Queen of Anarchy, tome 1 : Duplicité

Mais Ciaran incarne le diable, le péché de la luxure teinté de colère, d'orgueil, d'envie et de gourmandise. Noir comme ses cheveux ébouriffés, noir comme le regard incandescent qu'il promène sur moi, noir comme l'âme qui semble abreuver son coeur.

Parce qu’un rêve ne peut pas chasser un cauchemar.
Seul un cauchemar peut en remplacer un autre.

Rien n’est bon et rien n’est mauvais tant que rien n’est encore fait.

Parce qu’aimer trop fort est une source perpétuelle de souffrances, et qu’il arrive de temps à autre qu’on ne puisse plus y faire face sans se perdre…

La destruction est un domaine dans lequel l’homme a toujours particulièrement excellé…

« Ma grande gueule m’enverra droit en enfer, je le sais… Mais n’y sommes-nous pas déjà ? »

Mais on ne peut pas toujours faire ce qu'il y a de mieux pour nous. C'est la vie, pas de noir, pas de blanc, que du gris, du sang et des larmes.
— OK, répété-je. Je comprends.
Je ne l'accepte pas, mais je le comprends.

Lorsque la créature m'aperçoit, ses lèvres inexistantes s'étirent en un sourire dévoilant deux incisives d'où perle un liquide doré. Et probablement venimeux. Une faim intense et mortelle illumine son regard fou.
Un mot jaillit avec fracas dans mon esprit : Lamie{4}. 
— Miam-miam, siffle le démon, un ssssac de ssssang !
Eh merde, pourquoi n'existe-t-il pas de démon végétarien

— Tu es si forte que ça me donne envie de te briser...
J'en reste bouche bée. Pas parce que ses aveux m'effraient, même si c'est peut-être le cas, mais parce que je comprends parfaitement ce qu'il ressent. Parfois, oui, il m'arrive de ressentir l'envie de briser ce qui est trop parfait, trop joli ou plus résistant que moi, comme si j'avais des choses à prouver. Par envie, par jalousie. Haine ou rancœur. Et par amour, aussi. Parce qu'aimer trop fort est une source perpétuelle de souffrances, et qu'il arrive de temps à autre qu'on ne puisse plus y faire face sans se perdre...
— Mais Ciaran, je suis déjà en morceaux...
Il s'étrangle avec sa salive, les pupilles dilatées sous la flambée d'un puissant désir. Puis ses lèvres se posent sur les miennes. Et nous volons en éclats – ensemble. L'embrasser me fait l'effet de signer un pacte avec le diable, de m'exiler en enfer. Un enfer moite d'une passion torride.  

« - Si vous ne vous relevez pas dans les deux secondes qui suivent, commencé-je à murmurer, en appuyant ma dague fraîchement retrouvée contre ses parties intimes, je vous castre.

Ciaran se fige, pris au dépourvu. [...]

- Tu en serais capable, n’est-ce pas ?

- Tout à fait, répliqué-je sèchement en appuyant davantage. »