AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tiotinka


Alissa ne peut aimer Jérôme que dans l'absence et l'oubli d'elle-même. Il est au loin, elle écrit se languir et espérer, ne rien attendre que le revoir. Mais une fois qu'il est de retour, elle semble fuir et se dérobe. La psychanalyse y verrait-elle une forme d'hystérie ? Lui ne s'y retrouve pas, mais n'est pas en reste pour autant, et elle lui échappe par son exigence d'absolu et de pureté. Tout cela est bien compliqué, qui requiert de cheminer par les sentiers arides de l'éducation protestante d'une bourgeoisie provinciale élitiste et bien pensante. Car le ton est donné dès le titre de l'ouvrage : la porte étroite, c'est par elle qu'il faut s'efforcer de passer, à l'exhortation de Jésus lui-même, dont les paroles sont reprises par le pasteur pour sa méditation, dès le début du livre.
Ces ados corsetés dans des principes et qui ne vivent pas leur âge, restent cantonnés à des devoirs et des dévotions qui les tiennent bien éloignés des aspirations de la plupart des jeunes gens d'aujourd'hui. Très daté, ce roman dépeint une époque pourtant pas si lointaine, qu'il est bien difficile de relier à la nôtre. L'écriture et le style sont aujourd'hui trop recherchés pour permettre au grand Gide de rester un auteur accessible à tous. Il fait aujourd'hui partie des écrivains d'un autre temps, ancré dans un 19ème siècle pétri de principes et jusqu'au 20ème siècle qui n'était pas entré dans la modernité, à l'heure de lui décerner le prix Nobel de littérature.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}