AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Annabelle19


Je ressors assez déçue de ce roman de Karine Giebel, dont l'intrigue et les personnages ne m'ont pas vraiment convaincue.

Tout commence avec la rencontre entre deux personnages : François, un cinquantenaire qui fui sa vie après avoir appris qu'il était atteint d'une tumeur au cerveau inopérable, et Paul, un gamin d'à peine vingt ans qui fui, lui aussi, poursuivi par les tueurs qu'il a trahis. le premier prend le second en stop, et s'ensuit une série d'évènements qui vont rapprocher les deux hommes.

D'abord je dois dire que, dès le début, j'ai trouvé le personnage de François assez insupportable. D'abord, ses plaintes au sujet de sa mort prochaine m'ont parues très répétitive du point de vue de la narration, au point que ça en devient agaçant. Ensuite, son caractère en général est souvent contestable : il est moralisateur, se comporte souvent de manière égoïste et peu reconnaissante... A la fin, il s'améliore, c'est vrai, mais pour moi c'était trop tard. On est censé compatir à son destin d'homme condamné par la maladie, mais je n'ai pas vraiment réussi à me mettre à sa place.
Au début, j'ai éprouvé plus d'empathie et d'intérêt pour le deuxième héros, Paul. le mystère qui l'entoure, cette double facette qu'il semble posséder, à la fois tendre et dangereux, puéril et blasé. On ressent bien plus d'intérêt pour se personnage-là.
Mais lorsque la vérité est révélée à son sujet, tout retombe. En effet, j'ai trouvée l'histoire de Paul assez cliché, et je pense que c'est en partie dû à la manière dont tout ça nous est raconté : d'une traite, en une sorte de témoignage mélodramatique. Je me suis ennuyée pendant la partie flash-back, qui ne m'a pas du tout convaincue. du coup, à partir de ce moment-là, je suis un peu sortie de l'histoire.

Il y a une impression de surenchère, avec les histoires de gamins des rues roumains, l'intervention de la famille de mafieux, puis l'histoire de corruption et de scandale aux déchets toxiques... On se perd là-dedans, on perd le récit principal et on perd l'intérêt qu'on aurait pu avoir pour les personnages. En plus, tout n'est qu'effleuré, nous empêchant de vraiment nous préoccuper de ce qu'on lit.

Pour ce qui est du duo que les deux héros viennent à former, puisque c'est un peu le noeud de l'intrigue, je ne peut pas dire que je l'aie trouvé très convaincant non plus. François m'a paru assez antipathique, comme je l'ai dit plus tôt, du coup je me suis plusieurs fois demandée pourquoi Paul le supportait et s'entêtait à rester avec lui. Les justifications du fait qu'ils restent ainsi accrochés l'un à l'autre, de la manière dont ils ont l'air de devenir très rapidement et facilement dépendant l'un à l'autre, m'ont parues trop floues, pas assez approfondies, et du coup, ça nuit à la crédibilité de l'ensemble. Leur association m'a parue forcée.

L'intrigue a quelques longueurs, comme les passages où l'on voit se créer l'amitié entre Paul et François. Ceux-ci arrivent trop brutalement, sans raison, et versent un peu trop à mon goût dans les pleurnicheries. Je m'attendais à un roman en forme de course poursuite, avec de la tension, mais finalement il ne se passe pas grand chose : beaucoup de discussions pas vraiment passionnantes entre les personnages, on n'arrête pas d'attendre que la tension monte mais les poursuivants de Paul restent désespérément inactifs pendant une bonne partie du roman...

Le style particulier de Karine Giebel contribue à donner du rythme à cette histoire qui n'en a pas (beaucoup) : des phrases courtes et percutantes, peu de descriptions... C'est son talent qui fait qu'on continue à tourner les pages et qu'on termine le livre assez vite plutôt que de le refermer pour ne jamais le rouvrir. Mais, en ce qui me concerne, je n'ai jamais vraiment eu peur pour l'un ou l'autre des personnages, je me sentais assez indifférente à leur sort, et j'ai fini cette lecture avec l'impression d'avoir brassé du vide.

Je n'avais lu de Karine Giebel que Les Morsures de l'ombre et Purgatoire des innocents, que j'ai adorés tous les deux, du coup j'ai l'impression que l'auteure excelle plus dans les situations de huis-clos où la tension et la peur sont à leur maximum. C'est dommage, quand on sait toutes les émotions qu'elle peut faire ressentir au lecteur, de lire si peu de tout ça dans Satan était un ange. Il y avait pourtant du potentiel dans cette histoire. Même la fin déçoit : connaissant les habitudes de Karine Giebel, je m'attendais à quelque chose de poignant, de saisissant, eh bien non.
Commenter  J’apprécie          42



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}