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EAN : 9782266246248
640 pages
Pocket (15/05/2014)
4.39/5   3442 notes
Résumé :
Raphaël a passé des années en prison pour vols à main armée puis pour récidive. Pendant son absence, sa mère est morte de chagrin tandis que son jeune frère William prenait le même chemin que lui. Raphaël, à sa libération, entraîne celui-ci dans leur premier braquage en commun, une bijouterie de la place Vendôme, avec la complicité d’un jeune couple. L’affaire tourne mal, un policier et une passante sont tués, et William est grièvement blessé. Leur cavale devient po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (655) Voir plus Ajouter une critique
4,39

sur 3442 notes
Misery est à King ce que Purgatoire des Innocents est désormais à Giebel . L'auteure tape encore très fort avec ce huis-clos éprouvant – supérieur aux Morsures de L'Ombre , c'est dire le pouvoir comique de son dernier recueil de blagues – où barbarie et tension psychologique d'une rare intensité se partagent la vedette .
Giebel vient de rajouter une nouvelle pierre à son édifice , un mur des lamentations personnel qui commence à avoir fière allure....

Raphaël et William , frangins abonnés à la case prison et aux coups les plus douteux , assistés de deux complices , viennent de tirer le gros lot : une bijouterie – bien dans l'air du temps – et son cadeau bonus , 30 millions d'euros de cailloux !
Le casse fut grandiose , la confrontation avec les condés beaucoup moins . Un échange nourri et deux macchabées plus tard , c'est avec l'étiquette d'ennemis publics n°1 tatoués sur le front qu'ils en réchappent miraculeusement et trouvent refuge chez Sandra , heureuse propriétaire terrienne qui , isolée de tout et de tous , n'a pas à subir cette si délicieuse fête annuelle des voisins . Véto de formation , elle s'est laissée piéger par un Raphaël bien décidé à sauver son frère Will qui pisse le sang sur le siège arrière de la Kangoo et ses housses 100% nubuck .
Les loups sont entrés dans la bergerie mais comme toujours avec l'amie Karine , les apparences sont trompeuses...

Pour qui ne connaît pas Giebel , à découvrir sa photo et son aspect bonhomme , on lui donnerait le bon Dieu sans confession . Seulement voilà , ses écrits font bien plus dans la vengeance carnassière que dans le pardon christique .
Elle se lâche ici comme jamais . D'aucuns pourraient légitimement hurler à la surenchère inutile . Pas faux à ceci près que le bouquin se dévore bien plus qu'il ne se traîne , signe d'une intrigue aux multiples rebondissements ultra maîtrisés . Giebel , c'est un peu comme le chocolat , ça se prend à dose homéopathique si l'on veut éviter l'écoeurement .
Des personnages toujours aussi complexes et très loin d'attirer une empathie immédiate .
Un incroyable joker en la personne de Patrick , enfin Patriiiiiick , qui en fera hurler plus d'un(e) en revisitant ses classiques tels que : casser ta voix , au café des supplices , place des grands psychopathes...du velours pour les oreilles . Ames sensibles s'abstenir , distenciation de mise !
Des braqueurs à la dérive , une sordide histoire d'enlèvement de fillettes , une lente et interminable descente aux enfers , le programme est riche et ambitieux , le pari relevé haut la main , l'espoir n'a définitivement pas sa place dans l'univers torturé d'une Giebel ici au sommet de son art .
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Vous aviez trouvé Meurtres pour rédemption violent ? Bienvenue en enfer.
Vous aviez trouvé Juste une ombre psychologiquement éprouvant ? Bienvenue en enfer.
Karine Giebel nous a préparé un sacré breuvage, une mixture détonante combinant le meilleur de ce qu'elle nous proposait lors de ses deux romans cités plus haut.
Sur près de 600 pages, l'auteure nous plonge dans un récit d'une violence inouïe. Apprêtez-vous à avaler goulûment cette histoire ; vos sentiments seront plongés dans un mélange d'horreur et de fascination. Une explosion de goûts en bouche : amers, acides, sucrés-salés.
Giebel est une auteure assez unique en son genre, et elle n'a pas son pareil pour concocter un nectar qui distille son fiel par tous vos pores, avec une telle rudesse qu'il n'est pas possible d'en ressortir autrement que groggy.
Le roman débute de manière somme toute assez classique, d'aucuns pourraient même croire (après 100 pages lues) que c'est une histoire banale parmi tant d'autres.
Les Giebelmaniaques (dont je fais partie) se douteront très vite que les choses vont déraper. Et pour déraper, elles dérapent ! État d'ivresse assuré, la tête qui tourne pour tout lecteur qui se plongera dans ce bouquin.
Je ne dirai pas un mot sur l'intrigue. Vous pouvez me torturer, je ne dirai rien (demandez conseil à Karine Giebel, elle a une imagination infinie en matière de torture). Ce serait vous gâcher la multitude de saveurs qui vous attendent durant votre lecture. Tout juste puis-je concéder qu'il est question de séquestration et donc de torture.
Un mot sur les personnages ; des personnages ambivalents, une plongée dans la noirceur de l'âme humaine, même si certains découvriront un peu de lumière dans leur part d'ombre au fur et à mesure du récit. Des personnages qui, pour certains, boiront le calice jusqu'à la lie.
Giebel a élevé au niveau d'un art sa capacité à nous faire entrer en empathie avec (certains) personnages en marge de la loi. Étonnante capacité.
Au final, un roman éprouvant, douloureux mais profondément vivant, à ne sans doute pas mettre à la portée de tous les estomacs et avec (il faut le souligner) une fin émotionnellement forte.
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Une fois de plus, madame Giebel vient de me lessiver, de m'essorer, me broyer, me concasser, me laminer, me laissant à la fin dans un état pitoyable, les larmes aux yeux.

