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Critique de Andromeda06


"Terminus Elicius" est le premier roman de Karine Giebel, publié en 2004, puis réédité en 2016. C'est le second pour ma part, après "Jusqu'à ce que la mort nous unisse" lu l'année dernière.

Jeanne est engluée dans une routine monotone mais rassurante, se composant de ses trajets en train, son travail et sa mère. Jeanne est une personne très discrète, très réservée, qui passe inaperçue et insignifiante aux yeux de tout le monde. Un jour, installée dans le train qui la ramène chez elle, toujours à la même place du fond dans le dernier wagon, elle trouve une enveloppe à son nom. C'est une déclaration d'amour d'un dénommé Elicius. Pour elle, si transparente d'habitude, c'est la lumière au bout du tunnel. S'en suivront d'autres lettres dans lesquelles Jeanne apprendra que son amoureux mystérieux n'est autre que le tueur en série qui sévit à Marseille...

256 pages, je trouve ça plutôt court pour un thriller psychologique. Je l'ai donc commencé en m'étant préparée à y trouver un manque d'approfondissement quelque part. Finalement non, l'intrigue est plutôt bien construite, le personnage de Jeanne bien creusé et le suspense bien présent. Mais si Jeanne est un tantinet agaçante, j'ai adoré la façon dont les événements sont menés.

Jeanne est ce que l'on peut qualifier de personnage très particulier. Elle est, d'une part, quelqu'un de totalement inintéressant : personne ne la remarque, car repliée sur elle-même, toujours habillée et coiffée sobrement, introvertie, effacée. D'un autre côté, on découvre petit à petit une jeune femme angoissée, très ordonnée (à la limite du TOC), un peu parano, désespérée. Et puis surtout, il y a cette voix dans sa tête, qui n'est que très rarement d'accord avec elle. On a donc là un personnage très complexe, qui aurait pu être plus intéressant si elle n'était pas tombée plus ou moins amoureuse d'un homme qui connaît tout d'elle sans qu'elle l'ait jamais vu, qui la suit et l'observe partout, sans que ça ne l'inquiète vraiment, qui trouve ça normal puisqu'il est amoureux d'elle. Consciente qu'il est également un tueur aux méthodes implacables, elle m'a souvent gonflée à constamment prendre sa défense, à lui trouver des excuses. Elle est certes "dérangée" et amoureuse, mais j'ai mes limites, je n'y ai pas cru...

On ne peut, en revanche, reprocher à l'autrice de ne pas avoir travaillé son personnage principal, qui ne m'a certes pas tellement plu, mais qui pourtant est sacrément bien abouti. Les autres manquent un peu de profondeur, mais entre Jeanne et l'intrigue, ça ne m'a pas interpellée.

J'en viens donc à l'intrigue, fort bien menée et qui a su me tenir en haleine jusqu'au bout. L'autrice maintient le suspense, et ce jusqu'à la toute fin. On veut savoir de quoi veut se venger Elicius, pourquoi il a choisi Jeanne pour confidente, quel lien les unit véritablement. L'autrice nous donne très peu d'éléments et il faut vraiment attendre les dernières pages pour que tout s'éclaire. C'est ainsi qu'elle m'a tenue.

J'ai juste un petit truc à lui reprocher, et c'est encore une fois parce que j'ai la fâcheuse habitude de tout retenir, jusqu'aux moindres petits détails... Il n'est pas expliqué comment Esposito a su determiner l'endroit où a lieu la dernière scène, lui permettant d'intervenir au moment opportun... J'aurais aimé comprendre comment il a pu savoir, sachant qu'il n'a pas été fait mention de cet endroit précédemment.

Karine Giebel use d'une plume plutôt concise, incisive, mordante. Les chapitres sont relativement courts. Il y a beaucoup de dialogues. La narration nous offre de temps à autre, en dehors de celui de Jeanne, la possibilité de percevoir les événements du point de vue du Capitaine Esposito, de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu'on approche de la fin. La lecture a donc une très bonne dynamique.

Pour résumer, même si j'ai eu un peu de mal avec Jeanne, j'ai passé un très bon moment.
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