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Critique de kielosa


Un beau jour, le professeur Max Hublot du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) reçoit la visite du commandant Dumonde du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) qui lui apprend que son épouse qui se trouve à la maternité pour accoucher ne s'appelle pas Monique Martin et que tous ses papiers sont faux.

Le pauvre professeur reste totalement abasourdi. Cela fait 3 ans que le couple se connaît et 2 ans qu'ils sont mariés. Si sa Monique est entrée illégalement en France, elle et son bébé risquent l'expulsion.
Il se précipite à la maternité pour interroger sa bien-aimée, mais elle a été mise en sommeil artificiel, souffrant trop, et le chef de clinique refuse catégoriquement de la réveiller.

Max, totalement désemparé, apprend finalement par un officier du service de contre-espionnage français que son épouse s'appelle en réalité Héléna Skripka, qu'elle est Roumaine et la fille de l'ancien Premier ministre roumain Léopold Skripka. Si elle a réussi à obtenir une bourse d'études et de faux documents d'excellente qualité c'est qu'elle est en mission sécrète pour le terrible KGB, les Soviétiques ayant pris le contrôle du pays depuis l'occupation de Bucarest en août 1944 !

Après ce départ intrigant et fulgurant, les choses se gâtent malheureusement. le lecteur qui s'attend à lire les aventures extraordinaires d'une nouvelle Mata Hari ou d'une nouvelle agente sécrète comme "La Chatte" (Mathilde Carré, 1908-2007, Françoise Arnoul dans le film éponyme d'Henri Decoin) en a pour ses frais.

À la place d'un récit d'espionnage, comme le titre le laisse d'ailleurs aussi supposer, l'auteur du best-seller "La Vingt-cinquième heure" de 1949, nous raconte l'histoire du "prêtre-poète du Christ et de la Roumanie" Virgil Gheorghiu (1916-1992) et ses vues politiques sur l'Union soviétique et les États-Unis, à travers plus précisément l'historique dramatique de son pays natal.

Le mélange de personnes authentiques avec des personnages fictifs, comme Léopold Skripka par exemple à côté de l'actrice Elvira Popescu (1894-1993), prête à confusion et gêne la lecture.
Qu'au demeurant et tout à coup, à la page 81 (de l'édition Presses Pocket de 1979), apparaisse l'auteur comme personnage de son propre roman me paraît somme toute assez déroutant.

Il y a des passages assurément intéressants dans cet ouvrage, entre autres ceux relatifs à la situation de la Roumanie et de la Moldavie pendant la dernière guerre mondiale et l'immédiat après-guerre, mais le style de l'ensemble fait un peu trop vieilli pour devenir captivant, tout comme il y a un excès de citations bibliques passe-partout qui perturbent la fluidité du récit.

En comparaison avec son les "Inconnus de Heidelberg" publié vers la même époque (les années 1970) "L'espionne" est décevant.

Et bien que le film tiré de son roman "La Vingt-cinquième heure" par Henri Verneuil en 1967 avec un inoubliable Anthony Quinn et un excellent Serge Reggiani m'ait fort impressionné, j'ai retrouvé dans le livre sous rubrique des observations pertinentes que notre amie Gabrielle Danoux - "Tandarica" sur Babelio - la grande spécialiste de la littérature roumaine, avait formulées dans son billet remarquable du 9 mai 2015 à propos du best-seller précité de Virgil Gheorghiu.
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