Ceci est un livre fort, pas conseillé aux gens sensibles... Sauf si ils veulent passer à un autre genre.

Une écriture qui fait mouche, des phrases qui claquent, un scénario qui ne vous laisse aucun répit, un huis-clos oppressant qui fera basculer toutes vos certitudes...

C'est ça la marque de fabrique de cette auteure : d'une situation bien claire telle que "Quatre braqueurs, dont un blessé grave, qui viennent de réussir le casse du siècle - qu'à côté le Glasgow-Londres commence à rougir - et qui se réfugient chez une pauvre vétérinaire seule durant quelques jours, l'obligeant à recoudre le blessé et lui menant la vie dure" l'auteure peut changer toutes les cartes et vous faire chavirer dans un scénario qui fera capoter totalement vos petites certitudes du départ, vos empathies sur les personnages et toussa toussa...

Sérieux, quel serait le comble pour une bande de braqueurs, une bande de loups enragés, prêt à tout parce qu'ils ont des millions en bijoux, un blessé dont le frère ne veut pas le laisser dans cet état, et qui font irruption dans une bergerie où une femme - faible mouton - se trouve toute seule durant quelques jours, son mari étant absent ??

Le comble du comble pour ces loups affamés et sans émotions, infiltrés dans une bergerie serait que... Non, laissez tomber, vous ne trouverez pas !

Madame Giebel excelle dans l'art de nous rendre sympathiques des personnages qui seraient détestables de prime abord. J'avais déjà tremblé pour Marianne dans "Meurtre pour rédemption", alors qu'elle était une criminelle recluse, et ici, j'ai tremblé pour des êtres que je n'aurais pas voulu croiser au détour d'une bijouterie ou d'une banque.

Le huis-clos est oppressant, tendu, mais le dernier quart est le plus dur à lire, c'est celui qui fait le plus mal, la violence abjecte devant notre lot permanent dans ces pages.

Certains hurleront à la surenchère de violence, mais moi, je dis "non, elle est logique" et on nous laisse souvent imaginer ce que fut le calvaire plutôt que de nous l'écrire.

Moi, j'ai vibré, j'ai tremblé, j'ai espéré... et quelques larmes j'ai versé.

