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Critique de Andromeda06


Parce que c'est l'édition BiblioCollège, je m'attendais à un texte remanié et adapté au public auquel cette édition s'adresse. Mais que nenni, il est juste raccourci : des extraits du texte de Joseph Bédier entrecoupé de courts résumés. Ainsi, les jeunes lecteurs devront se farcir des expressions de mille ans d'âge et sans cesse consulter les notes en bas de page s'ils veulent en connaître le sens.

"Tristan et Iseult", je l'ai lu deux fois dans sa version intégrale. La première quand j'avais 16 ou 17 ans, à l'époque où j'avais encore des rêves de princesse et que je croyais encore à l'Amour (avec un grand A) et au prince charmant (et de ce fait à l'homme parfait). J'avais littéralement adoré. Dans mes fantasmes, j'avais d'ailleurs éjecté Iseult de l'histoire pour mieux prendre sa place ! ... Je l'ai relu une seconde fois dans l'entre-deux-confinements en 2020, alors que j'étais dans l'attente d'une nouvelle date de jugement, la première ayant été annulée pour cause de pandémie, alors que je me battais depuis presque trois ans pour obtenir un divorce que le second intéressé me refusait... C'est dire si mon point de vue vis-à-vis de l'Amour était complètement à l'opposé. Je ne l'ai pas relu à la bonne période, clairement, d'où un second ressenti plus que mitigé...

Alors quand mon fils a eu à le lire pendant ses vacances, je me suis dit que c'était plutôt chouette, puisque mon côté fleur bleue est revenu depuis, et que je n'exècre plus les histoires d'amour comme il y a 3-4 ans. Mais voilà, et si j'ai eu grand plaisir à retrouver cette histoire d'amour tragique, je l'ai perçue d'une manière encore bien différente et ai eu le même problème que l'année dernière avec les contes de Charles Perrault.

Aujourd'hui, c'est la maman d'un enfant dys+, à qui ce livre a été imposé dans le cadre scolaire, qui l'a lu. Lecture à deux oblige, impossible de faire autrement dans ce cas, je passe mon temps à tout lui décortiquer et expliquer tellement c'est illisible pour lui. Entre les expressions désuètes, les mots inconnus ou qui ont un autre sens aujourd'hui, les notes et explications à consulter en bas de page, le mélange des temps passé/présent dans un même paragraphe, la lecture est tout le temps coupée et ni lui ni moi n'y prenons du plaisir. Il a d'ailleurs baptisé ces moments "la corvée du soir".

Alors oui, ce conte est devenu mythique et ce serait sacrilège d'y toucher. Mais il a quand même vu le jour au XIIe siècle et le moderniser un peu ne serait pas du luxe, non pas l'histoire à proprement parler mais ne serait-ce la manière dont elle est contée. Dire "se nourrir de peu" au lieu de "vivre de chétive pâture" par exemple (c'est le premier qui me vient à l'esprit, mais y en a des bien pires), ne dénature en rien la légende de ces amants maudits. Enfin, à ce que j'en dis...

On est loin d'avoir fini notre lecture à deux, mais je suis tout de même allée au bout toute seule, pour pouvoir mieux l'apprécier de mon côté (et pour pouvoir lui préparer des petites fiches). C'est la première fois que je lis un livre de type parascolaire et je découvre donc la manière dont ils sont agencés. En plus du récit, il y a tout un tas d'annexes insérés un peu partout, que je trouve très bien faites par ailleurs. Ainsi les origines du conte et le contexte sont restitués, et les personnages présentés avant que débute la lecture. On croise, en cours de lecture, des petits questionnaires qui permettent de se rendre compte si on a bien lu et compris les événements-clés. Et à la fin, on a droit à un dossier plus conséquent sur l'oeuvre en général (personnages, thèmes abordés, analyse de l'oeuvre, etc). Sur le principe, ce n'est donc pas une mauvaise idée, bien au contraire.

Le fait que ce ne soit pas le texte dans son intégralité ne gêne pas vraiment. Les parties manquantes sont automatiquement résumées et le lecteur ne loupe donc rien. Pour ma part, j'ai trouvé que ça enlevait un peu de magie à l'histoire, et notamment dans les relations entre les personnages. On ne voit pas, par exemple, l'attachement profond qu'il y a entre Iseult et Brangien, ou entre Tristan et Dinas de Lidan. Dans le fond, c'est dommage (mais vu les circonstances, je ne vais pas me plaindre).

Je ne sais comment terminer ce billet. Je ressors très mitigée de cette lecture mais pour des raisons tout autre qu'il y a quelques années. À relire dans 10 ans ... ?
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