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Critique de Diabolau


Attendu trop longtemps, dévoré trop vite.
Cette phrase en deux temps revient à chaque fois que je dois parler d'un album de Gibrat. Pourtant, il ne se fout pas de nous, le Jean-Pierre, avec ces 62 pages de bonheur, et on lui pardonne sans peine cette attente, et de nouveau cette fin en queue de poisson, parce qu'on sait tout le boulot que ça représente.
Encore une fois, Gibrat fait montre de son incroyable talent de "conteur du quotidien", et on se trouve aspiré dans cette aventure de 1936, emprunte à la fois de bohême et de gravité. En coulisse, on sait que les franquistes ne plaisantent pas (les Républicains non plus, d'ailleurs). Mais même l'aventure, avec Gibrat, ressemble à un témoignage de la vie quotidienne où le moindre détail a son importance, et c'est ce qui fait de son oeuvre quelque chose d'incroyablement authentique.
Comment ne pas aimer ce pauvre Matteo, encore jeune, mais si vieux déjà, tiraillé entre ses idéaux et son désenchantement, entre ses responsabilités et son envie de les fuir, entre son morne quotidien d'ouvrier à Courbevoie et ses aspirations à l'aventure, entre son lourd héritage familial et son j'm'en foutisme de plus en plus prégnant (et compréhensible) ?
Dans ce concert d'éloges, c'est tout juste si j'ose, d'une voix timide et presque honteuse, adresser ce petit reproche : dans l'oeuvre de Gibrat, tout au moins dans son oeuvre personnelle en tant qu'illustrateur et scénariste (le sursis, le vol du corbeau, Matteo), toutes les femmes se ressemblent. Physiquement, d'abord : elles sont belles, élancées, ont les yeux bleus et un visage assez analogue (seule la coiffure et/ou la couleur de cheveux peut changer). Mais aussi, elles sont toutes fortes, indépendantes, avec un caractère bien trempé et pas la langue dans leur poche. C'est certes une belle image de la femme, et peut-être est-ce volontaire ? Une sorte de signe distinctif, en quelque sorte ? Mais parfois, on peut aller jusqu'à les confondre.
Mais je ne vous en veux pas, M. Gibrat. Merci, du fond du coeur.
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