Il est des personnages de ce livre que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt.
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Mon premier Karine Giebel. Mon dernier ?
Chuttt !!! Ne lui dites pas.
Je cherchais à sortir de mes polars classiques. (meurtres, sérial-killers,).
La, une banale histoire, le braquage d'un joailler qui tourne mal, des voleurs en fuite, obligés de changer leur plan, ils trouvent un refuge en rase campagne, une prise d'otage, je me régalais d'avance... Hélas, trois fois hélas... Tel est pris qui croyais prendre. Quand ça part en javel, ça part en javel... Et pour le lecteur aussi.
Il y a déjà de très bonnes critiques sur ce livre parmi les "Babéliotes", et Je ne dirais rien de la suite, pour le suspens, parce que critiquer n'est pas résumer, parce que je veux oublier ? Non, quand même pas.
Alors comment parler de ce livre ?
D'abord, au cours de ma lecture, je me suis demandé,quel genre de cerveau pouvait donner naissance à ce genre d'histoire, à tant de violence.

Pour vous parler de ce livre et de son auteure je vais prendre un détour qui vous surprendra peut-être...

Vous souvenez-vous de ces films en noir et blanc, Gabin/Morgan par exemple, ils sortent d'un lit, pyjama pour l'un, nuisette pour l'autre, et pourtant on sait ce qui c'est passé dans ce lit...
Pas besoin de montrer les fesses de Jean, ou les seins de Michèle...
Aujourd'hui il faut tout montrer. Les mouvements, les sueurs, les ahanements.On connait tous l'anatomie de Jean Hugues Anglade, ou de Sharon Stone.
Hier dans psychose, la fameuse scène de la douche, tout est dans les cris, le regard...
Aujourd'hui, il faut voir le couteau s'enfoncer dans la chair, voir cette même chair se déchirer, le sang gicler.
Et bien Karine Giebel à mélangé tout ça (Non, pas Gabin ni Sharon...) dans son oeuvre. Il y a ce qu'on voit, dans toute son horreur, et tout ce qu'on devine, tout autant, sinon plus horrible encore.
Longtemps, j'ai cru que mon âme sensible allait abandonner, mais j'ai tenu bon. Ce fut dur, mais au bout du compte, je dois reconnaître, que l'auteure à parfaitement maîtrisé son sujet et atteint son objectif.
Si la violence et les tortures vous dérangent, passez votre chemin.
Au final, je dirais, un très bon roman, à ne pas mettre entre toutes les mains."
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Il n'y a rien de plus réjouissant que de commencer l'année avec un coup de coeur littéraire !
C'est un peu malsain de dire que j'ai adoré cette histoire qui contient les pires horreurs, je vous l'accorde... mais quitte à passer pour une grosse sadique, j'assume !

Comme dans Les morsures de l'ombre, Giebel nous plonge dans un huis-clos en abordant le thème de la séquestration. Mais cette fois, avec encore plus de perversité et de barbarie.
Avec ce petit pavé de 600 pages on a de quoi déguster et je n'ai même pas vu défiler les pages tellement j'étais prise dans l'histoire.

Au départ, j'ai ressenti une légère aversion pour notre petite bande de braqueurs de bijouteries. Ces quatre personnages peu accommodants: Raphaël et William les deux frères, puis Christel et Fred.
William étant blessé par balles suite au braquage Place Vendôme, ils leur faut trouver une solution pour le soigner.
Notre petit groupe file en pleine campagne pour échapper aux flics et n'ont d'autre choix, dans l'urgence, que de contacter Sandra une vétérinaire qui les emmène chez elle.
Au début je n'appréciais pas vraiment le comportement des braqueurs vis à vis de Sandra qui leur venait en aide. Mais lorsqu'on comprend que notre joyeuse petite bande a atterri en enfer, tout s'inverse.

L'ambiance devient de plus en plus pesante au fil de l'histoire et le suspense monte crescendo. À chaque chapitre, on voit les jours et les heures qui défilent, ce qui rend la situation de nos personnages de plus en plus pénible.
Je ne veux pas en dire plus sur l'histoire pour ne pas gâcher le plaisir aux futurs lecteurs, mais il faut avoir le coeur bien accroché car certains passages dérangent énormément. C'est plein de détails atroces et l'auteure insiste parfois sur la durée des scènes.

