle qui tire les ficelles de cette farce qui fait penser au fabliau du Moyen Age où celui qui ruse n'est pas toujours le plus rusé.
Ils sont tous victimes d'une vengeance mais par qui et pourquoi c'est cela l'énigme.
L'auteur orchestre un roman choral, qui va entraîner ses lecteurs dans la découverte de chaque protagoniste, dans leur vie intime, leurs failles, la passion qui les anime et peut les perdre.
C'est un roman à suspense où le secret à découvrir est au plus profond de chacun.
Quel lien les unit avant cette découverte certains se connaissaient peu ou pas.
Chacun a ses propres raisons de courir après cette partition.
Entre Grégoire et Giancarlo il y a des liens de dépendance, le second est un homme à femme que Grégoire admire, lui qui avait trouvé l'amour avec Florence avant qu'elle ne le quitte sans véritable explication. Absorbé par son travail, Grégoire avait bien senti que sa femme perdait pieds après le suicide de son frère Romain, lui-même musicien d'exception, mais il n'avait pas vu à quel point celle-ci était perdue.
« Néanmoins, ce garçon a l'air imperméable à toute espèce de séduction. Il se promène enveloppé dans une tristesse qu'il traîne comme un manteau trop grand. »
Depuis c'est lui qui se perd dans le jeu et les dettes entre autres dépendances.
Le lecteur découvre ce qu'est l'apprentissage d'un musicien dans un conservatoire. Cette partie m'a passionnée, car lorsqu'on écoute de la musique, il y a une magie qui sort de ces notes offertes par un virtuose, mais avant ce résultat il y a tout un pan pas toujours facile à gérer et qui demande en dehors du talent un mental à toutes épreuves.
Mais au-delà d'une intrigue bien menée, les lecteurs sont sous le charme d'une musique, celle qu'Hélène Gestern aime à partager celle de Scarlatti.
Elle a imprimé à chacun de ses personnages une analyse fine qui montre que les apparences sont toujours trompeuses.
Une lecture originale, dont je remercie la Masse Critique Babelio et les éditions Arléa.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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