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Critique de 5Arabella


Nous voyageons dans l'archipel de Sundarbans, une région déshéritée de l'Inde, des îles qui vivent au rythme des marées qui submergent régulièrement les terres, et où une population pauvre tente de survivre tant bien que mal, entre les caprices des eaux, des crocodiles et des tigres. Les veuves sont légion et leur vie est encore plus difficile. Kanai, Indien cosmopolite, qui a vécu les années de jeunesse à l'étranger et qui a fondé une entreprise de traduction très prospère, revient dans la région où il a passé quelques mois dans son enfance. Sa tante lui demande de lire un texte laissé par son mari. Son chemin va croiser celui de Piya, une cétologue américaine d'origine indienne, mais qui ne parle que l'anglais, et qui ne semble avoir gardé aucune trace de la culture de ses parents, qui ne vient en Inde que pour étudier ce qui constitue sa grand passion, les dauphins. Elle va être aidée par Fokir, un pêcheur analphabète qui connaît les eaux de la région comme personne. Un quatrième personnage va se mêler au trio, Moyna, la femme de Fokir, qui veut s'élever dans la hiérarchie sociale, et permettre à son fils de connaître une autre vie. Entre passé (le carnet de l'oncle, qui évoque des événements du passé, et la mère de Fokir) et une situation présente complexe, émotionnellement en particulier (d'étranges attirances et liens se nouent), les personnages se retrouvent devant des mises en questionnement de leurs vies, de leurs choix.

Je vais essayer d'étayer mes réactions et impressions à cette lecture. le style est simple, des phrases courtes, une syntaxe et un vocabulaire qui ne recherchent pas le complexe. Cela permet une fluidité sans doute, mais a au final donne un côté impersonnel qui a fini par provoquer chez moi une certaine frustration.

L'essentiel est donc le récit. Je l'ai trouvé prenant au début, Amitav Ghosh a une incontestable habileté à tisser sa trame, à inventer des petites choses qui vont maintenir l'intérêt, entre des récits croisés, et des petits détails qui auront leur importance par la suite. Et il transmet dans son livre un vrai intérêt pour la région dont il parle, qui n'est pas l'endroit le plus connu de l'Inde, et qu'il semble bien connaître et aimer. C'est peut être au final le protagoniste principal, et à mon avis le plus intéressant.

Mais voilà, au bout d'un moment, j'ai trouvé ce récit un peu sans surprise, tous ces petits indices qui nous montrent bien le chemin que nous allons suivre. Et le côté de nous montrer un peu ce que nous nous attendons à voir, ce que l'on voudrait ne pas rater dans un tel voyage : les tigres, les crocodiles, et les dauphins en prime. Et le cyclone comme pièce de résistance final. Qu'on sentait venir depuis très longtemps, et qui provoque une nouvelle situation bien sûr chez certains personnages.

Je ne voudrais pas avoir l'air trop négative, parce que c'est un livre qui a d'incontestables qualités. Mais j'ai personnellement du mal avec ce genre de publications, il m'a manqué d'être surprises, déstabilisée, obligée de faire un certain effort. Là c'est un peu trop aisé, trop évident, trop lisse. Mais ce n'est que mon sentiment, bien sûr.
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