Mis à part la sauvagerie décrite, je me suis vraiment prise d'affection pour les deux frères. J'ai franchement adoré ces personnages, surtout Raphaël pour sa force psychologique. J'ai été très sensible au lien fraternel qui les unis.
On sent l'adrénaline monter à la fin du roman jusqu'à la dernière page.
Pour moi c'est une pure réussite ! C'est un thriller psychologique bien sombre comme je les aime.

C'est glauque, pervers, vicieux et bestial.
Cette auteure est complètement tarée pour imaginer des choses pareilles ! Mais nous le sommes encore plus en dépensant de l'argent pour les lire je crois bien ! Et ce fût un régal pour moi !

À ne surtout pas rater pour les fans du genre.
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critiques presse (1)
LActualite
28 octobre 2013
Karine Giébel, qui avait déjà aiguisé ses instruments de torture dans Juste une ombre, prend un plaisir tellement sadique à faire souffrir ses personnages que Purgatoire des innocents ressemble plutôt à un long séjour en enfer. Accrochez-vous à vos estomacs !
Lire la critique sur le site : LActualite
Citations et extraits (212) Voir plus Ajouter une citation
15 h 00 - Paris, place Vendôme.

- Collier en platine, incrusté d'un diamant blanc en poire de huit carats, de deux diamants jaunes de sept et cinq carats et de deux diamants roses de deux carats chacun.
Il a psalmodié avec élégance et distinction. Presque à voix basse, tellement c'est indécent.
Il scrute désormais le visage de la jeune femme, sûr de son effet. Elle a des yeux étonnants, qui le mettent légèrement mal à l'aise. Le gauche est bleu, irisé d'un soupçon de vert. Le droit est marron foncé. Deux bijoux sertis dans un visage délicat à la peau mate. D'ailleurs, elle n'est pas maquillée. Ses yeux n'ont vraiment besoin d'aucun artifice.
Ce collier lui irait à merveille. Toutes les femmes ne sont pas faites pour porter trois millions d'euros autour du cou.
Elle, si.
Maintien de reine, élégance naturelle. Pourtant, elle ne doit pas nager dans le luxe depuis très longtemps. Ça aussi, le bijoutier le sent. Ayant l'habitude de voir défiler les clientes richissimes au milieu de ses vitrines, il distingue bien vite celles qui sont nées dans l'opulence de celles qui viennent d'y accéder.
Cette femme a quelque chose de rebelle dans l'attitude comme dans le regard. Quelque chose de dangereux, de sauvage. D'animal.
Le quadragénaire qui l'accompagne ne correspond pas non plus au portrait type du milliardaire. Malgré son costume Armani, l'Audemars Piguet qui orne son poignet, il ressemble à un voyou. Une vieille cicatrice barrant sa joue droite lui confère un air de truand. Il n'a pas dû tendre la gauche, c'est évident. Encore un nouveau riche... ou un mafieux. Qui lève les yeux vers le vendeur ; regard froid et direct.
- Il est magnifique, dit-il.
- Magnifique en effet, confirme le bijoutier.
Un troisième client entre dans la bijouterie, jeune homme élégant que l'assistante prend instantanément en charge. Le bijoutier l'observe à la dérobée puis se focalise à nouveau sur ses acheteurs potentiels. S'il vend ce collier aujourd'hui, cette pièce exceptionnelle...
La femme aux yeux vairons ne dit rien. Elle contemple le bijou, parfaitement immobile. Puis elle regarde son mari - ou son amant - et un sourire la transfigure.
- Je le veux, dit-elle.
- Il est à toi... Tout ce qui se trouve ici est à toi, ajoute l'homme. N'est-ce pas monsieur ?
Les lèvres du bijoutier se crispent, sa gorge devient curieusement sèche.
- N'est-ce pas ? répète le client.
- Monsieur est généreux, hasarde le bijoutier. Ou éperdument amoureux !
- Ni l'un ni l'autre, répond l'homme en écartant le pan de sa veste.
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Mais les maths... A quoi vont-ils donc lui servir plus tard ?
Elle a beau chercher, elle ne voit pas.
Elle a toujours préféré les mots aux chiffres. Tellement plus poétiques. Tellement plus beaux. Tellement plus généreux, riches et élégants. tellement plus émouvants.
On ne déclare pas son amour avec des chiffres.
On n'appelle pas au secours avec des nombres.
Mais avec des mots. Ou des gestes. Avec les yeux et la parole.
On rêve avec des mots. Avec les chiffres, on compte.
Le temps, les heures, les minutes. Qui passent trop vite ou trop lentement.
On compte les jours de vacances qui restent avant de retourner en classe. Les années qui nous séparent de la mort. L'argent qu'on ne peut pas dépenser.
Ou les êtres chers disparus.
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PROLOGUE

