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Citations sur Du côté des petites filles (25)

C'est cette liberté qu'on devrait accorder : celle de choisir à partir de ses besoins personnels, singuliers, au lieu d'exiger des enfants qu'ils adhèrent de force à des modèles stéréotypés produits par notre culture, et sacrifient, sans que ce soit dans un but positif des qualités et des énergies humaines précieuses, qui peuvent appartenir indifféremment à l'un ou l'autre sexe.
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Le besoin de cataloguer à tout prix les êtres humains utilise toujours la division élémentaire la plus évidente (le sexe, la race, l’âge, le religion, etc.), celle qui a toujours été admise par une tradition millénaire. La première catégorie, la plus fondamentale, est celle du sexe : elle est une forme de racisme, mais elle a une telle apparence de naturel qu’elle ne permet aucun soupçon sur son injustice et sa fausseté.
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Combien de filles ne doivent-elles pas leur naissance à la tentative d'avoir le garçon tant attendu ?
Ce désir exaspéré d'avoir des enfants de sexe différent, avec une nette préférence pour les garçons, n'aurait pas de raison d'être si l'attente des parents n'était pas aussi radicalement différente selon les deux sexes. En fait, si chaque enfant était perçu comme un individu unique, pourvu de possibilités propres, auquel on offrirait le maximum pour l'aider à se développer dans la direction qui lui est propre, la question du sexe perdrait automatiquement de l'importance.
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Pendant des millénaires, l'homme a été le détenteur du pouvoir ; il ne supporte pas l'idée que cela va finir avec lui, il veut le transmettre à un autre être, semblable à lui. Qui a le pouvoir jouit d'un grand prestige ; il prend la dimension d'un symbole, il a le droit et le devoir de se réaliser au maximum, on attend de lui qu'il devienne un individu, il est considéré pour ce qu'il sera.
On attend de la femme qu'elle soit un objet, et elle est considérée pour ce qu'elle donnera. Deux destins tout à fait différents. Le premier implique la possibilité d'utiliser toutes les ressources personnelles, les ressources du milieu et celles d'autrui pour se réaliser, c'est le laisser-passer pour le futur, le bien-être par l'égoïsme. Le second destin prévoit au contraire le renoncement aux aspirations personnelles et l'intériorisation de ses propres énergies pour laisser aux autres toutes les possibilités. Le monde se maintient justement par la mise en réserve de toutes les énergies féminines, qui sont là comme un grand réservoir, à la disposition de ceux qui emploient les leurs à la poursuite de leurs ambitions de pouvoir.
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A cinq ans, tout est donc joué, l'adéquation aux stéréotypes masculins et féminins est déjà réalisée. Le gargon agressif, actif et dominateur est déjà modelé. Il en va de même pour la fille, soumise, passive et dominée. Mais alors que le garçon s'est trouvé contraint de s'adapter à un modèle qui non seulement lui permet, mais l'oblige à se manifester et à se réaliser le plus possible, ne serait-ce que dans le sens de la compétition, du succès, de la victoire, la fille, elle, a été contrainte à prendre la direction opposée, autrement dit celle de la non-réalisation de soi. Du fait de ce conditionnement réducteur, la plus grande part de son énergie vitale se trouve freinée, bloquée, puis déviée vers un "masochisme féminin" malsain, processus qui, selon Hélène Deutsch, est indispensable pour que se réalise une "véritable féminité". Les femmes ont détruit leur propre créativité, dissimulé et mutilé leur intelligence, elles se sont enfermées dans la misère de la répétition quotidienne d'événements mesquins, se détruisant elles-mêmes pour le "plaisir" de se mettre au service du mâle.
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On continue à considérer l'enfant comme un petit idiot innocent, perpétuellement étonné et par ce qui se passe autour de lui. "Il est petit, il ne comprend rien de toute manière". Spectateur de la vie, on ne lui permettra pas d'en être le protagoniste tant qu'il n'aura pas atteint l'âge adulte.
Mais l'enfant est une personne sérieuse. C'est un étonnant travailleur, acharné, intatigable, attentif, lucide et précis. Dès l'instant où il vient au monde, c'est un explorateur insatiable, téméraire, curieux, qui se sert de ses sens et de son intelligence comme un scientifique, toute son énergie est tendue vers la connaissance. II essaie et essaie à nouveau, échoue et recommence avec une patience infinie, tant qu'il n'atteint pas ce qu'il considère comme la perfection, toujours prêt à s'exposer, à se risquer dans un monde d'adultes fait pour les adultes, alors que ce monde l'entrave au lieu de le favoriser, toujours en butte à la dérision, à la commisération, au paternalisme protecteur ou à l'indifférence, toujours proche du découragement ou de la faillite, toujours conscient de sa propre faiblesse, de son impuissance, toujours aux prises avec des personnes, des objets, des situations difficiles, écrasantes, effrayantes.
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[...] en échange de la maîtrise d'elles-mêmes, on offre aux petites filles des compensations extrêmement attrayantes en apparence, mais qui se ramènent à de véritables limitations de la réalisation de soi en tant qu'individu: la valorisation de la beauté, le soin attentif et excessif de l'aspect extérieur, l'encouragement au narcissisme, des possibilités accrues de manifester leur propre émotivité, tout cela manque d'authenticité. Toutes les petites filles restent au fond des rebelles impuissantes, contraintes à calculer à chaque moment s'il vaut mieux se livrer à la rébellion ou se soumettre à la dépendance. Celles qui ont plus de vitalité combattent plus longtemps et douloureusement que les autres, mais le dilemme sera le même toute la vie, à chaque occasion de faire un choix, et les maintiendra en permanence dans un un état de désengagement et d'attente.
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La psychanalyse est parvenue à faire que la femme se sente coupable d'une "féminité" non accomplie si elle s'obstine à ne pas vouloir qu'on la considère comme un individu de seconde classe. L'absence de "l'envie du pénis" distinguerait en fait, selon la psychanalyse, les femmes vraiment "féminines", c'est-à-dire parfaitement adaptées et satisfaites de leur condition. Ce qui reviendrait à dire que seules celles qui ont accepté de gaieté de coeur leur condition d'infériorité seraient authentiquement des femmes. C'est là un point de vue décidément masculin.
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Moi j'en ai un, toi pas. C'est une réalité anatomique qui ne peut être contredite; mais il y aurait beaucoup à dire sur cette question : "l'envie du pénis" est-elle comme le soutient la psychanalyse, un élément de la psychologie féminine enracinée dans la différence anatomique des sexes, ou n'a t-elle pas, au contraire, des racines sociales ? En somme, les petites filles envient-elles les petits garçons parce qu'ils possèdent un pénis, Ou les envient elles parce que, étant possesseurs du pénis, ils jouissent d'innombrables privilèges qu'elles n'ont pas ?
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Ce n'est pas en poussant les petites filles à entrer en compétition et à imiter le garçon qu'on leur offrira quelque chose de plus, mais en respectant, en favorisant le choix de chacun, indépendamment de son sexe, et en offrant aux enfants des modèles plus variés, permettant davantage de s'exprimer et plus libérés de stéréotypes dominants ils pourront ainsi se réaliser plus complètement sans être contraints de sacrifier des aspects d'eux-mêmes qui ont une valeur précieuse.
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