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Critique de DETHYREPatricia


Je suis une fan de ces auteurs dont j'ai lu, jusqu'à présent tous les livres (Y compris ceux de la Saga du Soleil noir). J'avais donc hâte de découvrir le dernier opus de la collection sur les différentes enquêtes d'Antoine Marcas et je l'avais expressément demandé comme cadeau d'anniversaire.

Aussitôt reçu, aussitôt lu... et aussitôt déçue.
Est-ce parce que j'ai eu un mal fou à entrer dans le livre, après avoir lu un témoignage de rescapée des camps de concentration ? Est-ce parce que j'en attendais trop ? Est-ce parce que j'ai eu le sentiment de nombreuses redites par rapport aux précédents tomes ? Est-ce par ce que s'installe en moi un sentiment d'usure ? Est-ce parce que c'est le Marcas de trop ?

Bien sûr, tous les ingrédients sont là et au fil des pages, on retrouve un certain plaisir de lecture et on plonge dans le rythme et dans l'action (il faut cependant attendre plus d'un tiers du livre).
Comme toujours, deux histoires nous sont ainsi racontées en parallèle, mais dont on verra qu'elles ont des liens.
L'une au passé (au XIIIe siècle en Terre sainte, à Bethléem), où l'on assiste aux énièmes péripéties des moines templiers confrontés à leur haine de l'Empereur Frédéric II et de ses chevaliers teutoniques, et à la nécessité de négocier une trêve avec le sultan du Caire. Ce qui semblait être une avancée dans les négociations de paix tournera finalement au carnage dont seuls Hugo de Montfort, templier, et Al-Seif, l'émissaire du sultan ressortiront vivants. Pour quel dessein ? En résultera une quête initiatique de Hugo et de Rebecca (petite fille d'un érudit juif) pour retrouver ce fameux Royaume perdu où la descendance d'anges déchus vivraient dans une sorte de Paradis et en bonne harmonie.

L'autre au présent (de nos jours, en région parisienne et au Portugal), où l'on suit Marcas dans une enquête qui lui est imposée par une dirigeante richissime d'une entreprise de haute technologie, désireuse de finaliser la mise au point d'un très novateur ordinateur quantique. Mais la concurrence est rude. Il s'agira pour lui de retrouver très vite la trace du livre apocryphe d'Enoch (arrière grand-père de Noé), censé ouvrir la voie à la connaissance de la création du monde et ici, censé être un vecteur incontournable pour "doper" les capacités de récupération des données du super ordinateur quantique.
Mais c'était sans compter les "élus" de la Nuée qui, veilleurs éclairés de secrets patiemment gardés sont manifestement chargés de protéger le monde et les hommes d'une possible Apocalypse, et se dresseront sur son chemin pour empêcher Léna, la patronne OxO de faire main basse sur le livre.
On le verra, pour elle comme pour eux, la fin justifiera les moyens.

Certes, on apprend une multitude de choses, tant s'agissant des Templiers, de l'Empereur Frédéric II, de l'histoire de l'Ancien Testament, du livre d'Enoch (qui existe vraiment), des Francs-maçons et des prouesses technologiques de ce super-ordinateur... mais, j'ai eu globalement le sentiment d'un melting-pot d'éléments recyclés faisant fonction de remplissage (référence aux précédents ouvrages de la collection, référence aux ouvrages de la collection du Soleil noir... comme si les auteurs voulaient convier leurs nouveaux lecteurs à acheter leurs précédents livres).

Et puis, comment imaginer de croire, dans l'histoire au passé, à ce Paradis où seuls quelques élus ont accès et dans l'histoire au présent, à cette Nuée savante et protectrice, pouvant aller jusqu'au meurtre pour protéger les intérêts du monde ? Je veux bien être bonne cliente, mais là, j'ai vraiment du mal à adhérer...

Néanmoins, au-delà de l'intrigue et de la qualité d'écriture parfaitement rôdée des deux auteurs, j'ai surtout apprécié que dans cet opus, ils attirent l'attention sur les risques encourus par le monde et les hommes si ces technologies poussées à l'extrême de leurs capacités étaient mises dans de mauvaises mains. On sait bien que la course est engagée et qu'il existe déjà, ici ou là, des ordinateurs quantiques qui sont expérimentés et ne demandent qu'à évoluer. On le voit déjà avec l'Intelligence artificielle, les risques de dérives sont très nombreux. le hic, c'est que les citoyens lambdas que nous sommes n'ont pas leur mot à dire.

Donc, une recommandation.
Si vous ne connaissez pas encore le personnage Antoine Marcas imaginé par Giacometti & Ravenne, ne lisez pas ce livre, mais commencez par le premier de la série, suivez avec les autres jusqu'à éventuellement celui-ci.
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