À mon père qui a patiemment attendu que je devienne quelqu’un. À celui qui m’a appris que la culture et le sens de l’honneur font la différence entre les hommes.
Il buvait son café sans sucre et fumait des Marlboro, je rêvais à ses côtés -sous son ombre- d'une carrière de cosmonaute ou de grand reporter. Existe-t-il quelque chose de plus attachant que le rêve d'un enfant ? Je me demande pourquoi nous renonçons à un destin grandiose en contrepartie d'un "espace dans le marché de l'emploi". Si on m'avait dit à l'époque de mes 8 ans que devenir comptable ou responsable clientèle seraient des "perspectives de carrières", je me serais enfermé dans ma chambre pour pleurer à chaudes larmes.
Dix millions de Marocains, plongés en permanence dans la pénurie et les poux, regardent cinq cent mille Français faire des miracles là où il n'y avait que pierres sèches et serpents venimeux. La France a sauvé le Maroc, sa terre et ses paysages, mais pas les Marocains.
T'as eu l'occasion de regarder la télé marocaine depuis ton arrivée ?
- Je me suis infligé cette peine oui.
- C'est d'une débilité profonde, c'est à croire qu'ils veulent pousser les gens dans les bras des islamistes et des trafiquants de drogue. Il faut une sacrée dose de mépris et de dégoût pour traiter le peuple comme ça.
Au lieu de faire la pose devant le drapeau, lui chérissait l’écosystème où il vivait. Terre, ciel, mer, lacs, réserves de chasse : tout l’intéressait, il respirait le Maroc dans ses veines.
Moi je suis Marocain tout simplement, né dans un petit village sans gloire où mon père tenait une boucherie. J'ai jamais pensé à avoir deux passeports moi. Au final, vous n'êtes ni des vrais Marocains ni des vrais Francais.
De 1912 à 1956, les Marocains ont regardé les yeux ébahis leur pays se transformer sans avoir leur mot à dire. L'accès à l'école française leur est quasiment interdit durant toute la durée du Protectorat.
Sans la France, le Maroc s'était encore sous l'emprise de la Charia et du droit coutumier où il n'y a aucune place pour les libertés individuelles.
La faillite ou la démission des élites arabes crée un vide qui conduit par divers moyens à la violence et particulièrement au terrorisme.