Je ne me souviens plus vraiment. On dirait que j'ai enterré ça quelque part, sous des mètres cubes de conscience.
Des images, des mots, des sensations, des odeurs.
Des douleurs.
Rien de précis.
Comme si ça ne m'était jamais arrivé.
C'est arrivé, pourtant.
Une blessure toujours à vif, une meurtrissure qui saignera jusqu'à la mort. Une plaie aussi profonde qu'une abîme, dans laquelle je me suis perdue. Oubliée.
Dur à expliquer.
Ça a juste changé ma vie. Ça m'a transformé en je ne sais trop quoi...
Chaque femme a sa façon bien à elle de réagir à cet outrage indélébile.
Chaque femme et chaque enfant.
Ceux qui ont subi cela savent de quoi je parle. Les autres ne peuvent l'imaginer, même avec la meilleure volonté du monde.
Peu de gens peuvent comprendre. Ou beaucoup trop, malheureusement.
Mais tout le monde peut juger. Ce que je suis devenue.
Si facile de juger.
Si difficile à comprendre.
Ça ne fait pas seulement mal à en mourir. C'est bien pire. Ça vous ronge, lentement, de l'intérieur. Ça vous dévore, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une enveloppe vide et sèche.
J'aurais tellement voulu qu'il me tue. Qu'il m'achève. C'aurait été charitable de sa part. Mais il ignorait la pitié, je crois.
Et moi, j'ai oublié ce que c'était.
Il m'a tout pris, ne m'a rien laissé.
Ce jour-là, j'ai compris qu'on peut mourir plusieurs fois.
Moi, je suis morte dans une chambre sordide, il y a longtemps. Tellement longtemps...
Pourtant, quelque chose a survécu. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là.
Quelque chose qui marche et qui parle à ma place.
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C'est lui qui a révélé sa vraie nature, déjà. En la poussant dans ses derniers retranchements. Et ce n'est que le début, les prémices d'un jeu qui ne connaît qu'une issue.
Un jeu dont il a truqué les règles, où la proie n'a aucune chance.
Jessica est sa nouvelle obsession. Il ne pensera qu'à elle. Tant que la partie durera, tant qu'il aura envie qu'elle se prolonge.
Il lui enlèvera tout ce qu'elle a. Absolument tout.
La mettra à nu, l'écorchera vive. Jusqu'à ce qu'il ne reste que son essence.
Puis jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.
Plus de dignité, de souvenirs, d'espoir, ni même de personnalité. Plus rien.
Plus une enfant ni un être humain. Même plus un être vivant.
Un objet. Un simple et banal objet. Désincarné.
Qu'on peut détruire à sa guise sans éprouver le moindre remords.
Un objet qu'on jette quand il ne sert plus. Quand on s'en lasse et qu'on commence déjà à chercher par quoi le remplacer.
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Sa mère la suit des yeux tandis qu’elle s’éloigne dans le petit jour.
Si elle savait…
Que c’est la dernière fois qu’elle la voit avant l’atroce déchirure.
Si elle savait…
Que sa vie va basculer dans moins de vingt-quatre heures.
Que l’horreur absolue va s’abattre sur elle.
Qu’elle va endurer le plus terrifiant des calvaires pour une mère.
Imaginer, ne pas savoir.
Qu’elle va pleurer toutes les larmes de son corps.
Hurler jusqu’à se briser les cordes vocales.
Qu’elle sera rongée inexorablement par le plus pur des acides.
Si elle savait…
Elle la rattraperait, la prendrait dans ses bras. La garderait près d’elle.
Mais non, elle ne sait pas. Elle ne peut pas savoir.
Alors, en regardant Jessica passer le portail, elle sourit.
Pour la dernière fois de sa vie.
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